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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
10 mars 2022

Lyon envisage l’allotissement du réseau

C’est un pari, qui semble relativement risqué, dans lequel se lance le SYTRAL : la constitution de plusieurs appels d’offres pour l’exploitation du réseau urbain lyonnais. Dans l’absolu pourquoi pas… mais à condition tout de même de prévoir quelques garde-fous.

Pour le métro, on peut distinguer 3 sous-ensembles distincts : les lignes A et B (qui se partagent l’atelier de La Poudrette), la ligne C (isolat à crémaillère) et la ligne D (autonome avec l’atelier du Thioley). Pour les tramways, c’est plus compliqué, même s’il existe un partage aujourd’hui entre les sites de Saint Priest et de Meyzieu. Le développement du réseau sera accompagné de la création d’une troisième unité, aux limites de Lyon et de Vénissieux sur le tracé de T10.

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Lyon - Station Saxe-Gambetta ligne B - 5 septembre 2019 - Le métro et les tramways formeraient un seul et même lot d'une durée supérieure compte tenu des investissements à conduire et des projets parfois sensibles, comme par exemple l'automatisation de la ligne B, qui semble poser quelques soucis... © transporturbain

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Bron - Boulevard Pinel - 19 décembre 2019 - La poursuite du développement du réseau de tramways devrait être assez spectaculaire avec 25 km supplémentaires au cours de ce mandat. Le maillage progressif du réseau impose une gestion unique, contrairement à l'Ile de France où les lignes sont généralement isolées les unes des autres. © transporturbain

Néanmoins, il semble difficile, sauf à compliquer la gestion du réseau, d’envisager plusieurs lots pour ce mode de transport. L’intégration entre la gestion de l’infrastructure et l’exploitation est essentielle en milieu urbain. Même chose évidemment pour les funiculaires qu’il ne faut pas oublier… Aussi, il semble tout de même pertinent de n’avoir qu’un lot pour le métro et un lot pour les tramways… qui pourraient ne faire qu’un, étant donné qu’il s’agit de systèmes de transports à temporalité d’investissement longue. C’est manifestement l’orientation du SYTRAL, avec un seul marché « réseaux ferrés » d’une durée de 10 ans.

En revanche, pour les bus et trolleybus, dans l’absolu, chaque dépôt pourrait être une entité autonome… mais il faut rappeler que l’atelier de la rue d’Alsace joue un rôle central pour la maintenance du matériel roulant. Cet élément vient logiquement tempérer la tentation d’hyper-morcellement de la gestion du réseau routier, qui recourt déjà à la sous-traitance et aux affrètements sur certaines lignes de grande banlieue et par manque de capacité dans certains dépôts.

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Lyon - Pont La Feuillée - 19 février 2022 - Question subsidiaire qui pourrait animer les débats pendant l'appel d'offres : comment se fait-il qu'aussi peu de lignes de trolleybus soient exploitées avec des... trolleybus ? Il existe un sur-effectif d'autobus destiné à couvrir les besoins de ces lignes lorsque les véhicules électriques restent au dépôt. Lors de ce passage entre Rhône et Saône, seules C3, C11 et C13 étaient exploitées avec les véhicules nominaux ! © transporturbain

En outre, l’extension du domaine du SYTRAL l’amène à gérer le réseau de Villefranche sur Saône exploité par une filiale de Car Postal jusqu'en décembre dernier, et par Transdev depuis janvier 2022. Le SYTRAL s’orienterait vers un seul lot pour le réseau routier TCL.

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Lyon - Gorge de loup - 17 décembre 2018 - Il a la couleur des bus des TCL... mais ce Citaro de la ligne 86 n'est pas exploité par Keolis Lyon, mais par le groupement Rhône Nord Autocars. Ces lignes étaient souvent d'anciens services d'autocars desservant des communes éloignées qui se sont retrouvées dans l'agglomération du fait de son extension. C'est aussi le moyen de composer avec les capacités du parc et des dépôts. © transporturbain

Comme aujourd’hui, le service spécial de transport à la demande des voyageurs à mobilité réduite (Optibus) resterait un marché distinct. Autre marché de nature particulière : la gestion des parcs-relais, qui est déjà sous-traitée par Keolis à des entreprises spécialisées.

Dans ce type de procédure, il est primordial de prévoir un encadrement assez strict de la contractualisation et notamment de commencer par définir un socle social commun à tous les appels d’offres afin de se prémunir du risque qui s’est révélé par exemple en Ile de France avec certains marchés « un peu trop tendus ». Et in fine, il faudra s’assurer que les frais de structure ne partent pas à la hausse du fait de l’augmentation du nombre d’opérateurs.

