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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains

Citaro : l'autobus le plus vendu en Europe

C’est le best-seller européen des autobus. En deux décennies, Mercedes a produit plus de 40 000 autobus dans la gamme O530 baptisé Citaro, en version 10,50 m, 12 m, 15 m et 18 m, aménagé pour le service urbain ou interurbain.

Le Citaro a pris la suite de l’O405, apparu en 1984, répondant aux normes de conception de l’union allemande des transporteurs publics (le VöV) : il constituait en quelque sorte l’autobus standard allemand (disons-le encore pour l’époque « de l’ouest »).  L’O405, à plancher haut, comprenait encore 3 marches d’accès. Dans le souci de faciliter l’accès, d’accélérer les échanges et d’admettre à bord les personnes à mobilité réduite, Mercedes proposa dès la fin des années 1980 une première version à plancher surbaissé de son autobus standard, l’O405N, également décliné en version articulée O405GN.

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Barcelone - Plaza de Espanya - 15 février 2012 - Avant le Citaro, Mercedes proposait déjà des véhicules à plancher bas, avec les O405N (ici un O405GN articulé), évolution du véhicule standard apparu au début des années 1980. © transporturbain

C’est sur cette base que le Citaro est apparu en 1997, sur la base d’un nouveau châssis, d’une évolution du moteur, à l’époque pour répondre à la norme Euro2, et d’une nouvelle caisse à l’allure – un peu moins – parallélépipédique. Il est proposé en versions 12, 15 et 18 m.

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Leipzig - Augustplatz - 27 septembre 2014 - Première mouture du Citaro, avec une allure assez rectangulaire, ici dans la configuration de base à deux portes seulement. © transporturbain

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Berlin - Zoologischer Garten - 21 septembre 2016 - Plus capacitaire mais sans pour autant passer à la version articulée, le Citaro 15 m à trois essieux : une architecture nécessite des itinéraires rectilignes et peu de ronds-points. Peu courante en version urbaine, elle a connu plus de succès en version suburbaine. © transporturbain

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Lucerne - Scwhanenplatz - 14 avril 2016 - Version articulé d'origine, avec face avant aux traits anguleux et un grand monogramme Mercedes. © transporturbain

Proposant 2 moteurs Diesel de 245 ou 279 ch et 3 en moteurs au GNV affichant 252, 299 ou 354 ch, le Citaro s’est rapidement imposé en France comme le principal challenger européen des productions françaises, notamment de l’Agora sorti un an plus tôt chez Renault Véhicules Industriels. Ainsi, Marseille, après une grande tradition « Berliet » jusqu’au début des années 1980, est devenue un bastion de Mercedes en France, alignant les productions d’O405N et de Citaro. Nombre de réseaux de grande banlieue parisienne (Optile) et de villes moyennes ont aussi choisi le Citaro, apparaissant un peu plus cher à l’achat mais manifestement plus économique en maintenance et d’une longévité supérieure.

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Lepizig - Bahnhofplatz - 26 septembre 2014 - Une version atypique avec une carrosserie qui se voulait futuriste pour une version haut de gamme... mais c'est plutôt raté. Seule la ligne 70 du réseau de Leipzig en est équipée. © transporturbain

En 2004, une version dite FaceLift – restylée – est venue légèrement arrondir la face avant du véhicule, avec au passage une évolution de la motorisation pour appliquer les dernières règles en vigueur. Outre la disposition transversale, Mercedes proposa aussi à partir de 2004 un moteur « tour » implanté à l’arrière-gauche du véhicule, afin de réduire l’effet d’escalier dans la disposition des places assises en partie arrière et améliorer la circulation des voyageurs dans les versions à 3 portes (en standard) ou 4 portes (en articulé). L’apparition d’une version 15 m à 3 essieux est également venue proposer une solution de capacité intermédiaire entre le bus standard de 12 m et le véhicule articulé de 12 m.

