Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
tcl
5 janvier 2023

Les principales nouveautés de 2023

L'année nouvelle sera l'occasion d'inaugurer quelques développements des réseaux urbains dans les principales agglomérations.

A Angers, les lignes B et C du réseau de tramway entreront en service, toutes deux au départ du campus de Belle-Beille, vers Montplaisir pour la première, vers la gare Saint-Laud et Roseraie pour la seconde. Les tramways feront alors leur retour place du Ralliement.

A Bordeaux, la ligne A sera dotée d'une nouvelle antenne à Mérignac en direction de l'aéroport. C'est la dernière extension prévue, puisque le prolongement de la ligne D au-delà d'Eysines a été suspendu.

A Lyon, la ligne B du métro, qui continue de concentrer quelques inquiétudes sur son fonctionnement depuis qu'elle a été automatisée, sera prolongée de la gare d'Oullins vers le pôle hospitalier Lyon Sud, qui attendait depuis 1989 une desserte commode.

A Nantes, pas de nouvelles sections mais l'arrivée des premiers Citadis 403 à l'automne, ce qui devrait signifier le début de la fin pour les premiers TFS.

A Strasbourg, la ligne G assurée en BHNS sera prolongée de la gare centrale par les quais sud de l'Ill, vers Etoile-Bourse, le parc de la Citadelle et l'extrémité du quai des Belges.

Et puis, comme déjà annoncé, la fin de l'hiver sera aussi marquée par l'arrêt de l'exploitation du TVR de Nancy. Dernier jour de circulation le 12 mars 2023.

En attendant, il va bien falloir trouver un moment pour aller parcourir la nouvelle ligne de métro de Rennes...

 

Publicité
Publicité
8 décembre 2022

Lyon reprend du Lightram

Après le premier marché portant sur 34 véhicules circulant sur les lignes C11 et C13, le SYTRAL reprend du Lightram 19, avec un contrat-cadre de 250 trolleybus dont 120 en tranche ferme avec un coût unitaire de 850 000 €. C'est semble-t-il le plus gros contrat remporté par le constructeur suisse. Evidemment, le réseau lyonnais confirme - de loin ! - sa pôle position.

040621_C13dauphine-lacassagne2

Lyon - Avenue Lacassagne - 4 juin 2021 - Les Lightram, on y prend goût ! L'équipement des lignes C11 et C13 a donc été une mise en bouche. Ils vont donc remplacer les Cristalis et participer au développement du réseau en électrifiant de nouvelles lignes. © transporturbain

Le SYTRAL doit encore arbitrer quelques cas :

  • la ligne C6 Part-Dieu - Campus Lyon Ouest, pour laquelle le trolleybus était l'option de départ, mais le tramway n'est pas formellement écarté compte tenu du potentiel d'une liaison Vaise - Part-Dieu directe en un quart d'heure, pouvant utilement compléter le métro en évitant le transit par les sections déjà bien sollicitées Gorge de Loup - Saxe-Gambetta et Saxe-Gambetta - Part-Dieu ;
  • la ligne 25 Part-Dieu - Bron Sept Chemins dont le tracé est en partie repris par le projet de BHNS Centre-Est (à partir de la place Kimmerling), qui devrait être équipée de trolleybus bi-articulés, ce qui signifie que le potentiel de trafic pourrait justifier un tramway.

Avec un tel développement, il devient de plus en plus inconcevable de voir les lignes de trolleybus exploitées régulièrement par des autobus, aux moindres travaux ou à chaque période de vacances scolaires : si les Cristalis n'aiment pas rouler en autonomie, le manque de conducteurs formés à la conduite des trolleybus n'est probablement pas étranger à cette situation de moins en moins compréhensible face aux enjeux de réduction de l'usage des énergies fossiles, même dans les transports en commun.

