Montpellier à l'heure de la gratuité
C'était un étendard dans la campagne des élections municipales de 2020. Par étapes, la gratuité du réseau de transports en commun de Montpellier a donc été instaurée. C'est la plus grande agglomération à adopter ce principe, devant Dunkerque, ville du nouveau ministre des Transports.
Castelnau-le-Lez - Via Domitia - 23 février 2024 - La gratuité s'affiche sur certaines rames qui deviennent des vecteurs de communication politique. On ne leur en demande pas tant... © transporturbain
Selon les élus de la Métropole, le coût de la gratuité est évalué à 30 millions € par an, mais la Chambre Régionale des Comptes considère que ce chiffre est sous-estimé et aboutit un coût de 42 millions €.
La gratuité des transports en commun suscite toujours autant de débats. Les associations d'usagers n'y sont pas favorables, compte tenu du risque sur la capacité d'investissement pour financer l'amélioration des fréquences. A Montpellier, la capacité à poursuivre la dynamique engagée depuis plus de 25 ans sera évidemment surveillée de près. Si le réseau sera prochainement complété d'une cinquième ligne, qui devrait être pour l'instant la dernière, la Métropole a prévu 5 lignes de BHNS pour le compléter. Il s'agit malgré tout d'investissements assez importants et le niveau de service sera évidemment un élément déterminant de leur attractivité.
L'effet sur le report modal de la voiture particulière vers les transports en commun de leur gratuité est également l'objet de discussions multiples : il ressort quand même qu'elle est de portée limitée et qu'elle encourage un report de la marche ou un peu du vélo.
Elle pose enfin une question de fond : le transport public gratuit n'aurait donc pas de prix ? Il a assurément un coût. Doit-il être uniquement à la charge de la collectivité, c'est-à-dire des contribuables et des entreprises, ou l'utilisateur doit-il y participer ? Assurément, la non-gratuité, assortie d'une tarification différenciée selon la situation de chacun (jeunes, actifs, familles, sans emploi, personnes âgées selon les revenus...) est une alternative, largement majoritaire en France. Enfin, le critère du prix est probablement surestimé dans le choix du mode de déplacement, par rapport à la qualité du service, sa consistance, sa fiabilité et son intégration à la dynamique du territoire.
A l'occasion d'une révision générale du réseau, on peut constater que la gratuité - pour les seuls habitants de la Métropole - n'a pas provoqué une thrombose du réseau, mais la fréquentation en heures creuses, malgré des intervalles corrects, apparaît un peu plus importante.
Cette révision a été aussi l'occasion de constater la bonne qualité d'exploitation du réseau, malgré des troncs communs nombreux et un maillage créant plusieurs nœuds sur le réseau (Corum, Gare, Rives du Lez, Albert 1er), et la supériorité des Citadis 401 de la ligne 1, par leur confort de roulement et leur insertion en courbes, après 24 ans de service intense.
Montpellier - Place Emile Martin - 24 février 2024 - La rame n°2028 a une histoire particulière : dernière de la première commande passée au titre de la ligne 1, elle a été allongée à 40 m puis victime d'une collision avec la rame n°2012. De deux rames accidentées, la TAM en a fait une seule en conservant les modules épargnés. Elle franchit la bifurcation de la future ligne 5 près de la station Saint-Eloi. © transporturbain
En dépit des difficultés persistantes liées à la nouvelle plateforme de gestion du site, le dossier de transporturbain consacré aux tramways de Montpellier a été complètement réorganisé, en 5 chapitres. En principe, cela fonctionne... en principe... Merci pour votre indulgence.