Allemagne : Mercedes place ses premiers e-Citaro
A son tour, Mercedes se lance dans l'aventure des autobus électriques à batteries. Il est intéressant de constater le décalage par rapport à ses concurrents l'évolution de la motorisation des autobus. Le Citaro hybride vient de faire son apparition dans le catalogue et les véhicules électriques sont tout juste en production.
Après les 3 premiers véhicules pour le RNV et 20 autres pour Hamburg, le constructeur livre à présent à Berlin le premier des 15 e-Citaro au BVG. Avec 10 batteries, la puissance disponible est de 243 kWh, procurant une autonomie oscillant entre 150 et 250 km, ce qui reste assez peu comparé aux autobus à moteurs thermiques, au gaz ou au gasoil. Un partenariat avec le français Bolloré devrait aboutir à la fourniture de batteries de 400 kWh pour les e-Citaro dans les prochains mois.
Premier e-Citaro à Hamburg : la tête de série est clairement mise en avant par la livrée événementielle. La girouette évoque l'objectif de 1000 véhicules. (cliché X)
Deuxième réseau bénéficiaire, le RNV, avec une première affectation à Heidelberg d'une version à 2 portes du nouveau produit de Mercedes, dont on notera également les évolutions esthétiques. (cliché X)
Toujours à 2 portes, le e-Citaro fait son entrée dans les effectifs du BVG et dans les rues de Berlin. La conception entière du véhicule a évolué pour réduire la consommation d'énergie afin de maîtriser l'ensemble masse / autonomie / capacité de l'autobus, mais pour l'instant, l'autobus électrique n'est pas encore totalement capable de remplacer le véhicule à moteur thermique en raison d'une autonomie insuffisante. (cliché X)
On notera aussi des interrogations de plus en plus critiques sur la stratégie industrielle du secteur automobile : ce n'est d'ailleurs pas un sujet spécifique aux entreprises outre-Rhin. La pression en faveur des véhicules électriques autonomes (c'est-à-dire à installations fixes minimales) entraîne une dépendance croissante vis-à-vis des constructeurs de batteries, presque exclusivement situés en Asie, en Chine d'abord et en Corée du Sud ensuite. Le retard accumulé par un conservatisme routinier sur les moteurs à essence ou au gasoil est aujourd'hui devenu quasiment irrémédiable. L'Europe de la batterie aurait été souhaitable, mais il aurait fallu prendre un pari risqué et disposer d'une marge de manoeuvre financière assez considérable, peu compatible avec des règles budgétaires et les stratégies industrielles court-termistes.
Autre problème assez aigu en Allemagne : la production électrique dépend encore largement de centrales à charbon ou au fuel, qui ne sont pas des plus vertueuses, conséquence d'un débat complexe sur le verdissement de la production et les solutions alternatives à l'électricité d'origine fossile. Ceci dit, la question nucléaire en France n'en est pas moins délicate. Autant de fragilités dans la trajectoire de décarbonation des moyens de transports, qui peuvent être un argument pour réduire le besoin en batteries en privilégiant les transports publics qui n'en sont pas systématiquement dépendants. Perches et pantographes peuvent être aussi de bons moyens pour limiter la demande !