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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains

Transport Public 2022 : en attente d'un nouveau souffle

D’années en années, le salon de l’Union des Transports Publics, devenu le salon européen des Mobilités, offre un portrait du secteur duquel on peut, pour l’édition 2022, dégager quelques grandes tendances immédiatement perceptibles. La première, c’est évidemment la place de plus en plus importante prise par les motorisations électriques sur les autobus. La deuxième, c’est la poursuite d’une inflexion transformant un rendez-vous des transports en commun en un panorama des mobilités, incluant des solutions individuelles ou partagées. La troisième, c’est la récurrence des propos, prouvant – s’il le fallait – que la cause des transports en commun est un combat récurrent, et que, comme la pédagogie, la capacité à convaincre est d’abord un exercice de répétition.

Sur ce point, l’année 2022 était un peu particulière puisque le salon tombait en pleine campagne électorale et astreignait donc la plupart des personnalités politiques au devoir de réserve. Néanmoins, que ce soit sur le rôle des transports publics, leur financement et l’amélioration de leur organisation par rapport au territoire et aux autres modes, on avait un peu l’impression de rajeunir d’une décennie… sinon plus. C’est un peu frustrant et cela confirme que le retour en force de solutions individuelles de déplacement impose au transport public un nouveau souffle pour non seulement conserver sa place mais aussi l'accroître !

Un nouveau sujet s'est invité dans les allées : les transports publics, comme nombre de services publics, font face à une crise nouvelle, inédite, et d'une ampleur inquiétante, concernant le recrutement, avec le risque d'une véritable pénurie dans certains métiers stratégiques, en particulier les conducteurs de bus, de car, de tram, de métro et de train. Et sans conducteur, il est pour l'instant difficile de proposer un service.

Quant à l’exposition, d’années en années, les motorisations thermiques se font de plus en plus discrètes : tout au plus sont présentés des véhicules fonctionnant au gaz, mais la prédominance de la traction électrique ne saurait être contestée. Elle est cependant incarnée par uniquement par des véhicules à batteries, soit avec charge lente soit biberonnage en ligne, toujours avec cette diversité des modalités techniques de recharge de nature à compliquer la vie des opérateurs et des autorités organisatrices. Contrairement aux Rencontres Nationales du Transport Public de Nantes en 2019, point de trolleybus, alors que le marché s’anime un peu, tiré évidemment par Lyon et Saint Etienne et espérant toujours que d’autres villes les rejoignent.

Sur le plan ferroviaire, pas grand-chose : évidemment, il n’est pas facile d’exposer ne serait-ce qu’un tramway ou un métro, alors même que plusieurs réseaux reçoivent ou vont recevoir de nouvelles rames. Même le Grand Paris Express était discret.

Il y avait quand même quelques nouveautés, principalement du côté des autobus, avec d’abord la présentation de la nouvelle gamme de Van Hool, qui ne sera proposée qu’avec des motorisations électriques (batteries, trolleybus, hydrogène) et un petit nouveau sur le marché : Switch, qui captait l’attention par la ligne de l’autobus présenté.

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La nouvelle gamme A de Van Hool abandonne les carburants fossiles et se distingue par une ligne nouvelle assez épurée et un aménagement intérieur plus lumineux du fait de la réduction de l'encombrement de la partie motorisation. © transporturbain

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Le constructeur hollandais Ebusco présentait lui aussi une nouvelle carrosserie pour la version 3.0 de son autobus électrique. Notez le souci de mieux intégrer les parties techniques en toiture pour épurer la ligne du véhicule. © transporturbain

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Il a capté l'attention par son allure plus audacieuse. Le nouveau constructeur anglais Switch, filiale de Leyland, présentait le modèle E1 avec un pare-brise assez panoramique et un plancher à moins de 30 cm. © transporturbain

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Les motorisations thermiques sont sur le déclin. Néanmoins, Volvo exposait un modèle fonctionnant au colza et Scania une version au gaz naturel (à noter que Tours ici exposé semble revenir à une touche de vert sur le réseau Fil Bleu !). © transporturbain

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Evolution esthétique aussi pour le constructeur turc Otokar, qui essaie de se positionner sur un créneau à coût réduit par rapport aux principaux constructeurs européens. © transporturbain

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Toyota s'intéresse aussi au domaine des transports en commun avec Caetano et mise sur les motorisations à hydrogène avec pile à combustible, mais évidemment avec des batteries en complément. © transporturbain

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Autre constructeur turc, Karsan mettait en avant des modèles intermédiaires : un midibus électrique et un microbus lui aussi sur batteries. L'enjeu pour les réseaux réside aussi dans la capacité à gérer la maintenance de matériels émergeants. © transporturbain

Les navettes autonomes étaient encore bien présentes, même si la dynamique semble s’essouffler compte tenu du coût de ces mobiles et des résultats mitigés des premières expériences, par une vitesse trop faible et une forte sensibilité des systèmes de guidage.

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Les micromodules (celui de ZF, qu'on connaissait surtout pour ses boîtes de vitesse, et celui de Lohr) ont toujours le vent en poupe, autonomes le plus souvent, mais les expériences menées jusqu'à ce jour ont obtenu des résultats assez contrastés : certaines ont tourné court, par des difficultés de fonctionnement ou un intérêt qui n'a pas sauté aux yeux du public. Il faudra probablement encore du temps pour que faire mûrir et les solutions techniques et les domaines de pertinence. © transporturbain

En revanche, les fabricants de téléphériques sont apparus plus présents, confirmant que ce mode de transport est de plus en plus dans les esprits, même si le nombre de projets réels est bien inférieur au nombre d’annonces.

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Voici l'une des cabines de téléphérique grenoblois, entre Fontaine et Saint Martin le Vinoux. Le consensus autour de ce mode de transport n'est pas évident et dépend quand même aussi de la capacité d'envisager cette solution dans son domaine de pertinence, au-delà d'une dimension politique parfois portée sur les apparences. © transporturbain

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