Métro de Toulouse : fin des travaux sur la ligne A, DUP pour la future ligne
Ligne A : des trains plus capacitaire pour Noël ?
La marche à blanc de la nouvelle exploitation de la ligne A du métro de Toulouse a débuté. Pour Noël, les toulousains devraient pouvoir découvrir la nouvelle exploitation avec des couplages de rames VAL206 et VAL208. Avec une longueur de 52 m, ces convois de 300 places devaient donner un bon bol d'air à une ligne saturée. Elle transporte actuellement 220 000 voyageurs par jour, soit 45% de plus qu'en 2008. C'est notamment la conséquence d'une dynamique démographique très soutenue dans l'ensemble du bassin de vie toulousain. A horizon de 5 ans, le seuil des 250 000 voyageurs journaliers devrait être franchi.
Avec ses rames de 26 m, le métro toulousain, de type VAL, n'arrive plus à absorber le trafic dans une métropole dont la dynamique de croissance de la population compte parmi les plus fortes de France. Le passage à 52 m des compositions sur la ligne A apportera un bol d'air qui sera rapidement consommé... en attendant une nouvelle ligne ? (cliché X)
Le coût de l'opération est estimé à 180 M€ dont 61 pour le génie civil et 66 pour le système d'exploitation. Il aura fallu allonger 4 stations qui n'avaient pas été prédisposées, équiper les demi-quais non utilisés sur les autres, modifier les façades de quais et les automatismes, tant au sol qu'à bord du matériel roulant.
Au passage, on notera qu'à Toulouse, l'opération s'est un peu mieux déroulée qu'à Lille, où un chantier similaire ne cesse d'être différé, avec une facture qui augmente, notamment par les difficultés d'Alstom à réaliser le nouveau matériel et le système d'exploitation, s'étant manifestement un peu trop engagé sur la maturité de ses produits pour piquer le marché à Siemens...
L'exploitation avec des couplages entrainera la détente de l'intervalle à 1 min 50 contre 1 min 05 actuellement, limitant le gain réel de capacité à 20% par rapport à la situation actuelle Du fait de ces trains plus longs, l'intervalle théorique minimal sera porté à 1 min 15. A 1 min 50, Tisseo fournira le service maximal avec le matériel actuellement à l'effectif. Cependant, 22 rames supplémentaires, s'ajoutant aux 118 actuelles et affectées aux deux lignes, ont été commandées, dont 15 ariveront en 203 pour procéder à un première augmentation de l'offre.
Troisième ligne : la DUP imminente
Selon La Dépêche du Midi, la troisième ligne de métro toulousaine devrait obtenir à très court terme sa Déclaration d'Utilité Publique, avec 2 réserves sur les stations Sept Deniers et François Verdier. Pour la première, le sujet porte sur la mutualisation des besoins de stationnement pour l'accès au métro et pour les visiteurs du Stade TOulousain. Pour la seconde, il est question de la préservation des platanes.
Manifestement, la commission d'enquête publique a choisi la technique de l'esquive face aux critiques de fond qui ont été exprimées sur le projet. Assurément, sa poursuite sera l'un des sujets de la campagne des élections municipales. Le coût de réalisation et le choix même du tracé, qui contourne le centre-ville, demeurent des questions de fond qui n'ont pas été retranscrites à leur juste hauteur... même s'il semble mission impossible de vouloir traiter tous les besoins en une seule ligne, sauf à multiplier les détours, qui sont au demeurant parmi les critiques au projet actuel.
On notera quand même que la création d'un pôle d'échanges avec la ligne B existante et les trains régionaux à La Vache est en soi une bonne idée... mais avec une station de métro éloignée de 300 m, les correspondances ne sont pas d'une grande qualité.
Cependant, le financement du nouveau métro n'est pas totalement assuré : un phasage n'est peut-être pas à écarter. Dans cette hypothèse, on pourrait penser qu'il favorisera d'abord la section Gare de Colomiers - Gare de Matabiau, sachant que le site de Labège pourra être desservi par la ligne B qui doit aussi être prolongée et par les trains de l'axe Toulouse - Carcassonne, ce qui pourrait redonner de l'allant aux réflexions sur un RER toulousain.
D'ailleurs, dans le débat actuel sur l'évolution du service périurbain entre Toulouse et L'Isle Jourdan, étudiée par SNCF Réseau, il semble que la troisième ligne de métro ne soit pas totalement intégrée, même parmi ses partisans : son effet sur la fréquentation des trains entre Colomiers et Arènes ne serait pas négligeable et serait l'un des facteurs conduisant à ne pas prévoir de nouveaux investissements sur cette section, au profit de la section Colomiers - Brax et peut-être au-delà...