En revanche, le sort des NMT222 de la ligne S6 n'est toujours pas scellé : âgés de 22 ans, bientôt 23, le SYTRAL ne trouve toujours pas de solutions pour les remplacer ou prolonger leur carrière. L'hypothèse d'une conversion aux midibus électriques sur batteries n'est pas exclue, mais les lignes aériennes de la place d'Austerlitz à la place Colbert ont été récemment rénovées. Le problème se situe probablement dans le faible effectif nécessaire et pourrait trouver une issue à condition d'envisager une commande plus large, incluant par exemple la ligne S1 (Gare Saint-Paul - Confluence) et un prolongement de la ligne S6 à Saint-Jean, pour remplacer la ligne 27 dans la presqu'île.

2 novembre 2022

Lyon : débuts laborieux pour le métro automatique

La ligne B du métro lyonnais est exploitée depuis juin dernier de façon totalement automatisée avec les nouvelles rames MPL16. On pouvait penser que la simplicité de l'exploitation d'un réseau malgré tout de conception moderne aurait été une simple formalité, même avec une transition des plus réduites. Ce n'est pas vraiment le cas.

Depuis le début du mois de septembre, on a enregistré 9 pannes d'importance sur la ligne B, 5 sur la ligne D, 5 sur la ligne A et une sur la ligne C (panne générale sur l'ensemble du réseau), provoquant évidemment une pagaille considérable sur le réseau. La mise au point de la nouvelle exploitation sur la ligne B semble accumuler les difficultés : Alstom a donc fort à faire pour redresser la situation, mais du côté de Keolis Lyon, il va aussi falloir comprendre pourquoi des dysfonctionnements surviennent aussi sur les autres lignes : elle est objectivement moins critique qu'à Lille où l'industriel n'arrive pas à sortir le matériel et le système de pilotage automatique dans les temps (déjà plus de 6 ans de retard), mais montre tout de même un sérieux écart avec Siemens...Néanmoins, l'automatisation de la ligne 4 à Paris a aussi dérivé dans le temps et que la ligne 14 connaît un nombre de perturbations un peu plus élevé depuis son prolongement à Saint-Ouen.

Dans le cas lyonnais, intervient aussi le prolongement de la ligne B de la gare d'Oullins au pôle hospitalier Lyon Sud, qui sera l'une des nouveautés de l'année prochaine, nécessitant des interceptions pour préparer la mise en exploitation de cette nouvelle section qui devrait en principe être accompagnée d'une exploitation avec 2 éléments MPL16 soit des rames de 4 voitures, ce qui sera une première à Lyon.

En attendant, le sujet enflamme un peu l'actualité lyonnaise des transports en commun : le SYTRAL a offert une remise de 25% sur les abonnements du mois d'octobre, mais au-delà de cette mesure commerciale, il est temps de traiter le fond, la fiabilité de l'exploitation.

 

 

 

14 juin 2022

Lyon : enquête publique pour l'achèvement de T6

Du 20 juin au 21 juillet, se déroule l'enquête d'utilité publique relative au prolongement de 5,4 km de la ligne T6, du pôle hospitalier Lyon Est jusqu'au campus de La Doua en passant par le centre de Villeurbanne. Ce nouvel itinéraire pourra notamment délester les actuelles lignes T1 et T4 en proposant un second itinéraire pour les étudiants, avec notamment une correspondance (pas totalement directe quand même) avec la ligne A du métro à la station Gratte-Ciel. Dans un premier temps, le SYTRAL annonce une cadence aux 10 minutes mais prévoit de réduire l'intervalle à 7 min 30 d'ici 2030, sachant que pour les autres lignes de tramways, un intervalle de 4 minutes pourrait être instauré (sauf probablement sur T3 où il semble à ce stade difficile de descendre sous les 5 minutes).

