Les français tolèrent la fraude
Encore un résultat qui viendra alimenter les clichés sur les français qui passeraient leur temps à essayer de contourner les lois et les règlements (dont ils sont pourtant si friands...)
Dans la version 2015 de l'Observatoire de la Mobilité piloté par l'Union des Transports Publics, il apparaît que 52% des français interrogés tolèrent la fraude dans les transports en commun, alors que celle-ci coûte 500 M€ par an, tous modes confondus (urbains et ferroviaires). Il en ressort aussi que le transport public est jugé trop cher par un tiers des sondés, ce que l'enquête de l'UTP vient contredire : au plan national, le prix a au contraire baissé, c'est même le seul de l'ensemble des services publics ou assimilés (eau, gaz, électricité, courrier...).
Le coût du transport public supporté par la collectivité a baissé de 2,1% depuis 2000, alors que le coût d'usage de la voiture a progressé de 30%. Depuis le début de la décennie, le taux de couverture des coûts d'exploitation par les recettes tarifaires n'a cessé de baissé. Dans le domaine urbain, ce taux est globalement passé de 50% en 2000 à 30% en 2015, alors qu'en parallèle, l'offre a nettement progressé (+28%), sans compter les sujets qualitatifs et sécuritaires.
On notera aussi que 29% des interrogés considèrent qu'il serait normal que les transports en commun soient gratuits. Un choix restant minoritaire dans les villes françaises, encore plus à l'échelle européenne. L'impact sur la fréquentation dans la durée n'est pas avéré.
Cette étude est néanmoins intéressante car elle confirme tout de même l'image d'Epinal du français moyen qui cherche à contourner les contraintes. Ne pas payer son ticket de bus, c'est comme ne pas payer le stationnement automobile sur voirie.
Néanmoins, elle confirme aussi l'appétence du public pour les transports publics et leur image tout de même positive : 85% des personnes interrogées considèrent que leur développement devrait être une priorité nationale dans le cadre de la transition énergétique. Mais légitimer la fraude tout en déplorant les manquements à la qualité du service et demander toujours plus d'offre, ce n'est pas le moindre des paradoxes !