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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains

21 mai 2023

Les transports urbains de Plzeň

Plzeň - ou Pilsen - est une ville de taille moyenne, comptant 171 000 habitants, à 95 km à l'ouest de Prague. Elle est le premier volet d'une série de reportages de transporturbain consacrée à plusieurs réseaux d'Europe centrale. Elle est desservie par 3 lignes de tramways, 10 lignes de trolleybus et 26 lignes d'autobus chacune dans leur rôle : aux premiers les grands axes, aux seconds les lignes complémentaires et aux derniers la desserte de rabattement vers les premiers. A chaque mode de transport sa couleur, respectivement jaune, vert et rouge.

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Plzeň - U Zvonu - 19 avril 2023 – Škoda est un acteur incontournable de la modernisation du réseau, que ce soit par la fabrication de nouveaux tramways (ici une rame 40T) ou l'équipement électrique de trolleybus, désormais essentiellement sur base Solaris. Ces rames ont de nombreux atouts : 5 doubles portes sur 31,5 m et 4 bogies assurant une bonne stabilité, un excellent confort de roulement et une aptitude en courbes des plus efficaces. © Th. Assa

Notre nouveau dossier en deux volets est en ligne. Notre prochain rendez-vous est à Mariánské Lázně (ou Marienbad).

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17 mai 2023

Grenoble : du tram, peut-être du trolleybus... mais pas de téléphérique ?

Les dernières délibérations du Syndicat Mixte des Mobilités de l'Agglomération Grenobloise (SMMAG) semblent marquer une inflexion voire un revirement dans la politiqu des transports en commun. Après quasiment une décennie de statu quo du réseau après la mise en service de la ligne E du tramway hormis le court prolongement de la ligne A et quelques améliorations sur certaines lignes de bus, de nouvelles études vont être lancées pour envisager des extensions du réseau de tramway. Il n'y a cependant aucune surprise, puisqu'elles étaient déjà dans les cartons au début de ce siècle :

  • ligne A de Fontaine à Sassenage ;
  • ligne D de Saint-Martin-d'Hères à Grand'Place (pour rejoindre la ligne A) voire au stade Lesdiguères (pour maillage avec la ligne E) ;
  • ligne E vers Pont-de-Claix.

Dans ce cadre, devrait prochainement être attribué le nouveau contrat-cadre pour la fourniture de nouveaux tramways, qui devront notamment remplacer une partie des TFS, et éventuellement couvrir ces extensions. Dans un premier temps, le marché prévoit 20 nouvelles rames.

A court terme, auront lieu des travaux pour parachever le raccordement des lignes B et D à l'entrée du domaine universitaire afin de prolonger la ligne D à la gare.

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Grenoble - 31 décembre 2017 - La dernière ligne créée sur le réseau grenoblois est toujours exploitée à l'aide de TFS de la première génération (ici la rame n°2002) modernisées. Le remplacement de ces 53 rames s'effectuera progressivement compte tenu de cette opération qui a prolongé la carrière d'une partie du parc. La ligne E recevra probablement du nouveau matériel avec son prolongement tant attendu vers le sud. © transporturbain

En revanche, le lancement d'une étude d'opportunité pour l'exploitation par trolleybus des lignes C1 (Cité Jean Macé - Meylan / Montbonnot), C3 (Place Victor Hugo - Echirolles Centre du Graphisme) et C4 (Place Victor Hugo - Eybens), soit les trois plus importantes du réseau hors tramway,  est une surprise dans cette agglomération où ce mode de transport a disparu voici 25 ans. A l'époque, avait été fait le choix d'une exploitation par autobus thermique fonctionnant au GNV, largement présent désormais. Puis quelques autobus électriques ont été acquis, mais le choix s'est porté sur l'étrange Aptis commercialisé par Alstom, qui s'est révélé un échec commercial retentissant et dont la production a été depuis abandonnée. Pour autant, n'en tirons aucune conclusion hâtive.