Cette extension évaluée à 186,2 M€ devrait approximativement doubler la fréquentation de T6 qui atteindra environ 55 000 voyageurs par jour.

plan-T6-nord

Le tracé retenu appelle peu de remarques de principes, mais certains détails devront être pris en considération :

  • il manque une station sur la route de Genas pour desservir les commerces situés à proximité de la place Ronde : en l'état actuel, le tramway ne desservirait que la place Kimmerling (vaste carrefour routier) et la gare de Villeurbanne (correspondance avec T3). Si l'interstation Place Ronde - Gare de Villeurbanne serait faible, l'ajout de cette station semble nécessaire pour quadriller efficacement le quartier ;
  • le croisement avec T3 et Rhônexpress à la gare de Villeurbanne ajoutera une difficulté dans l'exploitation de ces lignes avec une réduction de vitesse significative : aujourd'hui, les rames entrent en station à 45 km/h sur voie déviée en direction de Meyzieu et démarrent rapidement en direction de la Part-Dieu. Dans la nouvelle configuration, la croisée sera probablement limitée à 10 ou 15 km/h. Pour T6, même puits de vitesse (mais il ne s'agira pas d'une évolution puisque la ligne composera nativement avec) ;
  • la courbe de la place Grandclément entre l'avenue Leclerc et la rue Jean Jaurès s'annonce assez rude pour des tramways modernes qui sont plutôt conçus pour les lignes droites ;
  • le terminus de La Doua mériterait d'être reconsidéré : il est aujourd'hui envisagé avenue Gaston Berger au sud de l'actuelle station de T1 et T4, probablement en raison d'un raccordement de service. Il serait probablement utile d'envisager de croiser les voies pour implanter le terminus plus au nord, vers la salle de spectacles du Transbordeur, ce qui proposerait en outre un accès un peu plus direct au parc de la Tête d'Or ;
  • la ligne de bus C26 Grange Blanche - Cité Internationale sera largement reprise dans ses principes par le prolongement de T6, mais il restera tout de même à repenser à la fois la desserte d'orientation nord-sud dans le quartier de Montchat et plus globalement celle des quartiers situés au nord du cours Emile Zola, compte tenu de la forte dissociation des tracés de C26.

050919_C26villeurbanne-grandclement2

Villeurbanne - Place Grandclément - 5 septembre 2019 - Quelle évolution de la desserte par bus pour maintenir une offre dans les quartiers irrigués par la ligne C26 qui ne peuvent être repris par le prolongement de T6 ? On pense évidemment à Montchat, La Perallière et une partie de Château-Gaillard. © transporturbain

Sur les deux autres projets T9 et T10, on rappellera que pour T9 Charpennes - La Soie, le SYTRAL a campé sur sa position initiale sur le terminus à La Soie, situé à 250 m au sud du pôle d'échanges actuel, alors que des solutions existent pour intégrer la ligne dans le pôle existant. Sur cette ligne, le tronc commun Charpennes - La Doua avec les lignes T1 et T4 reste à conforter par une étude d'exploitation, incluant le fonctionnement des carrefours, dans la perspective d'un cadencement à 4 minutes de ces lignes et d'un renforcement aux 7 minutes 30 de T9 (prévu à une cadence de 10 minutes à sa mise en service).

Sur la ligne T10 Gerland - Vénissieux, le terminus à la Halle Tony Garnier a de quoi laisser sur sa faim, imposant une correspondance pour rejoindre le quartier du Confluent. L'intermodalité ferroviaire à la gare de Saint Fons serait très médiocre, et il reste à confirmer les modalités d'une future extension de la ligne vers le campus universitaire de Bron, pour rejoindre T2... et préserver à terme une jonction avec T9 à La Soie.

28 mai 2022

Lyon : la ligne B passe à l'automatique

La mise au point a étrangement pris du temps et la date de mise en service a été plusieurs fois reportée. Cette fois-ci, c'est la bonne. La ligne B du métro lyonnais basculera progressivement à l'exploitation automatisée sans conducteurs à partir de ce dimanche 29 mai. Après Paris (sur la ligne 1) et avant le réseau marseillais, il s'agit donc de la deuxième conversion en France.

