17 mai 2023

Grenoble : du tram, peut-être du trolleybus... mais pas de téléphérique ?

Les dernières délibérations du Syndicat Mixte des Mobilités de l'Agglomération Grenobloise (SMMAG) semblent marquer une inflexion voire un revirement dans la politiqu des transports en commun. Après quasiment une décennie de statu quo du réseau après la mise en service de la ligne E du tramway hormis le court prolongement de la ligne A et quelques améliorations sur certaines lignes de bus, de nouvelles études vont être lancées pour envisager des extensions du réseau de tramway. Il n'y a cependant aucune surprise, puisqu'elles étaient déjà dans les cartons au début de ce siècle :

  • ligne A de Fontaine à Sassenage ;
  • ligne D de Saint-Martin-d'Hères à Grand'Place (pour rejoindre la ligne A) voire au stade Lesdiguères (pour maillage avec la ligne E) ;
  • ligne E vers Pont-de-Claix.

Dans ce cadre, devrait prochainement être attribué le nouveau contrat-cadre pour la fourniture de nouveaux tramways, qui devront notamment remplacer une partie des TFS, et éventuellement couvrir ces extensions. Dans un premier temps, le marché prévoit 20 nouvelles rames.

A court terme, auront lieu des travaux pour parachever le raccordement des lignes B et D à l'entrée du domaine universitaire afin de prolonger la ligne D à la gare.

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Grenoble - 31 décembre 2017 - La dernière ligne créée sur le réseau grenoblois est toujours exploitée à l'aide de TFS de la première génération (ici la rame n°2002) modernisées. Le remplacement de ces 53 rames s'effectuera progressivement compte tenu de cette opération qui a prolongé la carrière d'une partie du parc. La ligne E recevra probablement du nouveau matériel avec son prolongement tant attendu vers le sud. © transporturbain

En revanche, le lancement d'une étude d'opportunité pour l'exploitation par trolleybus des lignes C1 (Cité Jean Macé - Meylan / Montbonnot), C3 (Place Victor Hugo - Echirolles Centre du Graphisme) et C4 (Place Victor Hugo - Eybens), soit les trois plus importantes du réseau hors tramway,  est une surprise dans cette agglomération où ce mode de transport a disparu voici 25 ans. A l'époque, avait été fait le choix d'une exploitation par autobus thermique fonctionnant au GNV, largement présent désormais. Puis quelques autobus électriques ont été acquis, mais le choix s'est porté sur l'étrange Aptis commercialisé par Alstom, qui s'est révélé un échec commercial retentissant et dont la production a été depuis abandonnée. Pour autant, n'en tirons aucune conclusion hâtive.

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Grenoble - Rue Félix Poulat - 1984 - Ce qui est certain, c'est qu'on ne verra plus de trolleybus dans cette rue où le tramway a pris place. Quant aux PER180H, ils sont depuis longtemps un vieux souvenir. L'étude sur le retour du trolleybus ne présage d'aucune décision sachant que le périmètre potentiel reste quand même assez restreint. © J.H. Manara

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Grenoble - Rue Lesdiguères - 28 décembre 2016 - Cet Urbanway fonctionnant au GNV circule sur l'une des dernières rues au-dessus de laquelle les lignes aériennes des anciens trolleybus n'avaient pas totalement été déposées. © transporturbain

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Grenoble - Boulevard Agutte Sembat - 28 décembre 2016 - Même chose sur la ligne C1 : la dépose des anciennes lignes n'est pas totalement achevée 25 ans après l'arrêt de l'exploitation des derniers ER100. Un schéma bien peu compréhensible : une forme de remords ? Ce moignon a été démonté lors des travaux de réaménagement de cet axe, désormais réservé aux bus, aux vélos et à la circulation des riverains et livraisons. © transporturbain

Enfin, le projet de téléphérique (Métrocâble) entre Fontaine et Saint-Martin-le-Vinoux semble avoir du plomb dans l'aile depuis l'abandon du projet urbain des Portes du Vercors à Sassenage, qui constituait l'un de ses principaux arguments : en effet, la zone, inondable, a été déclaré inconstructible. Or l'Autorité Environnementale a clairement lié la viabilité du projet de téléphérique au projet Portes du Vercors. Dernier point, les complexités juridico-administratives qui ont déjà provoqué un report au plus tôt en 2025, dont le coût prévisionnel de 65 M€ semble de plus en plus inatteignable.

