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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
27 mai 2020

Le GART inquiet pour les transports publics

Les conséquences de la crise sanitaire et des mesures de confinement commencent à se faire jour et elles ont de quoi sérieusement inquiéter. Le GART (Groupement des Autorités Responsables des Transports) a donc écrit au Président de la République pour l'alerter sur les conséquences à court terme. En résumant :

  • des recettes en forte baisse du fait du confinement et de l'arrêt d'une partie de l'activité économique à la fois par le produit de la billetterie et des abonnements, mais aussi par la chute de la contribution des entreprises par le Versement Mobilité, qui représente le tiers des revenus d'Ile de France Mobilités et jusqu'à la moitié pour les AOT urbaines ;
  • des charges d'exploitation maintenues à un niveau élevé, car le transport est une activité à coûts fixes importants, du fait d'une offre largement surabondante dans la plupart des cas par rapport à la fréquentation réelle ;
  • de nouvelles dépenses liées à la mise en oeuvre des règles de protection sanitaire.

Dans certains cas, les autorités organisatrices ont déjà reporté certains investissements, mais la situation de l'offre de transport pourrait devenir particulièrement critique puisque la plupart d'entre elles seraient en grande difficulté sur le financement des services à un horizon de 3 mois. Sans mesure de soutien durable, l'alternative se résumerait à une augmentation des tarifs ou une diminution de l'offre... voire les deux. Bref, le voyageur paierait les pots cassés. S'il ne faut pas écarter une hausse des tarifs, car la contribution des voyageurs a plutôt baissé depuis 20 ans, celle-ci ne pourra être que limitée car en parallèle, l'évolution du revenu des ménages devrait elle aussi suivre une tendance à la baisse du fait de l'impact social de la crise.

On ne peut que partager la conclusion de ce courrier : 7 MM€ pour Air France, 8 MM€ pour le secteur automobile avec des aides à l'achat de voitures... et pour l'instant pas un mot pour le transport public... même pas un remerciement pour tous ceux qui ont continué à assurer un service minimal de transport dans cette période. Le GART, rappelle à juste titre qu'il n'y aurait de reprise économique sans transports publics performants. On serait tenté d'ajouter « reprise économique écologiquement responsable » !

Ce courrier, à la conclusion inhabituellement franche et directe, révèle une fois de plus le malaise des professionnels du transport public, pris dans des injonctions de plus en plus contradictoires de l'Etat, lui-même pris à son propre jeu : clamer la priorité aux transports du quotidien, c'est bien surtout quand il y a des actes. Quand il n'y a rien, cela ressemble à ce duo avec Dalida et Alain Delon (mais sans caramel, bonbons et chocolats...). Pour l'instant, l'Etat joue l'esquive pour les transports urbains, interurbains, routiers et ferroviaires, que ce soit vis-à-vis des exploitants mais aussi des collectivités locales autorités organisatrices. Pour combien de temps ? Dans moins d'un an, les élections régionales et dans 2 ans, la séquence présidentielle - législatives...

