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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
6 juillet 2022

Reims : tout un symbole

Cet été, le tramway des tramways de Reims est intercepté entre la rue de Vesles et Neuchâtel pour des travaux à hauteur du Palais de Justice.

On pourra commencer par constater, une nouvelle fois, que les réseaux français sont assez peu résilients, et que l'organisation des travaux affecte lourdement le périmètre exploité. Ainsi, ce fait en apparence banale révèle des caractéristiques communes à bien des réseaux français :

  • évidemment le faible maillage des réseaux, ce qui peut se comprendre dans une agglomération de taille moyenne comme Reims, avec un seul dépôt situé à une extrémité de la ligne ;
  • généralement une non-specialisation de l'alimentation électrique par voie qui limite la possibilité d'exploitation - même partielle - sur une seule voie qui pourrait quand même être utile lors d'aléas de durée suffisamment longue pour qu'une interception complète soit quand même très pénalisante pour les voyageurs ;
  • une organisation des travaux qui intercepte complètement les 2 voies durant toute la période.

Dans le cas rémois, il ne s'agit que du remplacement les équipements APS manifestement victimes d'obsolescence anticipée, dans la courbe entre le cours Jean-Baptiste Langlet et la place Myrron Herick. A cette occasion, les appareils de voie amorçant une bifurcation, posés en prélude d'un possible axe est-ouest en tramway, ont été déposés.

Leur disparition symbolise la fin des réflexions sur ce nouvel axe : Reims Métropole ne souhaite plus développer le tramway. L'amorce de bifurcation à l'ouest, place de la Comédie, devrait logiquement disparaître à son tour... à moins de lancer la réalisation d'une branche vers Tinqueux, mais cela semble peu probable : il faudrait plutôt parier sur sa suppression à la faveur d'une prochaine interception.

Reims - Place Myrron Herick - 4 juillet 2022 - Les appareils de voie préfigurant une future antenne dans l'axe de la rue de Vesles ont donc disparu. Point final aux extensions du réseau rémois ? © transporturbain

C'est aussi l'illustration d'une période bien moins favorable aux transports publics. Reims doit à la fois manoeuvrer la fin prématurée du contrat avec le concessionnaire MARS et créer des lignes de BHNS dont la consistance sera à évaluer, mais il est probable que les aménagements seront minimalistes. Dans ces conditions, le tramway est condamné au statu quo...

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Commentaires
N
J'ajouterai que pour le carrefour Thiers Lafayette à Lyon, il n'est pas dit qu'un autre chantier soit entrepris à moyen terme, puisque l'éventualité de transformer le trolleybus C3 en tramway est envisagé.<br /> <br /> Je suis lyonnais.<br /> <br /> Nougat
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N
Un BHNS n'est finalement qu'un bus dont le nom est anobli. Où est la qualité et le confort pour l'usager? Si on veut que celui-ci ne prenne plus sa voiture en ville, il faut la qualité du transport et ce n'est pas un bus, où les translations du passager se font dans les trois dimensions, à l'inverse du tramway ou du métro où elles ne se font que dans un plan, qui convaincra le citadin exigeant de prendre pareille bétaillère!
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T
Le problème est que l'équipe politique qui a fait la 1ère ligne pensait enchainer sur la deuxième rapidement...<br /> <br /> Sauf que de mémoire elle a été battue aux élections et que c'est une nouvelle équipe plutôt anti tramway et pro voiture qui a été élue.....<br /> <br /> <br /> <br /> Au passage on a crée l'APS justement pour que les problèmes esthétiques de la caténaire n'empêchent pas la réalisation des projets....alors faut pas dire maintenant qu'un tramway APS ne serait pas possible à cause des ABF
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R
Pour l'axe est-ouest, le passage sur la place Royale n'aurait pas forcément posé de problème puisque les anciens tramways y passaient déjà. La comparaison avec la place Vendôme parisienne est un peu exagérée. Pour le reste du tracé, oui, il aurait probablement fallu faire des choix sur la rue Carnot. Il a bien été fait rue de Vesles et cours Langlet...<br /> <br /> Quant à considérer que la pose par anticipation est du gaspillage, ça n'est vrai que si le projet tombe définitivement à l'eau. Ailleurs, c'est au contraire un gage de maîtrise de la dépense publique et de prise en compte de l'intérêt de l'usager. Situation caricaturale à Lyon au carrefour Thiers-Lafayette où l'actuel plan de voies a nécessité 3 chantiers (construction, raccordement à voie unique lors de la création de T3, doublement du raccordement lors de la création de T4), le tout en une grosse décennie.<br /> <br /> Si on raisonne en coûts complets et si on intègre la valorisation des minutes.voyageurs perdues du fait de l'interception du tram pendant les travaux, c'est du bon sens. <br /> <br /> Strasbourg avait posé les aiguilles du triangle République dès la réalisation des lignes B et C, donc bien avant la création de la ligne E. De la sorte.
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D
Franchement, sauf si la seconde ligne est déjà parfaitement définie et que sa construction doit débuter dans les 2-3 ans qui suivent, l'installation de tels aiguillages inutiles peut laisser perplexe. Sauf à équiper la bifurcation d'un tronçon de voie qui pourrait servir ponctuellement à remiser des rames pour des services partiels, l'intérêt de ces aiguilles est à démontrer. Est-ce que ces aiguillages seraient encore fonctionnels 11 ans après l'ouverture de la ligne? Vu les usures habituellement observées sur les voies de tram notamment en courbe, j'ai des doutes sur le fait que les rails de l'aiguille prise continuellement en courbe comme c'est la cas sur les exemples cités n'aient pas besoin d'un lifting... Dans ce cas la pose de l'aiguille par anticipation est du gaspillage d'argent du contribuable.
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Q
L'aiguillage au niveau de la place Myrron Herick m'a toujours paru incongrue. Car si on avait réalisé un débranchement à cet endroit-là, la nouvelle ligne passerait forcément par la rue Carnot dont l'étroitesse à un endroit aurait imposé une section à voie unique. Mais le plus délicat, aurait été la traversée de la place Royale, équivalent rémois à la place Vendôme. Pas sûr que les très sourcilleux architectes des bâtiments de France auraient accepté une telle traversée, même sans caténaire...
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T
Oui le BHNS est bien suffisent pour des élus à la recherche de solutions low cost et qui ne toute façon ne prennent jamais les transports publics…
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D
Sans remonter jusqu'au tramway avorté début 1991, il faut bien dire qu'à Reims le tramway n'a jamais fait rêver.<br /> <br /> Et aujourd'hui il ne fait plus rêver nulle part, sauf peut-être à Lyon et en banlieue parisienne. Le BHNS est bien suffisant et "bien plus écologique" pour satisfaire les besoins décroissants en transports autres que "doux".
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T
allez encore un petit effort et on va bien trouver des élus pour proposer la suppression du tramway histoire de faire des économies en exploitation et favoriser le velo.....
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