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16 février 2023

Nantes : Alstom dévoile les nouveaux Citadis

Alstom a présenté la première rame Citadis destinée au réseau de Nantes, pour prendre la succession des TFS et assurer les besoins liées à la création de nouvelles lignes, puisque 61 rames ont été commandées pour 46 à remplacer.

L'architecture de ces rames est calquée sur celles de Strasbourg, type 403, avec des bogies porteurs sous les postes de conduite, ce qui améliore la stabilité de la rame par apport aux rames type 302/305 et 402/405. Ce bogie supplémentaire (5 sur une rame longue contre 4 sur la configuration antérieure) procure aussi une meilleure insertion en courbe. En revanche, les aptitudes en courbe ne changent pas fondamentalement, ce qui reste toujours le point faible de cette gamme de matériel (elle n'est cependant pas la seule dans ce cas).

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La face avant est assez étonnante et suscitera certainement de nombreux débats sur son esthétisme. Sur les côtés, la forte prédominance d'un gris très sombre alourdit l'allure de ces rames par rapport à la simplicité de la livrée des TFS, Incentro et autres Urbos. (cliché Alstom)

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A l'intérieur, les assises seront composées d'une coque façon bois : il ne faudra pas compter sur le peu de moelleux des rectangles en tissu. On verra à l'usage l'adéquation du galbe de leur dossier. (cliché Alstom)

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Nantes - Cours J.F. Kennedy - 19 juin 2020 - Les TFS pionniers du retour du tramway en France vont tirer leur révérence et seront remplacés par les premiers Citadis d'Alstom pour ce réseau, plus d'un quart de siècle après la conception de cette gamme. On peut tirer un coup de chapeau à ces rames qui ont prouvé que le tramway n'était pas un mode de transport du passé. © transporturbain

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19 juillet 2022

Grenoble : la ligne D arrivera à la gare

Le développement des transports en commun grenoblois a connu un ralentissement très significatif ces dernières années, concernant notamment l'extension des tramways, ce qui montre une fois de plus qu'ils n'ont pas de couleur politique.

Une étude sur le maillage du réseau avait été réalisée par TTK à la demande du Syndicat Mixte des Mobilités de l'Aire Grenobloise, avec la création de plusieurs liaisons directes utilisant des raccordements entre les lignes, existants ou à créer. Finalement, l'idée semble avoir fait long feu et une seule opération a minima a été retenue : la courte ligne D sera prolongée à la gare de Grenoble, dont la station dispose de 3 voies. Un investissement modeste de 7,6 M€ modifiera le raccordement des Taillées. Un budget de 74 M€ est également prévu pour remplacer les TFS, de capacité insuffisante (et quand même âgées de 35 ans) sur le futur tronc commun avec la ligne B (puis la ligne A dans le centre ancien de Grenoble).

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Saint Martin d'Hères - Rue de la Houille Blanche - 28 décembre 2016 - Arrivée de la rame 2003 (de la première série, mise en service en 1987) au terminus de la courte et anonyme ligne D. Son prolongement à la gare entraînera un léger ecrêtement de la desserte de la ligne B, pourtant bien sollicitée par les étudiants. © transporturbain

Par ailleurs, les communes d'Echirolles et de Pont de Claix souhaitent obtenir le prolongement de la ligne E, au moins jusqu'à la station L'Etoile (initialement dénommée Flottibulle), voire jusqu'au centre de Pont de Claix. Seront-ils entendus ?

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Grenoble - Cours de la Libération - 31 décembre 2017 - Le terminus Louise Michel de la ligne E résulte d'une forme de compromis insatisfaisant. Les deux principales communes du sud de l'agglomération souhaitent le prolongement de cette ligne, au tracé très propice à une vitesse commerciale élevée, malheureusement pas totalement valorisé : sur ces longues lignes droites, les tramways trainent un peu trop... © transporturbain

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21 octobre 2020

Nantes : concertation sur les nouveaux tramways

Alors que le contrat avec Alstom portant sur le renouvellement des TFS du réseau de Nantes a été signé, la Métropole ouvre le 26 octobre - et jusqu'au 18 décembre - une phase de concertation sur le développement du réseau de tramways à horizon 2035 : outre les 5 km déjà annoncés pour améliorer la desserte de l'île de Nantes, notamment avec la création du nouveau centre hospitalier sur les terrains de l'ancienne a gare de Nantes Etat, le dossier présenté envisage un nouveau schéma d'exploitation du réseau de tramways, en partie maillé avec les lignes existantes. De nouvelles extensions sont également esquissées.