290522_MPL16oullins_vuillermoz

Gare d'Oullins - 29 mai 2022 - Premier jour d'exploitation des MPL16 sur la ligne B, qui va donc transitoirement passer de trains de 3 voitures à des trains de 2 voitures (mais un peu plus fréquent... encore que pour l'instant, elles ne seront de sortie que le week-end). © transportrail

Les derniers MPL75 devraient circuler vendredi 24 juin sur cette ligne. Les MPL16 circuleront d'abord en unité simple de 2 voitures, mais avec un intervalle réduit grâce à la réduction du temps de stationnement au terminus à voie unique des Charpennes. Le passage à des trains de 4 voitures (mais sans intercirculation totale) est prévu après le prolongement d'Oullins au pôle hospitalier Lyon Sud.

Publicité
Publicité
10 mars 2022

Lyon envisage l’allotissement du réseau

C’est un pari, qui semble relativement risqué, dans lequel se lance le SYTRAL : la constitution de plusieurs appels d’offres pour l’exploitation du réseau urbain lyonnais. Dans l’absolu pourquoi pas… mais à condition tout de même de prévoir quelques garde-fous.

Pour le métro, on peut distinguer 3 sous-ensembles distincts : les lignes A et B (qui se partagent l’atelier de La Poudrette), la ligne C (isolat à crémaillère) et la ligne D (autonome avec l’atelier du Thioley). Pour les tramways, c’est plus compliqué, même s’il existe un partage aujourd’hui entre les sites de Saint Priest et de Meyzieu. Le développement du réseau sera accompagné de la création d’une troisième unité, aux limites de Lyon et de Vénissieux sur le tracé de T10.

050919_MPL75saxe-gambetta

Lyon - Station Saxe-Gambetta ligne B - 5 septembre 2019 - Le métro et les tramways formeraient un seul et même lot d'une durée supérieure compte tenu des investissements à conduire et des projets parfois sensibles, comme par exemple l'automatisation de la ligne B, qui semble poser quelques soucis... © transporturbain

191219_T6bron-pinel3

Bron - Boulevard Pinel - 19 décembre 2019 - La poursuite du développement du réseau de tramways devrait être assez spectaculaire avec 25 km supplémentaires au cours de ce mandat. Le maillage progressif du réseau impose une gestion unique, contrairement à l'Ile de France où les lignes sont généralement isolées les unes des autres. © transporturbain

Néanmoins, il semble difficile, sauf à compliquer la gestion du réseau, d’envisager plusieurs lots pour ce mode de transport. L’intégration entre la gestion de l’infrastructure et l’exploitation est essentielle en milieu urbain. Même chose évidemment pour les funiculaires qu’il ne faut pas oublier… Aussi, il semble tout de même pertinent de n’avoir qu’un lot pour le métro et un lot pour les tramways… qui pourraient ne faire qu’un, étant donné qu’il s’agit de systèmes de transports à temporalité d’investissement longue. C’est manifestement l’orientation du SYTRAL, avec un seul marché « réseaux ferrés » d’une durée de 10 ans.

En revanche, pour les bus et trolleybus, dans l’absolu, chaque dépôt pourrait être une entité autonome… mais il faut rappeler que l’atelier de la rue d’Alsace joue un rôle central pour la maintenance du matériel roulant. Cet élément vient logiquement tempérer la tentation d’hyper-morcellement de la gestion du réseau routier, qui recourt déjà à la sous-traitance et aux affrètements sur certaines lignes de grande banlieue et par manque de capacité dans certains dépôts.

190222_C3la-feuillee1

Lyon - Pont La Feuillée - 19 février 2022 - Question subsidiaire qui pourrait animer les débats pendant l'appel d'offres : comment se fait-il qu'aussi peu de lignes de trolleybus soient exploitées avec des... trolleybus ? Il existe un sur-effectif d'autobus destiné à couvrir les besoins de ces lignes lorsque les véhicules électriques restent au dépôt. Lors de ce passage entre Rhône et Saône, seules C3, C11 et C13 étaient exploitées avec les véhicules nominaux ! © transporturbain

En outre, l’extension du domaine du SYTRAL l’amène à gérer le réseau de Villefranche sur Saône exploité par une filiale de Car Postal jusqu'en décembre dernier, et par Transdev depuis janvier 2022. Le SYTRAL s’orienterait vers un seul lot pour le réseau routier TCL.