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Bruxelles - Place Royale - 1er mai 2014 - Dite Facelift, la deuxième version du Citaro ne se repérait sur la carrosserie que par quelques détails à hauteur de la calendre pour donner un peu plus de rondeur... un tout petit peu... Le modèle évoluait cependant aussi au gré des évolutions normatives de la motorisation. © transporturbain

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Versailles - Place de la Loi - 1er septembre 2012 - Trois portes et libre accès : une disposition devenant rare en France et en particulier en Ile de France, mais Versailles fait exception, tout comme la présence des bandeaux d'itinéraires. © transporturbain

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Paris - Place Denfert-Rochereau - 8 juin 2013 - Après une première commande pour des services autoroutiers en remplacement de PR100, le Citaro a été retenu par la RATP pour des lignes urbaines, dans le cadre de la diversification de ses fournisseurs. Mais, coquetterie de la régie, elle a demandé une face avant spécifique pour intégrer la banane publicitaire. © transporturbain

On notera aussi que, sur le marché français, c’est sur la base d’un Citaro articulé qu’est apparu le premier véritable BHNS, avec le Busway de Nantes.

En 2011, Mercedes a présenté le Citaro 2 : les évolutions restent timides. La face avant s’est – encore – adoucie et les moteurs installés répondaient d’abord à la norme Euro5 avant de basculer vers l’Euro6.

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Si le Citaro reste avant tout un autobus destiné au service urbain, sa constitution en fait également un véhicule adapté aux services suburbains et même interurbains. Si Mercedes a développé une version Citaro Ü « maxi places assises » pour les dessertes au long cours, avec un aménagement d’autocar (mais à plancher bas), nombre de réseaux utilisent la version citadine, profitant de la robustesse de la motorisation pour envisager des parcours routiers sur des lignes de 20 à 30 km.

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Innsbruck - Marktgraben - 12 mai 2015 - Avantage de ce cliché, vous avez la face avant et la face arrière ! Le Citaro C2 a cherché à donner du mouvement et de la rondeur aux formes par nature parallélépipédiques d'un autobus. © transporturbain

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Bâle - Claraplatz - 9 avril 2016 - Particularité des Citaro C2 bâlois, une face avant au style calqué sur les nouveaux tramways Flexity 2 en cours de livraison. © transporturbain

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Marseille - Corniche J.F. Kennedy - 23 octobre 2014 - Marseille reste largement fidèle depuis 25 ans aux productions Mercedes même si Heuliez a effectué une percée. Toutes les versions de Citaro 12 m y circulent encore. © transporturbain

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Marseille - Quai des Belges - 14 février 2014 - Dans les années 1980, Marseille avait équipé la ligne 26 d'autobus articulés Mercedes-Heuliez O305G. Il a fallu attendre près de 20 ans pour voir à nouveau des bus de grande capacité dans les effectifs de la RTM. Ici, les "Très Grand Bus" adoptent une livrée rose et noir assez réussie. © transporturbain

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Saint Germain en Laye - Rue du Pain - 4 octobre 2014 - Le Citaro continue de s'imposer comme la référence sur de nombreux réseaux Optile en région parisienne, où manifestement la longévité de ces véhicules constitue un atout. © transporturbain

Fait à souligner, Mercedes a longtemps commercialiser des motorisations uniquement thermiques (Diesel ou GNV). Quelques trolleybus ont été produits sur cette base pour la Hongrie.  que des véhicules en motorisation Diesel ou au GNV. Par le passé, des trolleybus sur base Citaro ont été construits, notamment en Hongrie. Finalement, une version hybride a été développée, assez tardivement, et surtout une version électrique à batteries baptisée e-Citaro, avec une nouvelle carrosserie optimisant l'aérodynamique et donc la consommation d'énergie.

Vu du voyageur, les dernières versions du Citaro, du moins ceux avec le moteur transversal, se distinguent par une implantation parfois déroutante des sièges, avec des hauteurs différentes pour deux sièges voisins. De ce point de vue, la gamme Citélis – Urbanway d’Irisbus puis Iveco Bus, parvenait à une certaine homogénéité dans l’implantation des sièges, plus agréable pour le voyage. En revanche, la finition est un peu plus soignée, la motorisation des portes est nettement plus silencieuse et la boîte de vitesses épargne le voyageur d’à-coups.  Pour le reste… « c’est un bus », et s’il caracole en tête des ventes depuis 20 ans, c’est probablement parce que les opérateurs s’y retrouvent même s’il est un peu plus cher que les autres constructeurs. « Le prix s’oublie, la qualité reste ».

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