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Nantes - Allée du port Maillard - 15 juin 2006 - Passant au pied du château, la rame 334 dans son aspect actuel, après rénovation. La rame circule bien en direction de Haluchère, le conducteur a oublié de modifier sa girouette. © transporturbain

Du dossier de concertation, transporturbain a extrait les 6 variantes proposées : on notera que dans le scénario C, la ligne 8 est envisagée non pas en tramway mais en BHNS, alors que les 5 autres schémas ne prévoit que du tramway.

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Il apparaît donc que la ligne 6 doublerait la ligne 1 dans la traversée du centre de Nantes et assurerait la fonction de jonction avec ligne 2 entre Babinière et les universités. La ligne 7 assurerait la même complémentarité sur la partie ouest de la ligne 1, avec une nouvelle desserte de Saint Herblain. On note aussi la réutilisation de l'ancien tracé de la ligne 1. La ligne 8 a vocation à devenir une diagonale dans l'île de Nantes vers le quartier Malakoff.

Les questions portent surtout sur la desserte de l'ouest de Rezé, une extension vers Bouguenais, voire même l'aéroport et le maillage avec les branches sud du réseau existant, mais aussi sur la modification de la ligne 2 qui pourrait abandonner le terminus de la gare de Rezé pour rejoindre la ligne 4 à Greneraie. Quoi qu'il en soit, le projet proposé à la concertation ouvre la voie à un maillage serré dans le coeur de la métropole. S'il fallait se prononcer sur ces 6 scénarios, on pourrait suggérer :

  • le scénario F pour la ligne 6 (terminus Rezé Espace Diderot)
  • le scénario E pour la ligne 7 (terminus Greneraie via Pirmil)
  • les scénarios A, E ou F pour la ligne 8 (liaison Doulon - Californie via Mangin)

L'intérêt d'une gare TER à la station Mangin, contribuant à un RER nantais, en sort d'autant plus renforcée. Et il faut le dire : nos réflexions sur l'extension du réseau sont - une fois n'est pas coutume - dépassées !

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22 juin 2020

Nantes : de nouveaux tramways signés Alstom

Ce n'est pas franchement une surprise, mais avec un petit côté symbolique : on serait tenté de dire qu'il s'agit d'un retour aux sources. Après avoir diversifié ses fournisseurs, d'abord avec Bombardier (à l'époque, encore ADTranz) puis avec CAF, les tramways nantais renouent avec Alstom. Le marché destiné à préparer le renouvellement des TFS de première génération et couvrir les développements annoncés du réseau a donc été attribué au Citadis. Il comprend 76 rames, au gabarit de 2,40 m mais avec une longueur inédite : 48 m. La tranche ferme devrait comprendre 46 rames.

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Allure assez futuriste pour le Citadis nantais, qui n'est pas sous certains aspects sans rappeler la version tourangelle. Cependant, encore une fois, une allure sombre risque de se dégager du matériel. C'est assez regrettable pour l'image du transport public, qui n'est pas qu'un objet de designer et doit aussi véhiculer une image positive. Tant de gris procure un sentiment d'austérité... et un certain manque d'imagination... (document Alstom)

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Observez les différences entre ces deux images de synthèse pour découvrir les différences entre la première visualisation (de juin) et celle de décembre (actualisation de cet article le 12 janvier 2021), en particulier disparition du bogie entre les 2 portes avant. Le nouveau Citadis nantais reprend l'architecture du type 405 développé pour Strasbourg. Confirmation sur ce film... (document Nantes Métropole)

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Encore du gris à l'intérieur, certes marié avec du blanc et des revêtements façon bois, qui donne une ambiance pour le coup un peu plus chaleureuse et cosy. Reste à apprécier le confort des assises... (document Alstom)

Leur arrivée sera accompagnée de la construction d'un nouveau site de maintenance à La Babinière, en lien avec le projet de jonction entre les lignes 1 et 2 au nord de l'agglomération.