171218_86gorge-de-loup1

Lyon - Gorge de loup - 17 décembre 2018 - Il a la couleur des bus des TCL... mais ce Citaro de la ligne 86 n'est pas exploité par Keolis Lyon, mais par le groupement Rhône Nord Autocars. Ces lignes étaient souvent d'anciens services d'autocars desservant des communes éloignées qui se sont retrouvées dans l'agglomération du fait de son extension. C'est aussi le moyen de composer avec les capacités du parc et des dépôts. © transporturbain

Comme aujourd’hui, le service spécial de transport à la demande des voyageurs à mobilité réduite (Optibus) resterait un marché distinct. Autre marché de nature particulière : la gestion des parcs-relais, qui est déjà sous-traitée par Keolis à des entreprises spécialisées.

Dans ce type de procédure, il est primordial de prévoir un encadrement assez strict de la contractualisation et notamment de commencer par définir un socle social commun à tous les appels d’offres afin de se prémunir du risque qui s’est révélé par exemple en Ile de France avec certains marchés « un peu trop tendus ». Et in fine, il faudra s’assurer que les frais de structure ne partent pas à la hausse du fait de l’augmentation du nombre d’opérateurs.

Une société publique locale chapeauterait l’ensemble en ayant pour mission le conduire les études d’exploitation, la communication, la politique et les agences commerciales du réseau.

L’exercice dans lequel s’engage le SYTRAL impose la prudence de commencer par un « terrain d’essai » relativement autonome avant de lancer la procédure sur le cœur du réseau… au risque de temps difficiles pour ses utilisateurs.

4 mars 2022

Lyon : des alternatives au métro

Les hypothèses de développement du métro de Lyon, précédemment évoquées, connaissent une nouvelle phase de concertation avec l'examen de certaines alternatives, dont certaines reprennent très largement des propositions développées dans transporturbain :

  • plutôt qu'un prolongement de la ligne A de La Soie à Meyzieu, une augmentation de capacité du tramway T3 avec exploitation en rames doubles ;
  • l'amélioration de la ligne de trolleybus C2 Part-Dieu - Rillieux ou une conversion au tramway en partie souterrain pour l'accès au plateau nord ;
  • la conversion en BHNS ou en tramway de la ligne C6 Part-Dieu - Campus Lyon Ouest (qui doit en principe être convertie en trolleybus) plutôt que le prolongement de la ligne D au-delà de la gare de Vaise ;
  • un tramway partiellement souterrain entre la Part-Dieu et le plateau ouest ;
  • la poursuite de la rocade est avec la jonction entre les futurs T9 et T10 soit en BHNS soit en tramway ;
  • revoici l'hypothèse de la conversion de la ligne de trolleybus C3 Saint Paul - Vaulx en Velin en tramway sur tout ou partie du tracé ;
  • apparaît enfin un axe en site propre lié à la restructuration des quais de rive droite du Rhône.

Le tableau ci-dessous résume les estimations de coût, sachant que dans tous les cas, le métro apparaissait surdimensionné par rapport aux besoins capacitaires identifiés.

scenarios-alternatifs-sytral

Quelques remarques :

  • on sera vigilant sur le déplacement du terminus de T3 sachant qu'il n'est déjà pas des mieux placés par rapport à l'ensemble du quartier de la Part-Dieu, mais le passage à des rames doubles pourrait préfigurer notre proposition Est Ouest Lyonnais Express. L'écart de coût est quasiment de 1 à 10 ;
  • vers le plateau nord, les études du SYTRAL envisagent un tunnel long entre le boulevard de Stalingrad et Vassieux, alors que la suggestion de transporturbain envisageait un moindre linéaire (entre la clinique protestante au nord de la station Cuire et la rive droite du pont Churchill) en passant par l'ancienne voie des Dombes. Le SYTRAL n'évoque même plus le prolongement de la ligne B chiffré entre 2,2 et 2,7 MM€ ;
  • la conversion de C6 en tramway est une perspective relativement nouvelle mais à analyser par rapport aux contraintes de passage dans le tunnel de la Croix-Rousse et dans celui de La Duchère qui doit être nécessairement commun avec des lignes de bus et trolleybus ;
  • le tramway partiellement souterrain entre Tassin et la Part-Dieu est au moins deux fois moins cher qu'en métro, mais la section souterraine semble à première vue un peu longue (de la Saône à Ménival) par rapport à ce qui semble possible au regard des documents d'urbanisme (émergence avenue de La Favorite), et n'intègre pas les suggestions de transporturbain vers le centre de Tassin et Sainte Foy, commune oublié des projets ;
  • surprise : finalement, transformer C3 en tramway serait possible (que de temps perdu...)
  • un TCSP sur la rive droite du Rhône est à repositionner dans le fonctionnement plus global du réseau.