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Commentaires
B
Chaque mode de transport à des avantages et des inconvénients, tant d'un point de vue individuel que du point de vue collectif :<br /> <br /> - La voiture est efficace en porte à porte de moyenne à longue distance mais coûte chère en infrastructure et en fonctionnement, consomme un espace considérable, provoque une mortalité directe et surtout indirecte très importante ;<br /> <br /> - les TC sont relativement efficace en courte à longue distance mais n'assure pas le porte à porte. Ils coûtent plus ou moins cher en infrastructure (du bus au train il y a de l'écart), consomment peu d'espace (rapporté au nombre de personnes transportées). Leur coût de fonctionnement est élevé pour la collectivité.<br /> <br /> - Le vélo est efficace en courte à moyenne distance, consomme peu d'espace ; il est peu coûteux en infrastructure comme en fonctionnement, assure le porte à porte, provoque très peu d'accident (et ceux ci sont rarement grave), quasiment pas de pollution et est bénéfique pour la santé.<br /> <br /> <br /> <br /> Tous ne sont pas accessible à tout le monde (handicap, absence de permis, coût...), sont inutilisables quelques jours par ans pour diverses raisons (météo, travaux....). Ces inconvénients ne font pas la différence.<br /> <br /> Ils ne bénéficient pas tous des mêmes moyens de lobbying (pas de comparaison entre la puissance du secteur automobile et celle des assos de cyclistes).<br /> <br /> <br /> <br /> Le problème est que hors métro, ils demandent tous de l'espace et c'est la denrée rare (et chère) en zone dense. C'est là et sur les investissements à réaliser par les collectivités qu'ils entrent en concurrence. <br /> <br /> <br /> <br /> De manière évidente la bonne solution est dans le partage entre ces différents modes afin de satisfaire les besoins de transports de manière efficace pour un coût raisonnable. Ni le tout voiture (projet 1960-1970) ni le tout TC ou le tout vélo ne sont une solution.<br /> <br /> <br /> <br /> La difficulté est que basculer du quasi tout voiture à un compromis raisonnable nécessite que le système automobile "perde" une partie de l'espace et des budgets qui lui sont acquis au bénéfice des autres modes. Cela est en cours depuis la fin des années 1970 en faveur des TC et depuis fort peu et très timidement pour le vélo. D’où les crispations du lobby automobile.
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M
Enfin, qu'est-ce que c'est que ce numéro de comédie dramatique / fataliste allons ! En qualité de cycliste aguéri je peux vous affirmer que toute idée d'écarter le développement des TC au profit du vélo relèverait de l'immense bêtise. Ces deux modes sont hautement complémentaires et tout le monde le sait. On voit bien qu'un aménagement en site propre qu'il soit de type bus ou tram s'accompagne aujourd'hui systématiquement d'aménagements cyclables. <br /> <br /> Pour autant, je rappelle ces deux modes n'ont absolument pas vocation à s'opposer ! Il s'agit de proposer un ensemble modal pouvant répondre à la logique du porte à porte sans passer par la voiture. A ce titre, le combo TC+Vélo que je pratique de temps à autres est juste parfait car on joue uniquement sur les avantages de ces deux modes.<br /> <br /> Imaginer une ville 100% vélo serait une erreur dramatique car il ne faut pas oublier que ce mode est très exposé à la saisonnalité (il faut avoir du courage - ou de l'inconscience - pour faire 16km sous la pluie avec vent de face à 45 km/h). <br /> <br /> De la même façon, une ville 100% TC ne parviendrait certainement pas à assurer tous les besoins de déplacements (surtout transversaux).<br /> <br /> Je comprends que certaines politiques vélo vous laissent dubitatives (notamment à Paris), mais il ne faut pas voir une intention délibérée de déshabiller le transport public car il serait passé de mode, loin de là ! Je crois juste qu'on bascule vers un nouveau point d’équilibre dont le corollaire final sera nécessairement la fin du tout voiture en ville. Et j'ose même poser cette question: Si demain 50% du trafic à Paris venait à disparaitre, les voies de bus auraient-elles encore un intérêt ?
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V
Le vélo est en effet la réponse à tout et ne demande que peu d'investissement de la part des municipalités. Pas d'achat de matériel roulant coûteux, peu de signalétique, une forte visibilité et une excellente image. Pourquoi mettre des milliards dans des transports en commun quand on peut dépenser beaucoup moins. Et puis, mettre des pistes de vélo donne des résultats électoraux rapides. Ce ne sont pas des projets à long terme, lancés par une mandature et inaugurés par la ou les suivante(s). Que des avantages donc. Anne Hidalgo et tant d'autres ont tout compris. Pourquoi renoncer ?
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D
Je crains malheureusement que les transports en commun ne soient passés de mode (provisoirement espérons-le).<br /> <br /> Car il y a LA solution miracle: le vélo.<br /> <br /> Me plaignant de la suppression de la desserte de notre quartier par 2 lignes de bus lors du Grand Paris des Bus ("des quartiers mieux desservis" sic), je me vis répondre verbalement : "Vous n'avez qu'à prendre votre vélo".<br /> <br /> D'ailleurs la ville de Paris n'hésite plus à réaffecter des couloirs de bus au profit exclusif des 2 roues.<br /> <br /> <br /> <br /> Après la "fracture numérique", je crains la "fracture 2-roues" pour des gens qui comme moi ne peuvent faire de la bicyclette.<br /> <br /> <br /> <br /> Il reste évident que pour des raisons variées, la voiture et les transports en commun resteront indispensables.<br /> <br /> <br /> <br /> D'autre part le commun des mortels, et même beaucoup de politiques, sont ignorants du modèle économique des transports en commun. C'est un dû qui n'a pas de prix pour la plupart, un gouffre financier agaçant et inutile pour d'autres.<br /> <br /> Heureusement tous les politiques ne sont pas comme cela ...
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