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Grenoble - Rue Félix Poulat - 1984 - Ce qui est certain, c'est qu'on ne verra plus de trolleybus dans cette rue où le tramway a pris place. Quant aux PER180H, ils sont depuis longtemps un vieux souvenir. L'étude sur le retour du trolleybus ne présage d'aucune décision sachant que le périmètre potentiel reste quand même assez restreint. © J.H. Manara

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Grenoble - Rue Lesdiguères - 28 décembre 2016 - Cet Urbanway hybride circule sur l'une des dernières rues au-dessus de laquelle les lignes aériennes des anciens trolleybus n'avaient pas totalement été déposées. © transporturbain

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Grenoble - Boulevard Agutte Sembat - 28 décembre 2016 - Même chose sur la ligne C1 : la dépose des anciennes lignes n'est pas totalement achevée 25 ans après l'arrêt de l'exploitation des derniers ER100. Un schéma bien peu compréhensible : une forme de remords ? Ce moignon a été démonté lors des travaux de réaménagement de cet axe, désormais réservé aux bus, aux vélos et à la circulation des riverains et livraisons. © transporturbain

Enfin, le projet de téléphérique (Métrocâble) entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux semble avoir du plomb dans l'aile depuis l'abandon du projet urbain des Portes du Vercors à Sassenage, qui constituait l'un de ses principaux arguments : en effet, la zone, inondable, a été déclaré inconstructible. Or l'Autorité Environnementale a clairement lié la viabilité du projet de téléphérique au projet Portes du Vercors. Dernier point, les complexités juridico-administratives qui ont déjà provoqué un report au plus tôt en 2025, dont le coût prévisionnel de 65 M€ semble de plus en plus inatteignable.

15 mai 2023

Louviers : un BHNS dans une petite ville

Les bus à haut niveau de service font progressivement leur apparition dans des agglomérations de taille modeste.  L’intercommunalité « Seine Eure » est centrée sur la ville de Louviers, comptant un peu plus de 18 000 habitants, mais elle s’étend des franges de la métropole rouennaise à la vallée de la Seine jusqu’à Gaillon et Aubevoye, rassemblant au total 103 000 habitants.

Depuis le 2 mai, la liaison entre le centre de Louviers et la gare du Val-de-Reuil, la « ville nouvelle » de Rouen (comptant un peu moins de 13 000 habitants) dispose d’un site propre ou a minima de couloirs réservés sur son parcours de 10 km. La voirie a été largement remaniée, avec une cinquantaine d’acquisitions foncières afin d’élargir l’avenue principale et d’y insérer un site propre avec priorité aux carrefours. Elle est l’opération principale d’un plan d’amélioration de la desserte de l’agglomération, comportant 25 % de km-bus supplémentaires.

La ligne C1 propose un passage tous les quarts d’heure en pointe et aux 20 minutes en journée, avec une forte amplitude horaire puisque le premier départ est autour de 4 heures du matin et le dernier à 23h30. Avec un temps de parcours de 28 minutes, la vitesse atteint 21,5 km/h.

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Louviers - Rue du 11 novembre 1918 - 4 mai 2023 - Elargie pour créer le site propre, l'axe principal reliant Louviers au Val-de-Reuil accueille le site propre de la ligne C1 qui désormais structure cette agglomération multipolaire. © transporturbain

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Louviers - Place Ernest Thorel - 4 mai 2023 - Juste avant d'entrer dans le centre ancien de Louviers où se situe le terminus, la ligne C1 dessert cette place sur laquelle la circulation est organisée en rond-point, traversé par le site propre . © transporturbain

Le service est assuré en autobus standard (des Mercedes Citaro), laissant donc une large marge d’évolution du service en combinant resserrement de l’intervalle et recours à des autobus articulés en fonction de l’évolution du trafic.

Le coût de l’opération s’élève à 44,5 M€ financés à hauteur de 36 M€ par l’agglomération Seine-Eure, le reliquat étant apporté par la Région Normandie (3,2 M€), l’Etat (2,8 M€) et l’Union Européenne (2,4 M€).

Parallèlement, la Région Normandie soutient et finance des études en vue de la réouverture de l’antenne ferroviaire aujourd’hui inutilisée entre Saint-Etienne-du-Vauvray et Louviers, rejoignant ensuite Acquigny où se séparaient un itinéraire vers Evreux et un autre vers Bueil.

L’intérêt de la solution ferroviaire n’est pas avéré car le tracé de la voie ferrée est à l’écart des principaux générateurs de trafic et notamment la zone industrielle et les équipements de l’ex-ville nouvelle. En outre, le BHNS peut évoluer à moindre coût, en améliorant la fréquence, puis en utilisant des autobus articulés. Quant à la liaison Rouen – Evreux, en dépit d’une nouvelle étude qui devrait se heurter aux mêmes obstacles que les précédentes, notamment la disparition de l’emprise sur plusieurs dizaines de kilomètres.

