Aubagne confirme son projet de tram
Aubagne confirme son intention de construire une première ligne de tramway, longue de 7,2 km entre la gare d'Aubagne et le quartier Le Charrel. Le coût atteint116 M€, financé par l'agglomération, le Département, la Région et l'Etat qui a confirmé une contribution de 13,76 M€ dans le cadre du Grenelle de l'Environnment. Aubagne sera donc à n'en pas douter la plus petite agglomération dotée d'un tramway, si on fait exception du village de Leymen, desservi par les tramways de Bâle. Par rapport au plan de ce lien, la variante de tracé de la gare semble ainsi donc avoir été retenue ainsi que l'antenne du Charrel.
Le projet devrait se poursuivre, avec deux étapes supplémentaires en 2016 et 2019 pour rejoindre à l'ouest Penne-sur-Huveaune et à l'est la zone industrielle des Paluds.
Limoges commande des Swisstrolley
Le marché de 4 trolleybus articulés (au minimum) lancé par le réseau de Limoges a été attribué à Hess et à son Swisstrolley. Le réseau avait procédé à un test des véhicules en compétition avec un Trollino 18 de Solaris et un Swisstrolley3. Victoire du candidat suisse. Un nouveau trolleybus va donc être homologué en France et, plutôt que de faire de brasser de l'air en se lamentant de l'échec du Cristalis, Lyon, la "capitale française du trolleybus", ferait bien de contacter Limoges pour regrouper les besoins et ainsi relancer le trolleybus en France.
Lens - Béthune : coup d'arrêt au projet
Le projet de tramway du bassin minier sur les agglomérations de Lens, Hénin-Beaumont, Béthune et Bruay-la-Bussière repart de zéro : des divergences entre les élus locaux et la Chambre de Commerce ont conduit à cette décision. Toutefois, le principe n'est pas remis en cause, mais l'échéance de la réalisation est reportée, probablement pas avant 2020.
Toulouse : arrêt - momentané ? - des travaux
Le tribunal administratif de Toulouse a ordonné l'arrêt des travaux du prolongement du tramway de Toulouse de la station Arènes jusqu'au Palais de Justice, projet appelé Garonne. Les déviations de réseau souterrains, préliminaires à la construction du tramway, peuvent continuer, mais la justice interdit la construction des installations liées au tramway. L'agglomération et la ville de Toulouse ont décidé de déposer un pourvoi en cassation auprès du Conseil d'Etat, arguant notamment du fait que le projet s'inscrit dans le cadre du Grenelle de l'Environnement initié par l'Etat.
Le tribunal considère dans les motivations de sa décision, qu'un autobus est un mode de transport suffisant pour assurer la liaison en question. En réalité, il semblerait que le lobby des partisans de la voiture, opposé au développement du tramway, ait convaincu le tribunal administratif de planter le projet.
Si on ne saurait remettre en cause les compétences juridiques de cette instance, sa capacité à déterminer si tel ou tel mode de transport est approprié reste encore à démontrer !
Nantes : un BHNS avant le tram 5
Le réseau des tramways nantais a fait une pause au cours de ces dernières années et la quatrième ligne structurante a été réalisée en bus à haut niveau de service. Pour autant, l'agglomération continuera le développement du tramway avec d'une part la jonction entre les lignes 1 et 2 au nord de la ville, et avec un projet de cinquième ligne destiné à desservir l'ile de Nantes, vaste terrain dont la reconversion est engagée : friches industrielles, ancienne gare aux marchandises feront place à de nouvelles constructions et équipements, dont l'extension du centre hospitalier.
La nouvelle ligne empruntera notamment le pont Eric Tabarly qui sera mis en service cette année, à l'est des actuels franchissements de la Loire. Elle reliera l'ile de Nantes au quartier Malakoff, selon une logique est-ouest, et sera en correspondance avec les trois lignes existantes et le Busway. Elle devrait soulager efficacement leurs sections centrales en créant une liaison directe sans recourir à une correspondance à Duchesse Anne (avec le Busway) ou place du Commerce (avec les trams 2 et 3).
