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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
1 août 2021

Marseille : nouveaux travaux pour le tramway

L'enquête publique sur le Plan de Déplacements Urbains de la Métropole Aix-Marseille-Provence s'est achevée voici 2 mois : l'avis de la commission d'enquête est sans surprise favorable mais comprend plusieurs réserves, que la Métropole devra lever par des amendements, et recommandations incitatives.

Ce PDU est atypique, car il concerne 92 communes et 1,86 millions d'habitants dans un espace multipolaire, certes centré sur Marseille, mais incluant aussi Aix en Provence, Aubagne et le bassin urbain autour de l'étang de Berre. Ses objectifs sont assez classiques :

  • réduire d'un quart les émissions de gaz à effet de serre dues au transport routier, de 75 % les émissions d'oxyde d'azote, de 37% les particules fines PM10, de 50% les PM2.5 ;
  • abaisser la part de marché de la voiture sous les 50% et augmenter celle des transport en commun dans la même proportion pour porter sa part à 15% ;
  • développer le vélo pour passer de 1 à 5 % de part de marché et inciter à la marche (31 à 33%) ;
  • créer 500 km de voies cyclables, 200 km de transports en commun à haut niveau de service et 100 km de couloirs pour bus et cars sur les autoroutes ;
  • créer 93 pôles d'échanges multimodaux.

La principale critique portée à ce PDU tient au financement de ces objectifs : ils représentent environ 7 MM€ d'investissements et 200 M€ de dépenses annuelles supplémentaires de fonctionnement. C'est un point faible structurel : les moyens mobilisables sont inversement proportionnels aux besoins du premier bassin de vie méridional.

Non moins centrale, la deuxième critique souligne les incohérences entre le projet de PDU métropolitain et le Schéma Régional de Développement Durable et d'Egalité des Territoires (SRADDET). Plusieurs questions restent en suspens : il est beaucoup question de dessertes ferroviaires, de RER marseillais, mais le sujet dépasse le cadre du PDU et implique aussi et surtout la Région... pilote du SRADDET.

Il reste aussi quelques irritants, comme l'intérêt d'achever le boulevard urbain sud de Marseille. On sent aussi poindre des critiques au projet Val'Tram à Aubagne avec le retour du débat sur le tram-train pour une liaison directe vers Marseille (qui poserait problème du fait de l'incompatibilité capacitaire entre Marseille et Aubagne, mais aussi des différences techniques de gabarit... sans parler du surcoût colossal d'une solution tram-train !). A l'inverse, émerge assez discrètement l'interrogation sur son éventuelle connexion avec le réseau de tramways de Marseille. On a aussi noté des expressions soutenant un tramway à Aix en Provence (qui a misé sur le BHNS électrique), ou dans certains quartiers périphériques de Marseille avec une prévision de trafic probablement insuffisante pour justifier un tel investissement.