On en profite aussi pour souligner que la transformation de la gare de Nantes va bon train et que le parvis devant l'entée Nord a été débarrassée de toute circulation automobile. Le jardin botanique situé face à la gare devient donc la salle d'attente la plus agréable de France (surtout quand il fait beau).

En revanche, le nouveau mobilier de la station de tramway, si esthétique soit-il, peine à être qualifié d'abri...

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Nantes - Boulevard de Stalingrad - 19 juin 2020 - Le TFS nantaise connaît donc désormais leur successeur, qui devrait arriver d'ici 12 à 18 mois pour les premiers essais. Le nouveau mobilier ne doit en effet pas abriter grand-monde en cas de pluie, que ce soit ceux qui attendent le tram ou ceux qui le quittent. L'esthétique a primé sur l'usage. Dommage ! © transporturbain


 

MISE A JOUR - 12.02.2021

Les nouvelles rames nantaises reprendront l'architecture strasbourgeoise avec un premier bogie placé sous le poste de conduite, ce qui doit se traduire par une augmentation de la longueur du premier module pour arriver à la longueur requise.

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03 mars 2020

Grenoble vers un nouveau marché de tramways

Il en était question lors de l'inauguration du petit prolongement de la ligne A à Pont de Claix pendant les fêtes de fin d'année : le Syndicat Mixte des Mobilités de l'Agglomération Grenobloise (nouvelle appellation du SMTC) devrait lancer un appel d'offres pour la fourniture de 20 rames de tramway de 300 places, qui viendront remplacer 15 TFS, parmi celles n'ayant pas été rénovées, c'est à dire les 15 dernières unités livrées. Le surcroît de 5 rames est la conséquence du projet de réorganisation du réseau avec la création de nouvelles liaisons directes par l'utilisation ou la création de raccordements entre les lignes existantes.

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Grenoble - Rue Félix Poulat - 29 décembre 2018 - La motrice 2050 sur la ligne A : la dernière tranche de TFS devrait être la première à partir avec la commande de nouvelles rames de grande capacité. © ortferroviaire

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02 janvier 2020

Une décennie pour les transports urbains

La décennie qui commence sera, du moins espérons-le, celle d'un nouveau rapport entre la ville, ses habitants, ses activités et la façon de se déplacer. Déjà, dans plusieurs villes, l'usage de la voiture commence à reculer. L'usage du vélo augmente d'autant plus nettement quand il est précédé d'aménagements de qualité pour faciliter et sécuriser la circulation vis à vis du trafic automobile. Le citadin réapprend parfois même à devenir piéton, surtout quand les villes font des efforts pour réaménager les trottoirs et délimiter des espaces qui leur sont plus favorables. Les situations demeurent cependant très fluctuantes en fonction des conjonctures locales et de la compréhension du sujet par les élus locaux. A ce titre, on a pu constater que les revirements pro-voiture qui ont suivi les élections municipales de 2014 ont souvent été de courte durée : le bon sens a fini par l'emporter. La cure de réduction de la dépendance exclusive à la voiture n'est pas terminée, mais le processus est tout de même globalement engagé.

Les transports en commun apparaissent plus que jamais comme l'épine dorsale des transports dans les bassins urbains. On peut tout de même mesurer l'important chemin accompli depuis le tournant des chocs pétroliers de 1973 et 1979 : il est indéniable que les réseaux urbains reviennent de loin, mais pour autant, le retard accumulé durant les Trente Glorieuses, civilisation de l'auto-mobilité, reste conséquent. Alors que de plus en plus de déplacements se font autour du coeur d'agglomération, les investissements portent encore principalement sur la (re-)constitution de lignes radiales : Strasbourg (avec la ligne E), Grenoble (avec la ligne D), Nice (avec la ligne T3) et Lyon (avec la ligne T6) font exception avec la réalisation au moins d'amorces de lignes de rocade.

En ce début d'année 2020, la France compte, hors Ile de France, 5 réseaux de métro (Marseille, Lyon, Lille, Toulouse et Rennes), 25 réseaux de tramways classiques et une ligne de tramway sur pneus (Clermont-Ferrand). Il faut aussi ajouter que 3 réseaux de villes frontalières desservent la France : le tram-train de Sarrebruck vient à Sarreguemines, le réseau bâlois dessert Saint Louis en plus du village du Leymen et désormais Annemasse avec les tramways genevois.

