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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
12 février 2023

Montpellier vers la gratuité totale du réseau

Les transports en commun de Montpellier sont déjà gratuits le week-end et, en semaine, pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans. A la fin de cette année, Montpellier sera la plus grande agglomération française dans lesquelles l'ensemble du réseau sera gratuit tous les jours et pour tous les publics. La mesure devrait coûter 30 M€ par an selon la Métropole, mais 42 M€ selon la Chambre Régionale des Comptes.

Elle fait donc débat et pose évidemment la question de la capacité de la Métropole à couvrir cette dépense supplémentaire, modulo quelques économies liées à la suppression des équipements de billettique, et son effet sur la capacité à financer des augmentations de service, notamment dans la perspective de l'ouverture de la ligne 5 des tramways, mais aussi sur de nouveaux investissements, le tout dans un contexte inflationniste à l'issue encore très incertaine.

En outre, la gratuité totale suscite des réserves sévères de la part du Ministère des Transports qui pourrait exclure des mécanismes de soutien aux investissements les agglomérations ayant mis en oeuvre cette mesure, du fait d'une inéquité de participation entre l'Etat, les collectivités, les entreprises et les voyageurs. La FNAUT n'y est pas favorable non plus, considérant qu'il est préférable de mettre en oeuvre des solutions tarifaires différenciées selon les situations individuelles.

Cette orientation très politique supposera des choix d'autant plus délicats que les ressources des collectivités locales sont déjà très contraintes par les règles édictées par un Etat toujours aussi méfiant à leur endroit, et que les transports publics ont plus que jamais besoin d'un bol d'air pour être un peu mieux armés face aux défis sociétaux pour lesquels ils doivent apporter des solutions.

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Montpellier - Rue Maguelone - 31 janvier 2016 - La cinquième ligne de tramways est en travaux : elle devrait parachever l'armature du réseau, qui va désormais être complété de lignes de BHNS. Quel sera l'effet de la gratuité généralisée des transports en commun sur la dynamique d'amélioration du service ? © transporturbain

Enfin, la gratuité a généralement un effet limité sur la part modale des transports en commun par rapport à l'automobile... et peut en revanche réduire la part des déplacements réalisés en tant que piéton. Si l'objectif est de réduire le recours à la voiture particulière, il est nécessaire d'avoir un réseau maillé performant et en bonne santé économique, avec une tarification adaptée aux différentes situations.

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Commentaires
B
Wztyman, qui donc êtes vous pour vous en prendre à la FNAUT, de cette façon . Soit les impôts n' augmentent pas.........et c'est est de l' argent qui manquera pour racheter des rames, ou faire d' éventuels prolongements . Soit on fait (heureusement) "ce qui doit être fait"...........et il faudra augmenter les impôts . Trop difficile à comprendre ?
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H
Absurde ! Il me semble que le maire aurait dit que la gratuité se posera à terme et que c'est inéductable.<br /> <br /> <br /> <br /> Faux, le problème à l'avenir sera le financement des TC avec les entreprises qui ferment et l'économie qui ne va pas si bien que ça, mais là silence radio.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais, on explique aux usagers que la gratuité est la solution d'avenir...
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B
Démagogie municipale, sans exigence et ambition tout ceci ne rime pas à grand chose.
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P
On le sait, grâce aux expériences d'autres villes, très peu d'automobilistes passent au transport en commun, peu de petits revenus s'y mettent.<br /> <br /> De l'argent dépensé qui n'atteindra pas son objectif: diminuer le CO2, faciliter l'accès aux petits revenus.
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W
reste à savoir si l'interco va coupler cette gratuité avec d'autres mesures visant à réduire la pression automobile : <br /> <br /> <br /> <br /> du stationnement réglementé sur tout le PTU voilà une façon de continuer à financer les TU ; où en est-on en la matière… ?<br /> <br /> <br /> <br /> corolaire de la mesure précédente la verbalisation du stationnement abusif c'est encore du financement à reporter sur les modes de déplacement non-automobile : <br /> <br /> quelle est la politique locale de recrutement d'ASVP et d'installation de petits boîtiers radars pour contrôler les excès de vitesse en agglo (cabines d'équipements de terrain urbain, ETU) … ?<br /> <br /> <br /> <br /> la gratuité des TU seule a plutôt de faibles chances de faire descendre la part modale bagnole, mais elle doit légitimer un changement radical de priorité dans la gestion urbaine, où désormais l'annonce d'un gel des investissements routiers doit aller de pair avec le renoncement à la gratuité de l'usage de l'espace public par l'automobiliste : <br /> <br /> <br /> <br /> sans aller jusqu'à l'instauration du péage cordon urbain - politiquement délicat, comme le montrent certains exemples étrangers - c'est le signal clair qui devrait accompagner celui de la gratuité des TU :<br /> <br /> ce n'est qu'une déclinaison du bon vieux principe pollueur payeur, avec ici un terme "payeur" plus englobant, en tenant compte en particulier de l'encombrement de l'espace public et de tout ce qui est documenté depuis maintenant longtemps sur les innombrables externalités négatives du système automobile, qu'il s'agit désormais de réinternaliser du côté de l'automobiliste : <br /> <br /> <br /> <br /> suivant un message du monde ferroviaire bien connu, une gratuité ne doit pas en cacher une autre… !<br /> <br /> <br /> <br /> quant à la FNAUT on se gardera bien de reprendre ses arguments, tellement vassalisée qu'elle est par l'UTP ; mais trop peu ambitieuse aussi et avant tout soucieuse de paraître comme une partie prenante "sérieuse" à l'occasion des débats dans l'espace public au sujet de la mobilité…
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