Tours : au secours, revoilà le pneu !
Manifestement, les leçons de l'histoire - pourtant très récente - ont du mal à être assimilées par certains esprits. Ou alors c'est encore un effet pervers du confinement...
Commençons par un oubli de transporturbain. Le projet de deuxième ligne de tramway de l'agglomération tourangelle à horizon 2025 a progressé en choisissant en fin d'année 2018 son tracé, en privilégiant l'itinéraire par la gare de Tours en tronc commun avec l'actuelle ligne du carrefour de Verdun à la gare... et avec un étrange choix entre la gare et la place Jean Jaurès, amenant à créer une bifurcation sur la place de la gare et un croisement au débouché de la rue Nationale. Ce n'est pourtant pas la place qui manque...
Pas de question jusqu'alors sur le mode de transport. Puisqu'il y a déjà un tramway, et que le tracé prévoit un tronc commun avec la ligne actuelle, comment pourrait-il en être autrement ? Eh bien si, voilà qu'ils se posent la question ! Ils ont osé.
Tours - Avenue André Maginot - 1er septembre 2013 - Puisse l'église du Christ Roi protéger le tramway de Tours de la tentation démoniaque du pneu pour la deuxième ligne... Comment peut-on encore en arriver à ce niveau de réflexion en 2020 ? Amnésie ou méconnaissance ? © transporturbain
Pourtant, l'article de La Nouvelle République met les choses au clair en rappelant les déboires des tramways sur pneus à Caen et Nancy, où le TVR a été ou va être remplacé à court terme par un vrai tramway. A Clermont-Ferrand, les débuts ont été difficiles, et aujourd'hui, comme sur les deux lignes franciliennes, on comprend la douleur avec les surcroûts et les inconvénients d'un véhicule à faible gabarit, sans compter l'inconfort de ce Translohr (oui oui, il existe toujours !)qui se dandine sur son unique rail de guidage avec un roulement sur pneus qui génère des secousses...
Bref en un mot, en un seul, à Tours, pour la deuxième ligne, il faut du tram, et du vrai... pour d'évidentes raisons :
- homogénéisation technique : mutualisation de la maintenance du matériel roulant et des infrastructures ;
- interopérabilité du matériel (il faudra donc que les rames de la deuxième ligne soient au gabarit 2,40 m et munies de l'APS) ;
- moindre consommation d'énergie ;
- possibilité de choisir son fournisseur (alors avec le Translohr, le constructeur est en situation de monopole) ;
- confort pour les voyageurs ;
- possibilité de maillage du réseau intégrant l'actuelle ligne.
On se demande comment on peut arriver à encore rappeler ces évidences en 2020... Mais bon, prenons une nouvelle fois notre bâton de pèlerin !
Ou alors, ils pensent BHNS (mais leur expression est pour le moins confuse)... mais au regard du succès de trafic de la première ligne, qui a démarré avec des rames de 43 m, on peut s'attendre à ce qu'une solution par bus soit notoirement sous-capacitaire.