Le scénario maximaliste pour le métro représentait 7,6 MM€ d'investissements. Une approche frugale amènerait donc à répondre aux besoins moyennant un investissement de 3,1 MM€ à périmètre identique. Il est donc confirmé que, pour le plateau ouest, notre scénario Est Ouest Lyonnais Express se retrouve conforté : si évidemment un tunnel entre T3 et le tram-train Ouest Lyonnais serait un peu plus onéreux que la conversion de C3 au tramway, l'investissement pourrait tout de même rentrer dans une maquette financière beaucoup plus raisonnable que les 7,6 MM€, surtout si la desserte du plateau nord étaient envisagée sur la coulée verte réaménagée entre Cuire et Sathonay...

16 décembre 2021

Lyon : l'ombre de Maggaly plane encore...

Nous allons vous parler d'un temps que les moins de 30 ans ne peuvent pas connaître. Lyon en ce temps-là venait de mettre en service non sans mal sa 4ème ligne de métro, du moins sa première section. Mais le pilotage automatique Maggaly (Métro Automatique à Grand Gabarit de l'Agglomération LYonnaise) était en retard et il avait fallu en urgence équiper de postes de conduite certaines rames MPL85 destinées à la ligne D.

Les nouvelles rames MPL16 destinées à l'exploitation de la ligne B modernisée arrivent à un rythme régulier à l'atelier de La Poudrette, mais leur mise en service ne cesse d'être retardée et cela commence à poser des problèmes d'organisation puisque les TCL avaient planifié la conversion et géré les effectifs de conducteurs en conséquence, notamment pour ceux arrivant à l'âge de la retraite. Mais voilà, pour l'instant, le changement de mode d'exploitation ne peut être opéré. Même chose pour le renforcement de la desserte sur la ligne A, puisque 26 des 32 MPL75 devraient être conservées pour cette ligne.

290912_MPL75charpennes3

Villeurbanne - Station Charpennes - 29 septembre 2012 - L'automatisation de la ligne B est le moyen de réduire l'intervalle sans avoir à investir pour augmenter la capacité du terminus à voie et quai unique des Charpennes : il pourra ainsi passer de 3 minutes 17 secondes à 2 minutes. © transporturbain

Autre élément de vigilance, le prolongement de la ligne B de la gare d'Oullins au pôle hospitalier Lyon Sud a vu l'achèvement ces derniers jours du percement du tunnel, en vue d'une mise en service d'ici 18 mois. Il faudra non seulement du matériel supplémentaire pour couvrir l'allongement de la longueur de la ligne mais aussi pour en augmenter sa capacité avec des trains en UM2 de 4 voitures (sans intercirculation totale, ce qui est bien dommage).

Ce retard à ce stade indéterminé a valu au président d'Alstom un déplacement à Lyon pour se justifier de cette situation, car l'automatisation de la ligne B a été confiée tant pour le matériel roulant que le système d'exploitation à ce même industriel. Si on avait pu être un temps rassuré par le fait qu'Alstom n'avait pas proposé le même produit que celui devant être fourni à Lille (Urbalis 400 plutôt qu'Urbalis Fluence), la prudence devient franchement de mise... car ce n'est pas le premier retard de ce type que doit annoncer Alstom : en Ile de France, l'annonce de 18 mois de délai pour le RERng a entraîné la convocation de M. Poupart-Lafarge devant les élus administrateurs d'Ile de France Mobilités. Mais là, il s'agit d'un sujet entre Alstom et Siemens, fournisseur du CBTC (NExTEO) chargé de gérer la circulation des trains sur le futur tronçon central du RER E.