Une société publique locale chapeauterait l’ensemble en ayant pour mission le conduire les études d’exploitation, la communication, la politique et les agences commerciales du réseau.

L’exercice dans lequel s’engage le SYTRAL impose la prudence de commencer par un « terrain d’essai » relativement autonome avant de lancer la procédure sur le cœur du réseau… au risque de temps difficiles pour ses utilisateurs.

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Commentaires
S
L'appel d'offres trolleybus est relancé avec uniquement des trolleys articulés quantité minimale 80 véhicules, 250 au maximum 124 prévus dans la tranche ferme. <br /> <br /> <br /> <br /> Voir ici : https://www.boamp.fr/avis/detail/22-40374/0<br /> <br /> <br /> <br /> A la différence du premier appel d'offres, le tableau des besoins en véhicules fait état du renouvellement de tous les Cristalis et de l'équipement des lignes C5, C25 et le BHNS. Les lignes C6, 19 et 38 ne seront vraisemblablement pas équipées.
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B
Attention, il y a une coquille dans votre article : le réseau Libellule n'est plus exploité par Car Postal France (qui d'ailleurs n'est plus filliale de l'opérateur suisse depuis son rachat par Keolis en 2019), mais par Transdev depuis le 1er janvier 2022.
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T
On peut peut être préciser que l'allotissement est la règle pour favoriser la concurrence... le lot unique est l'exception... lorsqu'il est possible (les règles diffèrent là dessus entre DSP et MP).<br /> <br /> <br /> <br /> Après, une AOM qui fait correctement son travail peut imposer une interopérabilité de plein de choses transversales. C'est gratuit si c'est fait intelligemment en AMONT (et donc au stade de la définition des besoins)..<br /> <br /> <br /> <br /> Un opérateur allemand pourra plus facilement répondre à un lot unique de quelques lignes de bus que sur un réseau entier !
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T
Que c'est article est négatif :(
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S
À propos des lignes de trolleybus exploitées avec des autobus, c'était aussi la mode à Marseille, du moins depuis la suppression du dépôt des Catalans pour cause d'opération immobilière et le reversement de son parc à St Pierre : les dimanches et fêtes, et tous les jours pendant les vacances scolaires, les trolleys restaient au dépôt. Maintenant, tout ça fait partie de l'histoire, les LACs ont été démontées, et la RTM préfère les bus à batterie(qui passent d'ailleurs plus de temps au dépôt qu'en ligne, du moins pour les Irizar).
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B
Ce n'est pas tout à fait le même réseau (les TCL actuels) qui fait l'objet du questionnement. C'est à horizon 2025 l'ensemble des TC qui desservent le Rhône (sauf TER) et la Métropole.<br /> <br /> <br /> <br /> Il est possible qu'un délégataire de bus décroche un jour à la fois les cars lointains ET les bus urbains d'un secteur géographique en "portion de camembert" allant quasiment d'un confins du Département au centre de Lyon.<br /> <br /> <br /> <br /> Un tel partage géographique est envisagé, mais pas tout de suite cependant.
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C
N.B.Je ne me vantais pas (voir post signé Chris69) de poser la seule question pertinente en cours ici... je répondais à celle d'HUGOR qui, en 3 mots, disait l'essentiel...
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H
Question simple mais pourtant non expliquée : dans quel but ?
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B
Il y a pas mal d'aspects purement techniques qui peuvent amener des difficultés à allotir (interfaces entres bifilaires trolley et LAC tramway, sous-stations tramway dans des locaux métro à Charpennes ou Perrache), et services communs pour la maintenance (ateliers centraux).<br /> <br /> Mais le plus complexe, et c'est ce qu'on voit en IDF avec le grand nombre d'opérateurs, c'est toutes les fonctions "transverses" qui font que la couture entre les différents lots peut s'avérer problématiques pour les voyageurs... qui au final ne devraient pas ressentir les effets de l'allotissement.<br /> <br /> Dans ces fonctions transverses, il y a l'information voyageurs (l'information temps réel, mais aussi le jalonnement, notamment aux correspondances), la tarification et la billettique, la répartition des recettes entre les divers opérateurs. La solution d'une structure transverse (il est évoqué une SPL) est une nécessité ; mais est-ce suffisant ? Pour les aspects commerciaux par exemple, c'est quand même l'opérateur qui est le plus facilement motivé à être efficace puisqu'il répond à ses propres clients, pour apporter des recettes et satisfaction à sa propre entité. Un opérateur commercial (et c'est vrai pour l'information temps réel, le jalonnement...) sera-t-il impliqué de la même façon vis-à-vis des divers opérateurs et leurs clients ?
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