Le marché du tramway en France devrait être, au cours de la décennie, animé car une première projection peut faire état d'un besoin minimal d'au moins 450 rames en ne considérant que le renouvellement des premières générations et les opérations déjà identifiées. Ainsi, Nantes prévoit le remplacement des 46 TFS. D'ici 2030, il faudra probablement en faire de même avec les 53 TFS grenoblois. En Ile de France, l'appel d'offres est déjà passé pour retirer les 35 éléments du T1, dans un appel d'offres de 120 unités couvrant l'ensemble des besoins de la rocade nord entre Rueil-Malmaison et Val de Fontenay. A Lille, si on ne connaît pas encore l'ampleur des besoins liés à la réalisation de nouvelles lignes, du moins faudra-t-il remplacer les 24 rames Breda actuelles. Enfin, à Nancy, il faudra remplacer le TVR et l'agglomération projette l'acquisition de 25 rames.

Au chapitre des développements, outre Lille dont on ne connaît pas encore le volume de rames nécessaires pour les nouvelles lignes esquissées l'an passé, Angers aura besoin d'une vingtaine de rames pour ses 2 nouvelles lignes, tandis que Montpellier devrait see doter de 29 rames pour la ligne 5. Les extensions marseillaises devrait générer la commande d'une trentaine de rames. Brest aurait besoin de 10 unités et Tours d'une vingtaine, pour leur deuxième ligne. On peut d'ores et déjà considéré que Lyon devra acquérir au moins une dizaine de rames pour le prolongement de T6 jusqu'au campus de La Doua. Les réflexions havraises pourraient motiver le besoin de 12 à 20 rames selon l'ampleur des investissements, incluant notamment la transformation de la ligne ferroviaire de Rolleville.

Le métro ne restera pas à quai. Dès cette année, une tête d'affiche : la deuxième ligne de métro à Rennes avec la première mise en exploitation du Cityval de Siemens. Lyon reçoit ses MPL16 dans le cadre de l'automatisation de la ligne B et du renforcement de la capacité de la ligne D. Toulouse allonge ces jours-ci les trains de la ligne A pour faire face à la hausse continue et soutenue de la demande. Marseille vient de désigner Alstom pour renouveler son matériel, en lien avec l'automatisation de son réseau. Lille finira bien par accoucher du projet d'augmentation de capacité de sa première ligne...

Voici donc pour le socle, et encore une fois, hors Ile de France (pour laquelle nous consacrons un article similaire dans transportparis).

Quant aux véhicules routiers, on peut à grands traits esquisser deux lignes d'action : l'amélioration des performances de l'exploitation, avec la réalisation de BHNS plus ou moins évolués dans leur degré de séparation par rapport à la circulation générale, et l'électrification de la motorisation. Le bus électrique à batteries semble démarrer plus difficilement que ce que l'imaginaient constructeurs et élus locaux, ce qui ouvre une brêche favorable au trolleybus nouvelle génération, ne posant pas de question d'autonomie et de modalités de recharge nocturne. Puisse cette décennie faire du slogan de transporturbain « le trolleybus est le seul bus électrique complètement interopérable » une réalité communément admise. La relance à Saint Etienne et les nouveaux projets lyonnais seront certainement scrutés par de nombreux observateurs.

Au-delà, il faudra assurément constituer un fonds d'investissement pour les transports publics, de sorte à ce que l'Etat - et aussi l'Union Européenne - puisse soutenir les collectivités locales dans ces projets au nom de la réduction de la consommation d'énergies fossiles importées. La FNAUT ne cesse de demander le lancement d'un nouvel appel à projets type Grenelle Environnement, mais son efficacité ne peut être réelle sans un appui financier conséquent. La prise de conscience de la population est bien réelle et les attentes sont fortes. Se traduiront-elles dans les urnes ? La sphère politique est-elle vraiment au diapason du corps électoral ? Si nous posons les questions, c'est que nous ne sommes pas convaincus des réponses... Néamoins, le transport public urbain a devant lui une décennie prometteuse si on lui en donne réellement les moyens, ce qui supposera de faire des choix, qui seront parfois jugés tranchés sinon radicaux... mais on a trop attendu, en dépit des réels efforts accomplis au cours des 4 dernières décennies.