Sa mise en service est prévue en 2020 et dans un premier temps, une ligne de bus "Chronobus" sera mise en service en 2013 sur une partie du tracé du tramway.
Bordeaux : la phase 3 du tramway bientôt lancée
L'enquête d'utilité publique de la ligne D Quiconces - Eysines Cantinolle se déroule jusqu'au 13 juillet. Longue de 9,8 km avec 15 stations, elle coûtera 211 millions d'euros matériel inclus (10 rames). Une première section de 2,5 km sera réalisée avec alimentation par le sol, jusqu'à la barrière du Médoc. Au-delà, la ligne aérienne sera installée. La section terminale sur Eysines sera réalisée en voie unique avec évitements aux stations. Le trafic attendu est de 1800 voyageurs par heure et par sens à la mise en service.
Une gare pourrait être créée sur la ligne ferroviaire de ceinture dans le quartier Saint-Germain, en correspondance avec la ligne D du tramway.
Parallèlement, le tram-train du Médoc progresse : sa mise en service est prévue dans trois ans. Longue de 7 km, elle comprendra six stations depuis la place Ravezies jusqu'à la gare de Blanquefort, implantées sur une voie unique le long de la ligne TER du Médoc. Il ne s'agira pas d'un tram-train interconnecté, comme à Mulhouse, mais d'un tram express, plutôt comme T2 à Paris et T3 à Lyon. Le service sera assuré tous les quarts d'heure en 25 minutes. Le coût du projet est de 80 M€ dont 11 M€ apportés par l'Etat et 20 M€ par la Région Aquitaine, la Communauté Urbaine finançant le solde.
L'exploitation de cette ligne devrait être branchée à la ligne C dont elle constituerait une antenne.
Les tramways de Genève au pays de Gex ?
Genève a mis en service voici trois semaines une nouvelle extension de son réseau de tramways qui s'approche désormais de la frontière franco-suisse puisqu'il dessert désormais le centre d'essais et de recherches nucléaires. En desservant Meyrin, les TPG cherchent ainsi à capter une clientèle transfrontalière travaillant à Genève.
Le 16 mai dernier a eu lieu la première réunion transfrontalière consacrée au projet de prolongement jusqu'à Saint-Genis - Pouilly, côté français : 2,5 km pour rejoindre la mairie, un coût estimé à 35 M€ pris en charge par le Département de l'Ain, l'Etat au travers du Grenelle de l'Environnement, et probablement la Confédération Helvétique, si la logique retenue pour le financement du prolongement à Annemasse était reproduite. La mise en service est attendue en 2016.
Dans le Pays de Gex, le lancement du projet de prolongement du réseau genevois au Grand-Saconnex devrait susciter l'intérêt côté français d'une réutilisation de l'emprise de l'ancienne ligne Bellegarde - Gex - Divonne les Bains, au moins jusqu'à Gex : les habitants de Divonne sont plus proches de la gare de Coppet, sur l'axe Genève - Lausanne, abondamment desservie par les CFF. En revanche, une desserte jusqu'à Divonne faciliterait l'accès aux nombreux sites de recherche autour du CERN. Verra-t-on un jour des tramways suisses des TPG circuler sur une ancienne ligne de chemin de fer française ?
Algérie : mise en service du tramway d'Alger
Disparus en décembre 1959, n'échappant donc pas à la vague de démantèlement emportant l'ensemble des réseaux français, les tramways sont revenus à Alger ce 8 mai avec la mise en service d'une première ligne longue de 7,2 km entre Bordj el Kiffan et la cité Mokthar Zerhouni. Une extension à la place des Fusillés est prévue pour l'été 2012 pour achever une ligne de 16,2 km et comprenant 28 stations.
L'exploitation est assurée par une filiale du groupe RATP, la Setram (Société d'Exploitation des Tramways) avec 41 rames Citadis 302.