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Louviers - 4 mai 2023 - La végétation pousse sur les voies de l'ancienne gare dont le bâtiment a été reconverti en salle de spectacles. Le service voyageur a été supprimé le 27 septembre 1969 et les derniers trains de marchandises ont circulé en 2008. Son tracé est bien moins intéressant que celui du BHNS, ce qui limite encore un peu plus l'intérêt d'une réouverture. © transporturbain

13 mai 2023

Turin : nouveau matériel, nouvelles lignes ?

Les nouvelles rames Hitachi série 8000, issues de la gamme Sirio, effectuent leurs essais sur le réseau de tramways de Turin. La réforme des rames articulées d'origine Peter Witt (réunies en 1959 et recarrossées à la fin des annés 1970) approche, ce qui va considérablement améliorer l'image, pas très avenante, et le confort, plutôt précaire. Le GTT prévoit de conserver 10 motrices série 2800 pour les circulations historiques.

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Turin - Piazza Castello - 17 septembre 2022 - Jaunes et bleues comme les derniers autobus réceptionnés par le GTT, les nouvelles rames Sirio vont considérablement changer l'image des tramways turinois. Cependant, avec seulement 4 portes par face, les montées et descentes ne seront pas forcément des plus efficaces. On surveillera évidemment les aptitudes en courbe de ce nouveau matériel lorsqu'elles seront engagées en service commercial. Pour l'instant, les essais se poursuivent. (cliché X)

La mise en service sera progressive puisque Hitachi livrera 2 à 3 rames par mois. Les nouvelles motrices circuleront d'abord sur la ligne 9 qui sera équipée d'ici la fin de l'année. En 2024, le GTT fera d'une pierre deux coups. Les nouvelles rames seront alors engagées sur la ligne 4, après réalisation d'une boucle au terminus de Fachera puisque les 8000 sont unidirectionnelles. De la sorte, la ligne 4 libèrera des Cityway bidirectionnelles pour exploiter la ligne 3 qui retrouvera - enfin ! - le terminus de la piazza Hermada par le pont de la Reina Margherita. Ensuite, en 2025, la série 8000 sera engagée sur la ligne 10.

Par ailleurs,une nouvelle ligne de tramway sera bien créée, entre les deux principaux stade de la ville : l'Allianz Stadium au nord-ouest de la ville où joue la Juventus, et le Stadio Olimpico, qui accueille l'autre club de la ville, le Torino Football Club. Tous deux sont déjà desservis par le tramway (ligne 9 pour le premier, ligne 10 pour le second). La nouvelle ligne pourrait prendre l'indice 12. Elle empruntera notamment l'ancien tunnel du chemin de fer Torino - Cérès libéré par la modernisation et la déviation de celui-ci pour rejoindre la gare de Porta Susa. Elle sera raccordée à la ligne 4 au nord de la Porta Palazzo.

10 mai 2023

Valenciennes : un réseau au ralenti

A plusieurs égards. D'abord en raison de l'allègement de la desserte sur la ligne T1, où les rames se succèdent à un intervalle de 12 à 15 minutes sur l'ensemble du parcours entre Denain et l'université. C'était déjà le cas entre Denain et Dutemple, mais avec l'arrivée de la ligne T2 et la chute du trafic suite à la crise sanitaire, l'organisation du service a été remaniée : ainsi la surfréquence entre la gare de Valenciennes et l'université est assurée en semaine et uniquement aux heures de pointe par la ligne T2. Elle est limitée à la station Vosges en journée.

La desserte de T1 a donc été allégée entre Anzin et Dutemple, où le terminus partiel n'est plus beaucoup utilisé : il existe 3 courses de renfort le matin entre Dutemple et Vosges, entre 7h et 7h30, une seule en pointe du soir où existent 2 services entre la mairie d'Anzin et Vosges. Schéma à peu près équivalent dans l'autre sens avec 3 renforts entre 7h30 et 8h entre Vosges et Dutemple, 2 entre Vosges et la mairie d'Anzin en flanc de pointe descendant le matin. L'après-midi, on compte un Vosges - Dutemple et 4 Vosges - Mairie d'Anzin.

T1 a aussi perdu son statut de ligne de tramway rapide puisque la section entre Dutemple et Denain, qui était jadis autorisée à 70 km/h, n'est plus parcourue qu'à 50 km/h, ce qui ralentit inutilement le temps de parcours sur environ 6,5 km, pour des raisons qui restent à argumenter...