Quant au véhicule autonome, promis par certains à un grand avenir, il est encore en phase expérimentale, avec des véhicules de très faible capacité à une vitesse très réduite. L'autonomie totale des véhicules routiers ne sera probablement pas mûre de sitôt, moins pour des raisons techniques qu'administratives : la maîtrise technologique évolue mais c'est dans la définition des responsabilités qu'il faudra statuer en cas d'accident. Le véhicule autonome privilégiera-t-il ses occupants ou le piéton face à lui ? Autre interrogation : ces véhicules nécessitent une hyper-connectivité et une fiabilité des bases de données (de sorte à ce que la voiture ne cherche pas à passer par une rue en escaliers par exemple...). Qui plus est, dans une vision partagée, il n'est pas avéré que ces nouveaux véhicules soient plus économes en distance parcourue. En revanche, la décennie qui débute pourrait être celle d'une déconnexion croissante entre la propriété et l'usage de l'automobile.

Bonne année !

18 septembre 2019

Inventaire des tramways en France en 2019

Plusieurs de nos lecteurs nous l'ont demandé. C'est chose faite : transporturbain vous propose une troisième édition de l'inventaire des tramways, trams-trains et Translohr circulant en France en 2019. Nous avons pris un peu d'avance en comptabilisant des commandes actuellement notifiées et dont la livraison a débuté. Figurent également les marchés attribués (par exemple en Ile de France pour T9 et T10) et ceux qui ont été lancés (Nantes pour le renouvellement du parc et les besoins des nouvelles lignes).

Vous trouverez ces documents dans la page d'accueil consacrée aux réseaux français.

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03 septembre 2018

Nantes : appel d'offres pour remplacer les TFS

Nous en parlions déjà dans un billet du 26 janvier 2017. L'appel d'offres est donc désormais lancé. Il prévoit l'acquisition en tranche ferme de 46 rames destinées à remplacer les TFS livrées entre 1984 et 1992, mais également 2 tranches optionnelles de 15 rames chacune pour les extensions du réseau notamment dans l'île de Nantes.

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Nantes - Cours des Cinquante Otages - 29 février 2016 - Pionniers de la renaissance à grande échelle du tramway en France, les TFS de première génération sont dans la ligne de mire de ce nouvel appel d'offres. © E. Fouvreaux

Devant le succès de fréquentation du réseau, la SEMITAN s'interroge sur la stratégie capacitaire avec une contrainte de longueur maximale fixée à 48 m. La question à régler au cours de la procédure est la suivante : faut-il acquérir d'emblée des rames d'une telle longueur ou commencer avec des rames plus courtes tout en prévoyant leur allongement dans le cadre du marché ? La première alternative nous semble tout de même plus logique, avec affectation du matériel neuf prioritairement sur les lignes 1 et 2, les Incentro et les Urbos allant sur la ligne 3 et sur les futures lignes.

Une fois n'est pas coutume en France, le marché devrait être assez ouvert puisque les 3 principaux constructeurs sont déjà présents : Alstom, Bombardier, CAF.

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03 août 2017

Grenoble : 30 ans de tramways

Encore un anniversaire : celui des tramways nouvelle génération de Grenoble, dont la première ligne était mise en service le 3 août 1987. Suivant de près l'expérience nantaise, la capitale dauphinoise a été la première à réintroduire le tramway au coeur même des quartiers les plus centraux alors qu'à Nantes, il ne faisait que les tangenter. Piétonnisation partielle du centre-ville, nouvelle offre de transport et surtout arrivée de la deuxième version du TFS avec plancher bas partiel : une forte demande des élus locaux et des associations d'usagers, en avance sur les questions de commodité d'usage et d'accessibilité pour les personnes handicapées.

Désormais fort de 5 lignes, le réseau grenoblois est néanmoins appelé à connaître d'importants développements compte tenu de la forte pression du trafic routier dans une métropole fréquemment noyée sous la pollution.

Cet anniversaire est évidemment l'occasion de vous rappeler notre dossier sur les tramways de Grenoble !

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