La fin des premiers tramways barcelonais
Un dernier sursaut venu d'Amérique
La recherche de solutions à moindre coût amena la compagnie d’abord à moderniser le parc existant, en conservant les trucks Brill et en installant de nouvelles caisses.
Cependant, la suppression du réseau de tramways de Washington constitua une aubaine et Barcelone récupéra 100 motrices PCC en bon état, en 1961-1963. La série 500 essaya d'en transposer certains principes en adoptant ne 1963 la roue élastique et une nouvelle chaîne de traction. Cependant, l’entretien du matériel était limité en raison des difficultés économiques. L’arrivée des américaines provoqua un dernier sursaut et permit l’élimination de l’ensemble du matériel ancien entre 1961 et 1965.
Barcelone - Passeig de Colon - 1964 - Ce cliché a été pris peu après l'arrivée des PCC qui avaient à leur arrivée une moustache frontale supprimée par la suite du fait de la corrosion. (Archives TMB)
Sur les 12 lignes de trolleybus, les 50 véhicules primitifs furent rejoints en 1950 d’abord par 18 trolleybus BUT anglais à impériale et caisse complètement fermée en 1950, 30 véhicules à caisse simple puis 25 Vetra VA3-B2 français. Plusieurs BUT furent recarrossés par la suite à un seul étage.
Barcelone - Plaça de Catalunya - 10 juin 1964 - Vetra exporta 25 VA3-B2 à Barcelone. Affecté à la ligne FC, cet exemplaire est vu devant la gare du chemin de fer de Sarrià. La Dauphine Renault visible à droite donne à ce cliché une allure assez française ! (cliché X)
Une fin politique
Situation du réseau en 1964 : il ne reste qu'un seul axe à voie métrique. (Tranvies de Barcelona, F. Zurita)
Alors que bien des réseaux européens avaient entamé - sinon achevé - l'élimination de leurs tramways, Barcelone avait réussi à maintenir, non sans mal, une armature de réseau à voie normale et plusieurs ramifications vers les faubourgs. Néanmoins, plusieurs grands axes avaient été éliminés.
Barcelone - Passeig Isabel II - 1963 - Au fur et à mesure des rénovations, les tramways barcelonais ont troqué le rouge et crème pour deux tons de bleu, moins flamboyants, mais néamoins élégants. (cliché X)
Cependant, le régime franquiste décréta l’abolition des transports électriques en surface, scellant le sort des tramways et des trolleybus, en dépit des efforts pour maintenir le service et entretenir au mieux le matériel malgré les moyens limités. Les prototypes de modernisation ne connurent aucune descendance.
Barcelone - Poblenou - 1967 - La motrice n°869 est la dernière de 40 livrées en 1924, ultime série montée sur truck Brill. Le terminus est conçue de façon très simple et le receveur retourne la perche pour remettre la voiture en ligne. © Ch. Buisson
Barcelone - Barceloneta - 1967 - Les 1200 copiaient assez largement l'esthétique des PCC américaines, 18 ans avant la traversée de l'Atlantique d'authentiques motrices de ce type. L'acquisition de PCC avait été envisagée dès l'apparition de cette nouvelle génération de tramways, mais les moyens manquaient. © Ch. Buisson
Barcelone - Barceloneta - 1967 - Au même endroit et sur la même ligne, une authentique PCC, dont les flancs sont largement garnis de publicité pour augmenter les recettes du réseau. Bien que trentenaires, ces motrices avaient modernisé le service et supplantaient encore assez nettement le confort d'autobus contemporains. © Ch. Buisson
Les trolleybus furent remplacés par des autobus en 1968. Le 19 mars 1971, les deux dernières lignes étaient converties à l’autobus. Il s’agissait du 49 Drassanes – Horta et du 51 Drassanes – Jùlia, service de renfort qui avait été créé un an plus tôt. A cette date, seul le folklorique tramway bleu de l’avenue de Tibidabo, pour accéder au parc d’attractions, rappelait l’histoire du réseau.
Barcelone - Passeig de Colon - 18 mars 1971 - La ligne 49 fut l'une des deux dernières lignes de tramway de Barcelone. L'autobus prenait la relève le lendemain avec des véhicules plus récents mais d'une performance et d'un confort nettement inférieurs. (cliché X)