Nancy : les Ansaldo filent à l'italienne
Après une décennie de procédures et de palabres, la communauté urbaine du Grand Nancy et le constructeur Ansaldobreda sont parvenus à un accord concernant les sept trolleybus acquis en 2001 et qui n'ont jamais circulé sur le réseau. Perches trop courtes ne pouvant être allongées, freinage non conforme à la réglementation, l'affaire a alimenté la chronique nancéienne déjà copieusement servie par les aventures du TVR. Les six trolleybus non réceptionnés sont donc repartis en Italie... un seul reste - pour l'instant ? - à Nancy puisqu'il a été réceptionné par son propriétaire...
Reims inaugure son tramway
Depuis samedi 16 avril, l'agglomération de Reims a renoué avec le tramway disparu en 1939. La mise en service de la première ligne longue de 11,2 km met fin à plus de vingt ans de chronique champenoise.
Reims, cours Jean-Baptiste Langlet - 17 avril 2011 - Perspective sur la cathédrale : les aménagements retenus s'insèrent parfaitement dans le tissu architectural rémois, constitué d'immeubles construits pour l'essentiel après les bombardements de la première guerre mondiale. © transporturbain
En effet, un premier projet avait été défini dès 1984 et présenté au public, enthousiaste, dès 1986. Considéré prioritaire par l'agglomération et approuvé par l'Etat en 1990, le projet est torpillé par l'opposition des commerçants et des riverains : la ville recule. C'était peut-être trop tôt alors même que le tramway ne circulait encore que dans des villes de taille relativement importante : Lille, Marseille, Saint-Etienne, Nantes et Grenoble.
Dix ans plus tard, la mise en service du tramway d'Orléans commençait à faire bouger les lignes car la taille de l'agglomération se rapprochait déjà un peu plus de la situation rémoise. Le projet était relancé dès le retour du père du projet initial à la tête de la ville.
Il s'agit en réalité de deux lignes en tronc commun : la ligne A longue de 9 km relie le quartier Neufchâtel à l'hôpital Robert Debré, tandis que la ligne B longue de 6,9 km assure la liaison entre la gare centrale et la gare TGV de Bezannes, qui est par ailleurs connectée au réseau TER.
La desserte est assez intense pour une ville de 181 000 habitants et une aire urbaine de 290 000 : sur la ligne A, la fréquence en semaine oscille entre 6 et 7 minutes en semaine, 8 minutes le samedi, 20 minutes le dimanche et s'abaisse à 25 minutes en extrême matinée et en soirée. La ligne B est desservie toutes les 18 à 24 minutes et en soirée, la desserte est calée sur les TGV desservant la gare TGV de Bezannes.
Le tramway a été construit sous la forme d'un partenariat public-privé comprenant Transdev, Alstom, la Caisse des Dépôts et Consignations, la Caisse d'Epargne Champagne-Ardennes, Bouygues et Colas pour les acteurs essentiels. Le groupement MARS, Mobilité Agglomération Reims, assure l'exploitation et la maintenance.
Ce qui surprend dès les premiers tours de roue, c'est la vitesse à laquelle le tramway circule : 20 km/h de moyenne, et surtout des pointes à 60 km/h sur les avenues, des intersections franchies à 40 et une pointe à 70 sur la voie unique rejoignant la gare TGV de Bezannes. Lors de ce week-end inaugural, il fallait marquer les esprits : c'est chose faite et on entendait des "ça fonce !" dans les rames bondées tant les rémois attendaient leur tramway.
Dans le centre, de Bouligrin à Comédie, le tramway circule en alimentation par le sol et près du palais de justice comme en aval de la station Comédie, les appareils de voie du débranchement d'une future troisième ligne sont déjà installés, preuve que Reims imagine déjà la suite. Et pour enfoncer le clou, les stations sont dimensionnés pour des rames de 45 m... alors que les 18 rames Citadis actuelles sont en configuration 32 m. Signe que Reims croit au succès de son projet !