10 décembre 2021

Lyon : tracés retenus pour T9 et T10

Pas vraiment de surprises dans les arbitrages du SYTRAL après les concertations sur les nouvelles lignes des tramways de Lyon.

Pour T9 Charpennes - Vaulx en Velin La Soie, la solution adoptée emprunte les voies de T1 et T4 jusqu'à la station Croix Luizet. Les débats sur le terminus à La Soie n'ont pas été pris en considération : la correspondance sera donc assez éloignée et la desserte du pôle commercial Carré de Soie n'a pas été intégrée au projet. Le passage sur le boulevard urbain Est, au-dessus des voies de T3 a primé... mais il aurait été possible d'adopter un tracé parallèle (rue Marius Grosso et avenue des Canuts) à ce dernier pour améliorer l'intermodalité. Dommage, car cette alternative maintenait le franchissement dénivelé de T3, améliorait très significativement les correspondances à La Soie et n'aurait pas été contrariant pour la future jonction avec T10.

Pour T10, moins de débats : le tracé dans Vénissieux empruntera les rues Jean Jaurès et Emile Zola. A Saint Fons en revanche, la correspondance même lointaine avec la gare de Saint Fons n'est pas prévue. C'est dommage, surtout au moment où semble s'amorcer un dégel des relations Région - Métropole à propos du RER lyonnais. Quant au terminus de Gerland à la halle Tony Garnier, il est maintenu, ce qui minore l'attractivité de la ligne qui pourrait desservir directement le quartier du confluent au moyen d'un court tronc commun avec T1 et d'un nouvel aménagement pour son terminus, au nord de l'hôtel de Région (T2 se retournant au sud de celui-ci).

Bref, il est regrettable que ces concertations se soldent par une faible évolution de la construction de ces projets...

Autre élément qui se fait toujours attendre, l'étude d'exploitation car le projet prévoit la cohabitation de 3 lignes entre Charpennes et La Doua, car avec plus de 30 tramways par heure et par sens, les carrefours risquent soit de saturer, soit de ne pas accorder un bon niveau de priorité aux tramways.

23 novembre 2021

Lyon : le débat sur le téléphérique

L'affaire est polémique. Pour la desserte du plateau ouest de l'agglomération lyonnaise, l'idée d'une cinquième ligne de métro entre Bellecour (voire Part-Dieu) et Alaï, apparue lors des élections municipales de 2014, avait déjà agité le microcosme local. Le changement de majorité en 2020 inquiète les partisans de ce projet car la nouvelle équipe à la tête de la Métropole fait preuve d'une prudence considérée comme de l'hostilité. L'apparition du projet de téléphérique entre Francheville, Perrache ou Gerland est considérée comme le lancement d'un contre-feu ayant vocation à se substituer au projet de métro.

040621_C21+C19choulans2

Lyon - Montée de Choulans - 4 juin 2021 - Succession d'autobus Diesel sur cet axe très routier, très emprunté. Il y avait des trolleybus sur cette artère jusqu'en 1962. Les travaux du tunnel de Fourvière entrainèrent leur remplacement par des autobus. © transporturbain

100409_49lafavorite

Lyon - Avenue de La Favorite - 10 avril 2009 - Si les R312 ont quitté le réseau, la ligne 49 continue sa desserte entre Perrache et Sainte Foy, commune oubliée des discussions du moment sur une cinquième ligne de métro, mais parmi les sujets du projet de téléphérique. © transporturbain

041004_30francheville-le-haut

Francheville - Grande rue - 4 octobre 2004 - La ligne 30 est devenue C20, elle est équipée d'autobus articulés, mais le tracé est à peu près le même depuis des décennies. Son parcours est très vallonné ce qui rend l'accès à cette commune assez difficile, et ses voiries sont plutôt étroites. La complémentarité entre la modernisation du tram-train de l'Ouest Lyonnais, pour le prolonger dans le centre de Lyon et vers l'est de l'agglomération, et la création de 3 lignes de tramways sur le plateau Ouest, devrait sensiblement améliorer les conditions de transport. © transporturbain

Bref, on est en pleine confusion, à vouloir préempter la solution technique avant un examen serein et factuel des besoins, des contraintes et des opportunités.

