Nancy concerte pour l'après TVR

Le TVR de Nancy, mis en service en 2000 (enfin... en 2001, après une année d'arrêt forcé pour cause d'immaturité technologique), ne devrait pas circuler au-delà de 2022 ou 2023. Ce trolleybus guidé est devenu incapable d'assurer un service correct sur le principal axe de transports en commun de l'agglomération. Les élus qui ont porté le TVR jusqu'à l'excès, dont le maire André Rossinot, ont dû se rendre à l'évidence : il va falloir casser !

Du 27 novembre 2017 au 27 janvier 2018, la Métropole nancéienne organise une concertation publique. Les perspectives de trafic tablent sur 65 000 voyageurs par jour contre 45 000 actuellement. Plusieurs évolutions du réseau sont à l'étude :

• l'amorce d'une branche de ce qui pourrait être un tram-train en direction de Champigneulles par l'ancienne ligne de ceinture, dont l'intérêt semble des plus minces ;
• la desserte de l'ancienne caserne Kléber, où sera établi le dépôt des tramways, sur la commune d'Essey lès Nancy, voire la zone commerciale de la Porte Verte ;
• à l'autre extrémité de la ligne, une antenne à Vandoeuvre à partir de la station Vélodrome vers le quartier des Nations, voire la zone commerciale de Roberval avec la perspective d'un pôle d'échanges intégrant les trains (ligne Nancy - Pont Saint Vincent) par déplacement de la gare de Houdemont ;
• une autre branche, toujours depuis la station Vélodrome, en direction de Villers lès Nancy en direction du Jardin Botanique, qui pourrait être une solution pour éviter l'avenue Jean Jaurès et ses fortes rampes. L'alternative étudiée propose d'emprunter l'avenue Leclerc moins pentue.

Le budget total est estimé entre 255 et 285 M€ selon les scénarios. Il semble toutefois acquis que le futur tramway rejoindra le quartier des Nations, alors que la montée vers Brabois n'est qu'une option. Elle nous semble indispensable : l'avenue Leclerc ou l'IUT constituent des variantes de tracé intéressantes. La première limite l'impact sur le temps de parcours tandis que la seconde augmente la chalandise de la ligne.

L'arrêt de l'exploitation du TVR est prévu en 2021. Cette technologie foireuse, disons-le tout net, aura ainsi disparu de France. Tant mieux... mais dommage pour les finances publiques. Il aurait fallu écouter ceux qui portaient dès les origines la solution du vrai tramway, plus respectueuse des deniers publics... mais il ne faut jamais avoir raison avant les autres (surtout quand il s'agit d'un élu !).

Ceci dit, l'hypothèse d'un Translohr n'est malheureusement pas encore totalement écartée ce qui démontre que la convalescence des élus nancéiens n'est pas totalement achevée...

Occasion pour nous de mettre à jour notre dossier sur le TVR de Nancy.

Comments

[Damdamien]

Visiblement, la décision a été prise : ça sera des bus : http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2018/01/17/des-autobus-pour-monter-a-brabois



Avec des super arguments : "Non, il ne faut pas parler de rupture de charge. C’est un mot négatif." Super, non ?



Et un autre : "Un bus à hauts niveaux de services de 110 places partant toutes les 4 minutes transportera 1.650 personnes en une heure. Alors qu’un tram de 210 places roulant toutes les 10 minutes emmènera 1.260 personnes en une heure…"

[DU65]

Il semble inévitable de desservir Brabois par tramway et non par bus (et donc de faire passer le tram par l'avenue du général Leclerc). Si des élus nancéens ont encore des doutes sur la pertinence du tram pour desservir un campus universitaire doublé d'un CHU, qu'ils testent la desserte par bus du plateau de Saclay en ile de France et comparent avec celle du campus de la Doua à Lyon. Ce qui est triste dans cette histoire c'est que Nancy est jumelée avec... Karlsruhe ville pionnière du tram train. Nos amis allemands sont même en train de se faire un "pré métro " tellement leurs trams sont victimes de leur succès.

[jojo]

Ah, oui, les véhicules sur pneus s’accommodent mieux des déclivités... sauf quand il y a de la neige ou du verglas (ce qui, au passage, arrive plus souvent à Nancy qu'à Caen par exemple...).

[Damdamien]

Pour le moment, il faut voir que la montée vers Brabois est effectuée avec un service inférieur à celui d'un BHNS : le tram n'est plus guidé et il n'est plus en voie propre. Ce matin même, je suis arrivé en retard à la fac de médecine où je donnais un cours parce que le tram est resté 10 minutes bloqué par la circulation sur le plateau (après avoir été bloqué 10 autres minutes par des gens qui essayaient de monter alors qu'il était complètement plein). La demande pour un moyen de transport de capacité plus importante est là !

Les présentations des données de la concertation sont vraiment en faveur du BHNS, qui, dans l'état actuel des choses, me serait défavorable (je devrai changer à Vélodrome) mais me semble plus raisonnable pour monter cette pente. Le souci, c'est que de nombreuses activités vont être déplacées sur ce plateau : l'hôpital du centre ville et sa maternité ainsi que la fac de pharmacie. C'est un développement absurde d'externaliser des services qui s'intégraient bien dans le centre. Le problème de cette montée va se retrouver d'autant plus important.