Transport Public 2014
Du 10 au 12 juin 2014 s'est tenu le salon européen de la mobilité Transport Public Expo. Cette année, si les nouveautés techniques exposées avaient un air de déjà vu, avec la forte prédominance de la motorisation hybride, le tramway était absent et les questions relatives au financement restaient au centre des discussions.
En outre, la quasi simultanéité avec l'annonce de la réforme territoriale et les discussions sur le troisième acte de la décentralisation sont largement venues bousculer les autorités organisatrices, assez interrogatives sur l'évolution de la gouvernance des transports publics... et sur les moyens de poursuivre - sinon d'amplifier - la politique de développement de l'offre. Revenant une nouvelle fois à la table des conférences, la dépénalisation du stationnement pour créer de nouvelles recettes pour les réseaux urbains, et évidemment l'écotaxe dont on sent poindre un enterrement de 3ème classe, sur la pointe des pieds.
Enfin, il était aussi question de l'adaptation du calendrier de mise en accessibilité des réseaux, tirant les conséquences d'une loi de 2005 dont on n'avouera jamais qu'elle était quelque peu déconnectée de la réalité de la complexité du sujet : un peu plus de pragmatisme aurait peut-être permis d'avancer plus facilement ?
La venue du Secrétaire d'Etat aux transports, Frédéric Cuvillier, est loin d'avoir rassuré puisque son discours resta éminemment évasif sur les sujets délicats, comme les ressources pour le 3ème appel à projets du Grenelle Environnement, les CPER, et même le Nouveau Grand Paris. De quoi decevoir, sinon agacer.
Dans le domaine technique, l'heure est donc à l'hybride, avec notamment Iveco Bus et ses Urbanway, Heuliez Bus et la nouvelle gamme GX337/437, Volvo avec le modèle 7900 articulé, Van Hool avec son Exquicity 24 m. Un "Borismaster" londonien était présent, mais pas véritablement mis en avant. Mercedes et Man continuaient d'exposer des véhicules Diesel Euro6.
Volvo exposait le 7900 hybride, dernier né de sa gamme légèrement restylée : faisant valoir plus de 1200 véhicules en circulation en Europe, Volvo peine à pénétrer le marché français. © transporturbain
Dans le domaine des hybrides, Londres a pris un temps d'avance sur Paris avec celui qu'on surnomme le "Boris Master" en évoquant le maire de Londres, qui a toutefois abandonné l'autobus articulé au profit du retour des voitures à impériale, et à 3 portes, tout en conservant un receveur à bord ! © transporturbain
Le Citélis d'Irisbus cède sa place à l'Urbanway d'Iveco Bus, présenté ici en version articulée et avec sa nouvelle motorisation hybride : le design de la face arrière tranche radicalement avec les rondeurs de l'ancienne gamme. © transporturbain
On notera que le trolleybus était une nouvelle fois - sans surprise - absent, simplement évoqué chez Solaris et Van Hool. Le tramway était également très discret avec la maquette du Citadis Compact d'Aubagne, dont la livrée continue d'alimenter les discussions, parfois sarcastiques. CAF mettait en avant son expérience acquise à Nantes et développée à Besançon pour essayer de placer ses Urbos3 sur les réseaux français. De son côté, Siemens semblait plus focalisé sur les sujets liés aux automatismes d'exploitation pour le métro, sur le prochain marché de la RATP et du Grand Paris, et sur les questions ferroviaires (RERng et remplacement des Corail). Alstom et Bombardier étaient également très axés sur la capitalisation de leurs marchés (Régiolis, Régio2N) et fourbissaient leurs arguments sur le marché des Intercités.
Mais quel que soit le sujet, le financement restait toujours le facteur bloquant... tout comme les non-réponses d'un Etat qui semble quelque peu démuni sinon dépassé...