Toulouse : premier coup et nouveau coût pour le métro
Deux nouvelles concernant le métro de Toulouse : l'une concerne la concrétisation d'une extension, l'autre l'actualisation du coût du projet phare de la Métropole.
Ligne B : lancement du prolongement
Il a connu des hauts et des bas, mais voici donc le premier coup de pioche du prolongement de la ligne B du métro entre Ramonville et Labège, où elle rejoindra la future ligne C. D'une longueur de 2700 m, il comprendra 500 m en tunnel, pour passer sous le canal du Midi, et 2200 m en aérien. D'un coût estimé à 250 M€, cette opération devrait être mise en service en fin d'année 2027.
Ligne C : la facture grimpe encore
Effet de l'inflation principalement, le coût de la troisième ligne de métro augmente et passe à 3,15 MM€ contre 2,7 MM€, en restant aux conditions économiques de 2017. A horizon de réalisation, l'addition pourrait approcher les 3,5 MM€ courants. Cofinanceur du projet, le Département de Haute-Garonne s'interroge sur les modalités de prise en charge de cette dérive, tandis que d'autres collectivités s'inquiètent du risque de report d'autres projets de transports en commun pour financer l'opération majeure de la décennie.
Toulouse découvre son nouveau métro (enfin presque !)
Présentation en grandes pompes de la maquette grandeur nature d'une voiture de la future ligne C du métro de Toulouse, près de la place du Capitole. Longue de 18 m et large de 2,70 m, elle tranche assez radicalement avec les rames VAL séries 206 et 208 déjà présentes sur les lignes A et B. Le métro de Toulouse change donc de dimension, du moins en largeur, puisque la ligne C sera exploitée avec des rames de 2 voitures, d'une longueur de 36 m, offrant 286 places (ce qui reste quand même peu pour un métro). Elles pourront recevoir une caisse centrale portant la longueur à 48 m.
La ligne C disposera d'un matériel à grand gabarit large de 2,70 m et l'accès sera possible depuis 3 portes par voiture. Les sièges disposés le long des parois dégagent un espace assez vaste central pour essayer de maximiser la capacité des rames qui sera tout de même modeste. Il faut peut-être espérer une décoration intérieure un peu plus moderne que celle proposée par cette maquette. (documents Tisseo)
Les transports dans la métropole toulousaine
Les Rencontres Nationales du Tranport Public se tenaient cette année à Toulouse, et ce fut aussi l'occasion de réviser le réseau de transports urbains toulousains : il le fallait bien car le Parc des Expositions se situe à Aussonne, tout au bout de la ligne T1 des tramways, avec un temps de trajet de près d'une heure depuis le centre-ville.
Si le développement des tramways est désormais stoppé, la tête d'affiche est à nouveau le métro avec le projet de troisième ligne, qui est un peu à Toulouse ce que le Grand Paris Express est à l'Ile de France, toutes proportions gardées. Le parcours est semé d'embûches car le coût de cette ligne de 27 km (soit un quasi doublement de la longueur du réseau) augmente au fur et à mesure des études.
Néanmoins, un peu comme à Lyon, la réflexion a été en quelque sorte enfermée sur un mode de transport déterminé dès le début des études, et des considérations politiques ont apporté leur contribution à la complexité du dossier, avec en parallèle un mouvement de promotion d'un RER toulousain, aboutissant à un clivage stérile entre un courtant politique - plutôt celui de la ville de Toulouse - favorable au métro et son opposition plus réceptive aux arguments sur le RER... mais gênée aux entournures par une Région dont le portage du sujet a connu un certain décalage. Il en résulte encore des crispations montrant que le chemin à parcourir est encore important pour que les problèmes majeurs des transports dans le bassin de vie toulousain soient pris à leur juste dimension et sans oeillères car, avec entre 15 000 et 20 000 habitants et 7000 emplois de plus par an, on frôle l'emballement.
La voiture particulière continue alors à se tailler durablement la part du lion des déplacements dans la métropole, avec une moyenne de 58% sur le bassin de vie, cachant des disparités notables entre l'hyper-centre, où vélos et transports en commun progressent, et le périurbain, où l'automobile est le mode retenu pour 8 déplacements sur 10.
Le projet Mobilités 2030 de Tisseo, structuré autour de la troisième ligne de métro. Le rôle du train est peu explicite dans ce schéma alors que l'étalement urbain de la métropole en fait un des outils de premier plan pour la desserte des couronnes périurbaines. (cartographie Tisseo)
A court terme, le téléphérique Téléo devrait être la nouveauté du début de l'année 2022 entre l'oncopôle, l'hôpital de Rangueil et l'université Paul Sabatier : Tisseo le présente comme le maillon central d'une ceinture sud de l'agglomération, avec de part et d'autres de nouvelles lignes de bus avec des intervalles de 10 minutes en pointe et 20 minutes en journée. Elles relieront l'oncopôle à la gare de Colomiers, en rive gauche, et l'université Paul Sabatier à l'entrée de Saint Orens de Gameville.
Le nouveau dossier de transporturbain prolonge la réflexion en coordonnant l'analyse développée dans les chapitres consacrés aux tramways et au métro de Toulouse qui ont été actualisés.