Le congrès 2013 du GART

C'est à Bordeaux que se tenait le congrès du GART en 2013.

Première préoccupation : la baisse du taux de couverture des charges par les recettes, augmentant mécaniquement le poids du transport public dans les finances des collectivités locales, alors même que la demande continue d'augmenter, certes de façon moins soutenue qu'auparavant. La question de l'attribution des tarifs réduits a été mise sur la table, de même qu'un accroissement de la part supportée par le voyageur à condition que la qualité de service suive. De ce point de vue, l'optimisation de l'exploitation par des aménagements favorisant la circulation des autobus, donc la vitesse commerciale, donc les coûts de production, reste un axe majeur qui n'est pas assez mis en action sur les réseaux.

Autre point évoqué dans ce registre, celle du périmètre du transport public avec la difficulté d'aller chercher de plus en plus loin des voyageurs en nombre limité dans les franges périurbaines. La question de la chaîne des déplacements, y compris par des modes individuels et des solutions d'auto-partage ou de co-voiturage, ne sont plus écartées. A défaut d'une réelle maîtrise de l'essor urbain, c'est le périmètre des réseaux qui pourrait évoluer pour maîtriser la dépense par voyageur transporté.

Enfin, dans ce domaine économique, la question d'actualité fut évidemment celle de la hausse de la TVA. Malgré l'unanimité des élus du GART, le gouvernement a adressé une fin de non-recevoir. La cohérence des discours entre la promotion du transport public et l'augmentation de la fiscalité reste un exercice subtil de grand écart.

Dans le domaine technique, sans surprise, les autobus hybrides occupaient une place de choix. Si Iveco Bus ne présentait son Urbanway qu'en version Diesel classique, le cousin Heuliez Bus privilégiait pour sa part l'hybridation, avec d'ailleurs une certaine avance grâce aux marchés remportés notamment à Dijon et à Bordeaux. La présence d'un articulé GX427 hybride aux couleurs de la RATP était d'ailleurs remarquée.

Iveco Bus - L'Urbanway prend la suite du Citélis : la face avant fait beaucoup débat quant à son esthétique. Pour le reste, il s'agit d'une évolution du Citélis, lui même décliné sur l'Agora. Iveco Bus capitalise sur un modèle éprouvé. © transporturbain

Heuliez Bus - Esthétique plus sobre pour le GX427 hybride de la RATP. Le constructeur compte bien sur sa chaîne de traction hybride série-parallèle pour accroître sa part de marché. © transporturbain

Même logique chez Volvo avec son 7900 hybride qui se distingue par une hybridation parallèle : le moteur Diesel reste couplé à une boîte de vitesses classiquement et les batteries viennent en complément.

Chez Mercedes, le Citaro Euro 6 était exposé, privilégiant la motorisation classique. Chez MAN en revanche, le Lion's City articulé présenté était la version fonctionnant au GNV, autre motorisation qui pourrait être relancée en France en alternative au Diesel. Même chose chez Scania avec l'Omnicity GNV, tous deux répondant aux normes Euro 6.

Solaris se distinguait par la présence d'un Urbino entièrement électrique par un système de recharge par induction opéré par un mini-pantographe, selon un principe proche du projet suisse TOSA.

Solaris - Alors que l'Urbino joue de plus en plus les challengers notamment sur les réseaux cherchant des véhicules à moindre coût, le projet Urbino Electric et son dispositif de captage par induction jouait le décalage par rapport aux modèles hybrides. © transporturbain

Dans le domaine électrique, Iveco Bus et EDF exposaient leur concept Ellisup : un autobus entièrement électrique doté de 4 petites roues, réduisant l'encombrement à bord. Prototype audacieux, il est probable qu'il en reste à ce stade, tout comme son prédécesseur Hynovis.

EDF - Avec Iveco Bus, l'Ellisup, prototype de bus entièrement électrique : s'il est probable qu'il ne sera pas commercialisé ainsi, quelles seront les innovations intégrées aux prochaines générations d'autobus ? © transporturbain

En revanche, il fallait aller au bout du hall pour voir le seul véhicule ferroviaire, avec une motrice CAF Urbos3 de Besançon. De facture sobre mais réussie, le premier tramway court de France sera la grande nouveauté de l'année 2014. CAF cherche évidemment à se placer dans un marché quasiment verrouillé par Alstom, alors que l'Urbos3 a des qualités à faire valoir.

CAF - L'Urbos3 de Besançon était le seul véhicule ferroviaire exposé. Un tramway qui répond aux fonctions essentielles de ce mode de transport et qui constituera une nouveauté en France par sa longueur réduite. © transporturbain

Chez les constructeurs ferroviaires, on exposait évidemment des maquettes de matériels aujourd'hui commercialisés : Alstom et Bombardier attendent la concrétisation de commandes de Francilien, Régiolis, Régio2N. De son côté, Siemens envisage un réexamen de sa politique en France, notamment dans le cadre du Grand Paris. En matière de tramways, outre CAF, Alstom avait exposé la maquette de son Citadis Compact pour Aubagne et sa livrée, elle aussi sujette à bien des discussions.

Prochain rendez-vous, les journées du transport public de l'UTP, en juin 2014 à Paris.