Les transports urbains à Turin

Le réseau des tramways de Turin jouit d’une réputation particulière dans le monde des passionnés, et, il faut bien admettre, il ne s’agit pas d’une exagération, sachant certaines constatations relevant d’une originalité surprenante. Depuis 1982, rares ont été les périodes durant lesquelles l’intégralité du réseau a été exploitée. Il y a toujours, peu ou prou, un tiers des lignes partiellement ou totalement assurées par autobus, pour des raisons parfois mystérieuses. Si officiellement les élus turinois confirment leur attachement à maintenir et développer ce mode de transport, dans les faits, l’avenir semble moins confortable.

Turin - Piazza Carlo Felice - 21 mai 2022 - Pas besoin d'aller bien loin pour trouver des voies de tramways inutilisées : il suffit d'aller devant la gare de Porta Nuova pour tomber sur un cas avec les rails, mais sans les lignes aériennes d'alimentation. © transporturbain

Turin - Porta Palazzo - 21 mai 2022 - Pas d'une propreté remarquable, les motrices série 2800 sont en réalité des Peter Witt des années 1930, transformées en rames articulées dans les années 1950 et recarrossées au début des années 1980. L'image véhiculée n'est tout de même pas vraiment flatteuse. © transporturbain

Turin - Via Gioacchino Rossini - 23 mai 2022 - Le parc d'autobus est plus moderne avec un renouvellement plus fréquent. La ligne 6 bénéficie de véhicules exotiques produits par le constructeur chinois BYD et motorisés au gaz naturel. © transporturbain

Pourtant, cette importante agglomération de 1,8 millions d’habitants a besoin d’un réseau de transports en commun plus performant. Le contraste est saisissant entre l’unique ligne de métro – de type VAL – mise en service à partir de 2006, et le réseau de surface. Une deuxième ligne de métro est désormais en projet, questionnant inéluctablement l’avenir de certaines sections de tramways, alors qu’une complémentarité naturelle semble se dégager à la faveur du tracé étudié.

Après les VAL208, le métro de Turin va recevoir de nouvelles rames Alstom Métropolis avec un nouveau pilotage automatique (en espérant qu'il y ait moins de déboires qu'à Lille), du fait du prolongement de la ligne 1. (document Alstom)

La question centrale réside donc dans la préservation des tramways et surtout leur modernisation, car le réseau encore exploité assure un quadrillage des quartiers centraux et d’une partie des faubourgs qu’il faut revaloriser par une meilleure performance et une qualité de service accrue. Le matériel roulant est soit hors d’âge (les 2800 issues de la reconstruction des motrices Peter Witt), soit en fin de vie naturelle (les 5000), soit d’une qualité médiocre (les 5000 et 6000). Les infrastructures auraient besoin d’être adaptées pour accroître la performance du réseau. La qualité de service et la conception des stations demeurent largement perfectibles.

En février 2022, la première motrice Hitachi a été réceptionnée par le GTT mais le marché sera insuffisant pour couvrir l'ensemble des besoins de renouvellement du parc de tramways. (cliché GTT)

Il faudra aussi se pencher sur les sections délaissées, où les voies sont encore présentes et raccordées aux lignes exploitées. Plus difficile sera le cas des maillons toujours présents mais aujourd’hui isolés du reste du réseau.

Le réseau d’autobus a bénéficié d’une amélioration assez sensible à la faveur de l’arrivée de nouveaux véhicules, à la livrée très repérable, avec en outre les restrictions de transit automobile, contribuant à la réduction des encombrements.

Le nouveau dossier de transporturbain vous emmène donc dans la capitale du Piémont italien : il comprend 4 chapitres :

• Chapitre 1 : les tramways de 1871 à 1945
• Chapitre 2 : les tramways de 1945 à 1982
• Chapitre 3 : les tramways depuis 1982
• Chapitre 4 : le métro