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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains

La ligne B du métro de Rennes

Une décision rapide...

Le succès instantané de la première ligne a confirmé les élus rennais dans leur choix et justifié le lancement d’une étude sur une deuxième ligne dans la foulée de la mise en service de la première, sur un axe est-ouest intégrant la desserte du campus universitaire de Beaulieu. Le mode de transport était figé en 2003 : ce serait un métro. Le 24 avril 2009, le tracé de la ligne B, longue de 13,4 km,  reliant Saint-Jacques-de-la-Lande à Cesson-Sévigné fut adopté. Comprenant 15 stations, la ligne B croise la ligne A en deux points : à la gare et à la station Sainte-Anne. Le coût de cette deuxième ligne était alors estimé à 1 MM€.

En novembre 2010, l’agglomération a retenu le Cityval de Siemens et Lohr Industries pour équiper cette nouvelle ligne. Il s’agit de la première application mondiale de ce nouveau métro automatique constitué d’une caisse reposant sur un châssis et des essieux de type routier guidés par le système de rail central et de galets développé pour le Translohr. Conséquence : la deuxième ligne du métro de Rennes a adopté un système totalement différent et donc incompatible avec la première. Le Cityval au gabarit de 2,65 m est bien plus large que le VAL208 et ses 2,08 m.

... mais un projet retardé

L’enquête publique s’est déroulée entre le 12 décembre 2011 et le 20 janvier 2012, faisant émerger un allongement de la section souterraine de 600 m. La Déclaration d’Utilité Publique a été prononcée le 31 août 2012. Les travaux débutèrent en janvier 2014 pour une mise en service initialement attendue en 2019. Le nouvel atelier du matériel roulant est également mis en chantier à Saint-Jacques-de-la-Lande.

Cependant, le chantier a connu plusieurs tracas lors du percement du tunnel par le tunnelier Elaine, principalement par la fragilisation d'un sol instable affectant le bâti, amenant à retarder le projet à horizon 2020, avant que ne survienne la crise pandémique de 2020-2022, mettant à l'arrêt pendant plusieurs semaines le chantier. Puis d'autres difficultés sont apparues, liées au choix même du système de transport. Il y eut d'abord la mise au point du processus de fabrication des 25 rames à 2 caisses, les premières du type Cityval, puis des tracas sur le dispositif de guidage. La validation administrative a été longue à obtenir, motivant de nouveaux décalages du calendrier de mise en service, d'abord espéré en fin d'année 2021 puis en 2022, avant que ne soit enfin stabilisée l'échéance du 20 septembre 2022.

Parallèlement à la construction de cette nouvelle ligne, à l'occasion du renouvellement de la billettique, les stations de métro ont été dotés de portillons contrôlant l'accès en fin d'année 2020.

Un métro haute performance... mais aussi hautes vibrations

Les rennais pouvaient dès lors s'enorgueuillir d'habiter dans la plus petite ville du monde disposant de deux vraies lignes de métro. Dès le premier jour, le confort en retrait par rapport aux VAL208 a été pointé du doigt, conséquence du choix de la technique Translohr, d'un roulement direct sur une plateforme bétonnée et de l'absence de guidage latéral comme sur un métro sur pneumatiques traditionnel. En outre, les galets de guidage provoquent un bruit strident désagréable. En revanche, les problèmes d'accélération et de freinage, jugés trop brutaux dans les premiers jours, ont été rapidement résolus. Si les performances sont élevées, avec une vitesse commerciale de plus de 38 km/h (avec un temps de trajet de seulement 21 minutes), le pilotage automatique a été adapté pour mieux gérer ces séquences, sachant que la majorité des voyageurs sont debout.

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Rennes - entre Beaulieu et Atalante - 26 janvier 2023 - Le long viaduc à travers le domaine universitaire au nord-est de la ville et la grande baie frontale permettent de visualiser complètement la plateforme bétonnée et les modalités de fixation du système de guidage. A cet endroit, un défaut sur la structure en béton impose un ralentissement très prononcé en direction de Saint-Jacques. © transporturbain

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Cesson - Viasilva - 26 janvier 2023 - Au terminus nord-est de la ligne B, établi en viaduc, il est aisé d'observer le fonctionnement des appareils de voie de la croisée d'arrière-gare. On peut aussi noter l'importante surface vitrée, les parois latérales étant simplement sérigraphiées. © transporturbain

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Intérieur d'une rame Cityval : l'objectif est d'accueillir un maximum de voyageurs, d'où un nombre de places assises très réduit. Cependant, la circulation des voyageurs est nettement plus aisée que dans une rame VAL, en outre dépourvue d'intercirculation. L'affluence en heures creuses (ici après le départ de Saint-Jacques) est assez modeste. © transporturbain

plan-metro-rennes-2022

Des stations sobres et plutôt réussies

La deuxième ligne de métro marque une rupture avec le classicisme des stations de la première, très similaires à celles de Lille et Toulouse. Elles sont plus vastes et ont fait l'objet d'une recherche esthétique, qu'on retrouve régulièrement sur le réseau. Un effort a été porté sur la station Sainte-Anne. En revanche, pour un métro de conception récente, il apparaît des lacunes dans l'organisation des circulations verticales, certaines stations profondes étant relativement peu dotées en escaliers mécaniques.

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Rennes - Station Colombier - 26 janvier 2023 - Les stations ont elles aussi grandi par rapport à la ligne A, conçues de façon très proche de celles de Lille et Toulouse. La réalisation est soignée, ce qui contribue à rendre ces espaces plutôt agréables. En revanche, les stations sont parfois profondes, donc le gain de temps de la vitesse commerciale est minoré par des délais d'entrée et de sortie. © transporturbain

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Rennes - Station Sainte-Anne ligne B - 26 janvier 2023 - Ambiance plus colorée dans cette station centrale, en correspondance avec la ligne A. Sur le quai en direction de Cesson, l'affluence est plus importante, du fait de la desserte du campus universitaire. Cependant, en dehors de ces mouvements, la fréquentation apparaît assez modeste en journée. © transporturbain

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Saint-Jacques-de-la-Lande station Gaité - 26 janvier 2023 - En dépit des correspondances bus en surface, l'affluence en journée est donc parfois faible. Le pôle universitaire de Beaulieu, à l'autre extrémité de la ligne, génère une affluence plus soutenue. © transporturbain

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Rennes - Station Saint-Germain - 26 janvier 2023 - Les sens interdits ne mentionnement pas une porte défaillante, mais une porte inutilisée puisque les stations ont été conçues de sorte à pouvoir accueillir des rames de 3 voitures. L'accès à cette station est assez fastidieux, car établie à grande profondeur, et les cheminements sont peu mécanisés. © transporturbain

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