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Commentaires
C
@BERNARD, vous posez la bonne question...les Marseillais, et leurs élus en premier, ont-ils vraiment envie de voir leur ville équipée d'un réseau fiable, performant, mêlant le métro sur les axes forts, les tramways sur les axes secondaires, et les bus en desserte plus fine et en rabattement ? Au-delà des problèmes de moyens, est-ce le courage politique qui manque à ces élus ? La peur d'affronter des lobbies automobiles puissants, ou pire, une fronde des habitants refusant de voir ces projets réduire leurs espaces de roulement ?
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V
Pour moi, la taxe sur les carburants devrait être alourdie pour contribuer aux investissements dans les TC. Cela élargirait et renforcerait les financements des modes de transports ferrés tout en incitant à changer les comportements individuels. Cela me semble tout particulièrement nécessaire pour Marseille dont les sources de financement habituels des TC sont faibles.
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B
Qu'est ce que les élus Marseillais pourrait trouver (en Suisse) d'intéressant ?<br /> <br /> <br /> <br /> La volonté de donner des priorités en voirie aux transports en commun, et la capacité de les faire accepter par les automobilistes et tous les citoyens.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais est-ce "applicable à la métropole des Marseillais" ?
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C
La Suisse, bien sûr... mais ce n'est pas vraiment un pays de métro, n'est-ce pas ? Or, une ville comme Marseille a besoin de modes lourds, comme à Lyon, Toulouse, Bordeaux... Et puis, vous semblez bien connaître nos voisins Helvètes : qu'est-ce que les élus Marseillais pourraient y trouver d'intéressant, et d'applicable à leur métropole ? Les bus ou trolleybus, articulés ou pas, seraient-ils une alternative suffisante sur les bords de la Canebière ?
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T
Pas besoin que les élus lisent le forum, il leur suffirait de prendre les transports publics ...comme en Suisse par exemple
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C
A chaque ville ses problèmes... mais vu de Lyon, en effet, lorsqu'on lit tous ces témoignages de Marseillais fins connaisseurs de leur ville... Effarant. Si seulement vos élus prétendument "responsables" vous lisaient. Courage ! Mais le soleil ne suffit pas à bien vivre, comme l'évoque un des intervenants !
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B
Pardon, frappe trop rapide, message non fini : évidemment, pour le reste, le parcours se ferait en hydrogène ou batteries jusqu' à l' Estaque . Mais, aussi bien les TER bimodes, et le fret pour Lavéra, pourraient profiter "du caténaire" ainsi . Mauvaise idée ? A t' elle été étudiée ?
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B
Merci pour vos précisions . Mais, depuis Rassuen jusqu' à Martigues, pour Lavéra ? Simplement ça, mais concernant le fret ?
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B
Merci François 13.
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B
Question SVP : à propos du RER Marseillais, est-il envisagé, "à terme", une électrification totale de la Côte Bleue, ou, au moins, une électrification partielle (Miramas) Rassuen - Martigues (le fret en cause), et la circulation (dans ce cas) de rames bimodes (hydrogène ou batteries) et à "une bonne fréquence" ?
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B
D'ailleurs, si les riches quartiers de Lyon et de l'ouest lyonnais ont bénéficié de peu de TCSP de surface, c'est parce que la voirie y est un peu similaire à celle de Marseille, et que les édiles et nombres d'habitants considèrent qu'elle ne se prête pas au tramway, et refusent qu'on limite leurs possibilités d'en user en tant qu'automobilistes.
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B
Peut être Marseille manque t'elle aussi de voiries propices à l'aménagement de site propres tramways ? <br /> <br /> Peu de voies suffisamment larges et continues, celles qui existent ont parfois le métro en sous-sol, ou le tram en surface, <br /> <br /> ou sont considérées comme les rares axes pouvant "satisfaire aux nécessités de la circulation automobile"
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C
L'argent des riches, comme vous y allez.... je paie des impôts, mais je n'ai vraiment pas (mais alors vraiment pas) l'impression de faire partie des riches. Mais bon, ce site n'est pas l'endroit pour débattre de cela. Ce qui est vrai, c'est le constat que vous faites : l'argent des "riches" sert à payer des infrastructures, en tout cas, un certain nombre d'entre elles, plus pour les "pauvres" que pour eux-mêmes. La France, championne du monde de la pression fiscale et, aussi, sans doute, de cette "redistribution" qui est si attirante et si confortable, a donc le devoir de financer de façon "déséquilibrée", en fonction des carences en équipements, et en fonction des revenus des villes, des régions, des départements... Et donc Marseille, pourrait, à juste titre, recevoir plus que Lyon, sur une période déterminée, pour accélérer le développement d'un réseau de transport lourd (métro + tramway) à la hauteur des enjeux.
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R
C'est un peu plus simple que cela : comparez juste le revenu moyen par habitant de la métropole lyonnaise et celui de la métropole marseillaise. Donc forcément, quand il y a peu de ressources, il peut y avoir des projets, mais ils seront virtuels pendant des années. Et ensuite, ajoutez les questions de cohérence entre les collectivités du territoire. De ce point de vue, il y a objectivement un progrès, car on commence à raisonner à la bonne échelle.
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C
02.08.2021.<br /> <br /> Chaque fois que je lis des articles sur les transports en commun marseillais, je suis étonné par la faiblesse des plans, projets, financements... Non je ne critique pas ! Pitié, ne me tombez pas dessus ! Simplement, je reste perplexe devant cette situation. Lyon, population comparable, peut compter sur 4 lignes de métro, 2 funiculaires, 6 lignes de tramway, 1 septième ligne existante dont la longueur est en train d'être doublée (travaux en cours) plus 2 en projet "ferme", les T9 et T10, soit 9 lignes de tramway au total à l'horizon 2026 (ça va en faire, des rubans à couper juste avant les élections)...sans parler d'un court prolongement, encore en discussion, sur le parcours de la T1 et permettant la création d'une ligne T8, et pour finir, d'un projet de téléphérique clochemerlesque ! Mais au moins, on projette, on finance, on construit, même si parfois les sommes en jeu, les tracés, les stations, les aménagements, laissent songeur, et sont sujets à d'interminables débats... à la française ! Ma question : comment se fait-il qu'une métropole comme Marseille n'ait pas plus d'ambitions dans ses projets ? Commune bien plus étendue que Lyon, elle dispose d'un réseau de métro et de tramway bien mince ; encore une fois, je ne critique pas, je plains les marseillais obligés de se déplacer dans cette grande agglomération et qui ne disposent pas d'un réseau de transport "lourd" à la hauteur. Un éclairage sur ce sujet serait le bienvenu. Insuffisance du "prélèvement transport " payé par les entreprises ? Manque de financements de l'état ? Trop de querelles de clocher entre les différentes autorités organisatrices ? Priorités orientées vers d'autres modes de déplacements ?
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D
Bien sûr, on peut rêver d'aller sans changement de la Bouilladisse à Saint-Charles en tram-train, et pourquoi pas sur la Canebière pendant qu'on y est !<br /> <br /> Mais c'est totalement irréaliste si l'on considère le rapport coûts (énormes)/ bénéfice. <br /> <br /> Et même avec 4 voies, la section Blancarde-Aubagne risque de ne pas suffire pour absorber le trafic.<br /> <br /> La solution Val'tram actuelle apparaît la plus raisonnable, même si à l'échelon de MPM on peut imaginer des investissements plus coûteux.
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