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Hérin - 26 avril 2023 - Allure vicinale des temps modernes... mais on a le temps de regarder le paysage puisque les tramways ne dépassent plus 50 km/h sur la section interurbaine entre Dutemple et l'arrivée à Denain. © transporturbain

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9 mai 2023

Budapest allonge encore ses tramways

… Par acquisition de nouvelles rames évidemment. La capitale hongroise accroît progressivement le domaine des Urbos de 56 m de long, constituant à ce stade les plus longues unités insécables de tramway dans le monde : 17 rames sont déjà en service et une commande de 5 éléments supplémentaires a été notifiée en mars. Il y aura donc à l’issue de leur livraison 22 Urbos XXL, circulant en pool avec les 40 Combino de 55 m qui les avaient devancés. Elles sont principalement engagées sur la ligne de ceinture centrale.

Par ailleurs, 25 rames « courtes » de 34 m ont été commandées en 2 tranches en octobre 2022 et en mars dernier. Elles rejoindront les 56 exemplaires déjà en service.

8 mai 2023

Berlin : le métro aussi à l’aéroport ?

Le prolongement de la ligne U7 du métro de Berlin vers l’aéroport depuis l’actuel terminus de Rudow est étudié, mais comme pour tous les projets berlinois, il faudra être patient, car si le projet est jugé pertinent et financé, il faudra attendre au plus tôt 2037 voire 2040 pour qu’il soit réalisé. Cette extension de 8 km est estimée au stade préliminaire entre 810 et 890 M€ aux conditions économiques de 2022.

6 mai 2023

Porto : premier tramway chinois

La première des 18 rames CRRC Tangshan a été réceptionnée sur le réseau et sera mise en service commerciale dans le courant de ce mois. Ce contrat de 49,6 M€ comprend également 5 années de maintenance des rames. Longues de 35 m elles disposent de 316 places dont 64 assises et de 7 doubles portes.

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Présentation à la station Trinidade de la première rame Tangshan produite par CRRC pour le réseau de Porto. Ce nouveau produit, première percée du constructeur chinois en Europe occidentale, sera comparé aux excellentes rames Flexity déjà en service sur le réseau, complétant les Eurotram ayant atteint le stade de la mi-vie. (cliché X)

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Intérieur d'une caisse d'extrémité avec les places assises sur des coffres sous lesquels se situent les bogies. Il faudra juger dans la durée de la qualité d'assemblage et des matériaux. (cliché Metro do Porto)

Ces rames sont principalement destinées à couvrir l’exploitation de la nouvelle desserte empruntant la section en cours de réalisation entre São Bento et Casa de Música.

5 mai 2023

Kiel : le retour du tramway

Ce n’est pas si courant en Allemagne d’annoncer le retour du tramway dans une des villes qui avait supprimé ce mode de transport, très tardivement d’ailleurs, en mai 1985. Le réseau avait été établi avec un écartement peu courant de 1100 mm dans cette agglomération d’environ 250 000 habitants, capitale du Land de Schleswig-Holstein.

Le nouveau réseau étudié comprend 36 km avec 63 stations.

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L’axe prioritaire de 15,7 km serait réalisé en 2034 sur lequel s’appuierait les 3 autres lignes projetées. Les installations seraient assez généreusement dimensionnées avec des quais de 60 m en base, et de 120 m sur le tronc commun de sorte à pouvoir réceptionner plusieurs rames à la fois.

30 avril 2023

Bordeaux : et après l'aéroport ?

L'antenne de l'aéroport, à partir de la station Quatre Chemins à Mérignac, a été inaugurée ce samedi. Elle comprend 5 stations sur 4,7 km, à voie unique et croisement aux stations. La desserte est assurée toutes les 10 minutes. Le temps de parcours depuis le centre-ville est de 35 minutes.

Le coût de cette extension est de 95 M€. C'est à ce stade la dernière extension du réseau bordelais, qui aura 20 ans à la fin de l'année, puisque tous les autres projets à l'étude ont été mis à l'arrêt. Pourtant, la demande est forte, compte tenu du développement de nouveaux projets urbains. 

A court terme, l'organisation du réseau va évoluer avec notamment la création d'une mission directe entre l'aéroport et la gare, utilisant l'actuel terminus Carle Vernet de la ligne D, et la création d'une autre entre Blanquefort et Floirac, avec l'installation de nouveaux appareils de voies à la Porte de Bourgogne afin de mailler les actuelles lignes A, C et D.

Cependant, la croissance importante du trafic du réseau (+ 42 % d'ici la fin de la décennie selon les projections de Bordeaux Métropole), imposera inéluctablement une révision drastique de la posture politique devenue défavorable au tramway. L'étude sur le métro ne fait que retarder les - bonnes - décisions.

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