Pour les lecteurs de transporturbain, pas de surprise : l'analyse que nous avons produite considère que le métro n'est pas la solution la plus adaptée aux besoins de ce secteur et que, d'un point de vue équité de traitement, il est particulièrement difficile de justifier le métro pour environ 60 000 voyageurs par jour quand on explique que le trolleybus est suffisant sur un autre axe de fréquentation similaire (C3 Saint Paul - Part Dieu - Vaulx en Velin). Pour la desserte du plateau Ouest, nous suggérons toujours la réalisation de 3 lignes de tramway, en tronc commun en partie souterrain au départ de Perrache (pour commencer), afin de desservir le corridor étudié pour le métro (vers Alaï, en suivant l'axe de l'actuel bus C21), mais aussi des quartiers densément peuplés mais oubliés par le projet de métro : le centre de Tassin, avec une antenne depuis Ménival vers la gare de la Demi-Lune, et la commune de Sainte Foy lès Lyon, suivant à peu près le parcours de la ligne 49. Il ne s'agit donc pas d'un projet au rabais, mais au contraire d'amener un transport public rapide, fréquent et régulier au plus près de la population, plutôt que de créer une ligne unique dont l'usage nécessitera toujours un parcours d'approche en autobus, des correspondances, donc un temps de parcours global comparable au tramway, qui aura l'avantage de réduire les correspondance en proposant plus de destinations accessibles directement. Ces 3 lignes seraient complétées, pour la desserte de l'ouest de la Métropole, par notre projet EOLE.

Venons-en au téléphérique. Les tracés proposés par le SYTRAL visent à créer une liaison entre les vallons de l'ouest lyonnais, depuis Francheville jusqu'au coeur de l'agglomération, par 4 tracés différents aboutissant soit à Perrache soit dans le quartier de Gerland.

tracés-téléphérique-lyon

La longueur de ces fuseaux soumis à concertation varie entre 6 et 7 km, avec une prévision de trafic variant de 8 000 à 20 000 voyageurs par jour, soit la fréquentation d'une ligne de bus de rang intermédiaire à supérieur. Le temps de parcours oscillerait entre 26 et 29 minutes, soit un gain de temps de 4 à 10 minutes par rapport à des lignes de bus avec facilités de circulation (à noter : il est quand même question de trolleybus !). Le coût est estimé entre 150 et 165 M€, contre 88 à 135 M€ pour les BHNS.

Les contraintes du téléphérique résident notamment dans l'insertion urbaine, avec l'implantation de pylônes et le passage au-dessus de bâtiments et de propriétés privées. Tout particulièrement dans ce secteur, la géologie est à prendre en considération. Ce n'est un secret pour aucun lyonnais que la colline de Fourvière est assez fragile, voire instable : plus les pylônes devront passer haut, plus ils devront être profonds pour arriver à s'ancrer dans des couches suffisamment solides. On se souviendra déjà des délicatesses lors du percement du tunnel du métro D entre Saint Jean et Gorge de loup. Vouloir passer par en-dessus n'est pas une garantie pour s'affranchir de certaines difficultés.

Il faut également ajouter que l'accessibilité du téléphérique suppose l'aménagement de stations et l'installation d'ascenseurs dans chacune d'elles alors que les alternatives au niveau du sol s'en affranchissent naturellement. Pour notre suggestion de tramway, il y aurait une ou deux stations souterraines, limitant le coût d'équipement.

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 > >>
Publicité