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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
9 mai 2022

Madrid : moins de métro pour moins consommer

En Espagne, le tarif de l'électricité s'envole. Le métro de Madrid voit sa facture quadrupler en mars 2022 par rapport à mars 2021. Conséquence, pour modérer la consommation, le réseau revoit à la baisse l'offre de transports en commun en retirant du service 24 rames de métro sur 324 engagées dans le plan de transport nominal, soit une à deux rames par ligne en moyenne.

La mesure suscite des critiques nourries alors que le prix des carburants s'enflamme également et que les enjeux de sobriété énergétique et de report modal sont mis en avant pour maîtriser l'effet de serre. Néanmoins, l'équation économique est difficilement soutenable. La réduction de l'offre de transports en commun n'est évidemment pas un signal positif et les économies dégagées semblent limitées, même en intégrant l'ensemble des effets sur la production et l'entretien du matériel. Pour autant, à l'instant donné, il est évidemment nécessaire de prendre des mesures, fussent-elles difficiles, pour rendre supportables l'évolution des coûts de production du service.

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Madrid - Station Casa del Campo - 5 décembre 2015 - Si les lignes les plus modernes du métro de Madrid disposent de rames à grand gabarit offrant une capacité importante, la détente des intervalles pour cause d'inflation des coûts de l'électricité envoie un signal à la fois d'alerte mais aussi potentiellement très ambigu alors que les transports publics sont plus que jamais indispensables à une politique de sobriété énergétique. © transporturbain

Mais cette mesure ne saurait être autre chose qu'une forme de procédure d'urgence dans l'attente de décisions d'ordre structurel. Dans un premier temps, sur l'exploitation, il faudra évaluer les possibilités d'optimisation du plan de transport de sorte à limiter la consommation d'énergie autrement qu'en diminuant l'offre. La combinaison entre le nombre de rames, la conception des marches et l'intervalle entre les trains peut éventuellement être reconsidéré pour déterminer les marges de manoeuvre amenant à assurer le plan de transport tout en réduisant la facture énergétique : engager moins de rames mais avec des marches un peu plus tendues peut-il concourir à réduire la demande d'électricité ?

Il faut tout de même espérer - outre la fin de cause première de cette explosion du coût des énergies - la mise en place d'une forme d'une garantie de recette pour compenser cette inflation, par des mesures de soutien à la puissance publique, et par une incitation au report modal vers les transports en commun, ce qui permettra aussi de limiter les importations de carburants d'origine fossiles dont les cours sont aussi partis à la hausse.

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Commentaires
W
on va subventionner les bagnolards sans compter, par peur des émeutes à la "giléjaunassade", équivalent historique des émeutes frumentaires et bien sûr, "en même temps", on va jouer au parfait petit gestionnaire en serrant le kiki au maximum du côté de l'offre "alternative" en termes de transports publics… : <br /> <br /> <br /> <br /> le meilleur cocktail qui soit pour conserver les habitudes et différer la transition des modes de vie… : <br /> <br /> technique tout droit sortie des plus prestigieuses écoles MBA, encore appelée "court-termisme après moi le déluge"...
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J
A Madrid c'est pour économiser l'énergie, mais en France ça fait combien de mois qu'on a une offre réduite pour économiser les finances de l'AOT ou par manque de conducteurs ?<br /> <br /> En Île-de-France de nombreuses lignes n'ont pas retrouvé leur offre normale (depuis plus de deux ans ?), à Strasbourg toutes les lignes principales et tram sont en offre réduite (jusqu'à l'été ?) ; côté TER c'est pas brillant non plus
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Q
Et encore, les Madrilènes ont la chance de ne pas avoir de métro sur pneu !<br /> <br /> Il me semble que les rames de la ligne 14 à Paris se sont vues leur vitesse maximale abaissée en heure creuse dans la longue interstation Châtelet - Gare de Lyon pour prétendument réduire la consommation énergétique ...
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A
L'inconvénient maintenant du matériel moderne beaucoup plus énergivore que ces prédécesseurs. C'est inévitable évidemment.<br /> <br /> Cela donnera peut être des idées aux constructeurs de trouver des solutions pour que la consommation en énergie de leurs trains soient la plus frugale possible.
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