Nancy : comme un retour en 1980
La décision d'abandonner le tramway pour remplacer le TVR de Nancy a donc été confirmée. En termes diplomatiques, il ne s'agit que de différer sa réalisation de 10 à 15 ans, ou plus prosaïquement de laisser de futures majorités gérer le problème.
L'argument avancé porte sur le coût du projet, évalué à environ 500 M€, ce qui est effectivement beaucoup, surtout en comparaison avec une opération relativement similaire réalisée récemment à Caen qui a remplacer son TVR (complètement guidé contrairement à Nancy) par un vrai tramway pour environ 250 M€ pour un linéaire total supérieur d'un tiers. Certes, Nancy envisageait aussi une extension du réseau, avec un court prolongement à Essey et une nouvelle branche à partir du Vélodrome vers le quartier des Nations. On aurait un peu chargé la mule que cela ne nous étonnerait pas.
Donc point de tramway, pour le même argument financier, enrobé dans une argumentation technique, que celui avancé dans les années 1970, quand l'agglomération de Nancy déclina l'invitation du concours initié par Marcel Cavaillé au profit du trolleybus bimode (voir l'interview du maire de Nancy à FR3 Lorraine le 20 mars 1980). Il faut d'ailleurs retenir de ces déclarations que le plan mis en oeuvre avec les 48 PER180H ne devait être que la première phase d'un plan plus ambitieux, qui ne connut en réalité aucune suite. Tout comme 20 ans plus tard, le TVR était aussi envisagé sur un second axe dans l'agglomération. Il n'en fut rien. Bref, on peut avoir l'impression de voir une rediffusion...
Il est donc désormais envisagé de remplacer en 2022 les TVR par des trolleybus bi-articulés : il n'y aura donc aucun gain de capacité par rapport au TVR, alors que c'est l'un des problèmes de fond sur la ligne Essey - Brabois. De ce fait, pour l'instant, Hess, Van Hool et Solaris, respectivement avec leur Lightram, Exquicity et Trollino sont les candidats les plus probables, Iveco ne proposant pas - encore ? - son Crealis en version 24 m.
Le budget de l'opération est estimé à environ 50 M€ pour l'acquisition des trolleybus et les adaptations de voirie : il s'agira probablement d'ajuster le gabarit limite d'obstacle sur les sections guidés puisque l'emprise au sol d'un véhicule non guidé est plus importante. En revanche, il ne semble pas question, comme certains l'évoquent pour justifier cette décision, de nouvelles dessertes de maillage pour délester l'actuel axe du TVR. La branche envisagée vers Houdemont reste à confirmer, quoiqu'elle puisse être assurée par les mêmes véhicules sur batteries. Les trolleybus devraient débuter leur service au début de l'année 2023. En principe...
Au fait, on espère que cette fois-ci, les perches seront à la bonne hauteur...