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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
1 septembre 2014

Besançon a inauguré son tramway

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Besançon - Hauts du Chazal - 30 août 2014 - Comme d'habitude, les inaugurations de tramway attirent une foule considérable. Plusieurs animations avaient été organisées tout au long du parcours. Première aussi pour les Urbos3 courts à la livrée simple mais réussie © R. de Coster

Samedi 30 août avait été la date retenue pour l'inauguration du tramway de Besançon, le seul nouveau réseau de l'année 2014. Besançon marque le début d'une nouvelle étape pour le tramway en repoussant un peu plus le seuil de pertinence d'un mode de transport qu'on disait confiné à quelques cas voici encore 20 ans. On avait pensé en 2000 qu'Orléans n'avait pas la taille critique pour le tramway. L'expérience a démontré le contraire. Même chose au Mans ou à Reims.

Besançon fait un pari audacieux mais nul doute qu'elle le réussira. Son implication dans la politique des transports est ancienne. Dès 1971, la ville aménage sa voirie dans le centre-ville, situé dans une boucle du Doubs, pour favoriser les transports en commun. L'action du maire de l'époque, Jean Minjoz, fut décisive et Besançon se caractérisa pendant des années par l'intensité de l'usage du réseau de bus.

Tentée par le BHNS et le tramway sur pneus, elle choisit finalement le tramway classique et fut la première à s'engager en faveur de rames plus courtes que les désormais classiques éléments de 32 m. Néanmoins, elle a aussi pris soin de prédisposer ses infrastructures en vue d'une extension à 37 m en fonction de l'évolution du trafic. Elle a aussi miser sur le constructeur d'origine espagnole CAF qui a misé - avec succès - sur ce projet pour proposer les premières rames courtes de 120 places pour le marché français. D'ailleurs, Besançon devient la véritable vitrine pour ce constructeur, après avoir placé 12 rames Urbos à Nantes.

urbos-besançon

Les 19 rames Urbos3 produites par CAF portent une livrée bleu clair et noir et toutes sont ornées du portrait d'une célébrité franc-comtoise, dont Victor Hugo. Elles sont prédisposées pour une extension à 5 caisses portant leur longueur de 24 à 36 m. (photothèque CAF)

Mais surtout, on retiendra l'engagement résolu de Jean-Louis Fousseret, le Président de l'agglomération, en faveur du tramway. Interrogé dans la revue Transport Public en juin dernier, son plaidoyer pour le tramway vient éclaircir les derniers mois marqués par des renoncements (Caen, Amiens, Avignon). A la question "pourquoi un tram plutôt qu'un BHNS", il répondait :

"C'est un problème de capacité. Le BHNS est intéressant sauf que le nombre de places n'est pas extensible. Pour Besançon, cela pouvait passer à un horizon de 4 ou 5 ans, pas plus. Au-delà, il n'y avait plus suffisamment de capacité sauf à augmenter la fréquence, ce qui veut dire rajouter des bus donc des chauffeurs. Or on sait que les conducteurs représentent 70% des coûts d'exploitation. Le BHNS avait donc une capacité trop limitée alors que le tramway qu'on a choisi est dimensionné pour 130 places, mais lorsqu'on passera à 36 m, on sera à 220 places, c'est à dire qu'on pourra en gros doubler la capacité du système sans rien changer à l'infrastructure, sans toucher aux installations et sans ajouter un seul conducteur. [...] Le BHNS, malgré toutes ses qualités, reste un bus. [...] Le BHNS reste sur pneu or nous somme dans une ville où il peut y avoir de la neige et du verglas. Dans ce cas, on arrête tout, alors qu'avec 5 cm de neige, un tram roule".

Les 19 Urbos livrées par CAF devraient suffire pour transporter 40 000 voyageurs par jour et pourront donc être allongées pour suivre l'affluence, ce qui permet de lisser les investissements.

Lorsqu'il s'agit d'évoquer les coûts, M. Fousseret rappele que le tramway de Besançon revient à 17 M€ du km, alors que certains BHNS atteignent 12 à 13 M€. Et d'insister qu'un tramway dure de 30 à 40 ans contre 15 pour un BHNS. Réfutant l'appellation péjorative de tramway low cost, Besançon a tout simplement fait un tramway... Long de 14,5 km avec 31 stations, le tramway de Besançon a coûté 254 M€. Peut-on passer sous silence l'écart de 178 M€ par rapport au tramway de Tours, de longueur équivalente ? Assurément non car ce chiffre montre qu'on peut faire du tram de façon élégante sans faire exploser le coût pour la collectivité. 

Notre dossier sur le tramway de Besançon en attendant notre essai...

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Commentaires
B
Après 4 ans d' utilisation, je peux vous dire que le tramway Bisontin est une réussite . Il manque juste une ou deux rames supplémentaire(s).............et si les rames passaient à 4 caisses, à certaines heures se seraient une bonne chose (preuve de la fréquentation).<br /> <br /> <br /> <br /> Le futur débat des Municipales 2020 pourrait lancer deux prolongements possible : depuis l' actuel terminus des Hauts de Chazal, une branche (1 km) vers le Géant de la ZAC Châteaufarine (déjà desservie par la "liane 4 bus"), et une autre vers la gare TER de Franois (1,2 km).............sous réserve que celle ci retrouve les arrêts de certains TER (omnibus) Dijon - Besançon.
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T
En fait de tramway "low cost", Besançon a simplement décidé de construire un tramway, pas de reconstruire une ville (par ailleurs magnifique)... C'est une preuve supplémentaire que le but était bel et bien d'offrir une prestation de transport efficace et pérenne, et non pas (uniquement) de gagner quelques voix en embellissant la ville au passage !
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