Les dernières délibérations du Syndicat Mixte des Mobilités de l'Agglomération Grenobloise (SMMAG) semblent marquer une inflexion voire un revirement dans la politiqu des transports en commun. Après quasiment une décennie de statu quo du réseau après la mise en service de la ligne E du tramway hormis le court prolongement de la ligne A et quelques améliorations sur certaines lignes de bus, de nouvelles études vont être lancées pour envisager des extensions du réseau de tramway. Il n'y a cependant aucune surprise, puisqu'elles étaient déjà dans les cartons au début de ce siècle :
- ligne A de Fontaine à Sassenage ;
- ligne D de Saint-Martin-d'Hères à Grand'Place (pour rejoindre la ligne A) voire au stade Lesdiguères (pour maillage avec la ligne E) ;
- ligne E vers Pont-de-Claix.
Dans ce cadre, devrait prochainement être attribué le nouveau contrat-cadre pour la fourniture de nouveaux tramways, qui devront notamment remplacer une partie des TFS, et éventuellement couvrir ces extensions. Dans un premier temps, le marché prévoit 20 nouvelles rames.
A court terme, auront lieu des travaux pour parachever le raccordement des lignes B et D à l'entrée du domaine universitaire afin de prolonger la ligne D à la gare.
Grenoble - 31 décembre 2017 - La dernière ligne créée sur le réseau grenoblois est toujours exploitée à l'aide de TFS de la première génération (ici la rame n°2002) modernisées. Le remplacement de ces 53 rames s'effectuera progressivement compte tenu de cette opération qui a prolongé la carrière d'une partie du parc. La ligne E recevra probablement du nouveau matériel avec son prolongement tant attendu vers le sud. © transporturbain
En revanche, le lancement d'une étude d'opportunité pour l'exploitation par trolleybus des lignes C1 (Cité Jean Macé - Meylan / Montbonnot), C3 (Place Victor Hugo - Echirolles Centre du Graphisme) et C4 (Place Victor Hugo - Eybens), soit les trois plus importantes du réseau hors tramway, est une surprise dans cette agglomération où ce mode de transport a disparu voici 25 ans. A l'époque, avait été fait le choix d'une exploitation par autobus thermique fonctionnant au GNV, largement présent désormais. Puis quelques autobus électriques ont été acquis, mais le choix s'est porté sur l'étrange Aptis commercialisé par Alstom, qui s'est révélé un échec commercial retentissant et dont la production a été depuis abandonnée. Pour autant, n'en tirons aucune conclusion hâtive.
Grenoble - Rue Félix Poulat - 1984 - Ce qui est certain, c'est qu'on ne verra plus de trolleybus dans cette rue où le tramway a pris place. Quant aux PER180H, ils sont depuis longtemps un vieux souvenir. L'étude sur le retour du trolleybus ne présage d'aucune décision sachant que le périmètre potentiel reste quand même assez restreint. © J.H. Manara
Grenoble - Rue Lesdiguères - 28 décembre 2016 - Cet Urbanway fonctionnant au GNV circule sur l'une des dernières rues au-dessus de laquelle les lignes aériennes des anciens trolleybus n'avaient pas totalement été déposées. © transporturbain
Grenoble - Boulevard Agutte Sembat - 28 décembre 2016 - Même chose sur la ligne C1 : la dépose des anciennes lignes n'est pas totalement achevée 25 ans après l'arrêt de l'exploitation des derniers ER100. Un schéma bien peu compréhensible : une forme de remords ? Ce moignon a été démonté lors des travaux de réaménagement de cet axe, désormais réservé aux bus, aux vélos et à la circulation des riverains et livraisons. © transporturbain
Enfin, le projet de téléphérique (Métrocâble) entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux semble avoir du plomb dans l'aile depuis l'abandon du projet urbain des Portes du Vercors à Sassenage, qui constituait l'un de ses principaux arguments : en effet, la zone, inondable, a été déclaré inconstructible. Or l'Autorité Environnementale a clairement lié la viabilité du projet de téléphérique au projet Portes du Vercors. Dernier point, les complexités juridico-administratives qui ont déjà provoqué un report au plus tôt en 2025, dont le coût prévisionnel de 65 M€ semble de plus en plus inatteignable.