Plusieurs signaux d’alerte parviennent de réseaux exploitant des tramways de la gamme Urbos de CAF, avec des fragilités au niveau des bogies. A Besançon, un accord a été conclu pour prendre en charge les faiblesses structurelles apparues sur ce matériel, et leur allongement a été abandonné au profit de l'acquisition de nouvelles rames par un appel d'offres. A Nantes, les 12 rames avaient été temporairement retirées de l’exploitation en raison de problèmes techniques, concernant pour partie le système de freinage.
Mais la situation est beaucoup moins préoccupante que sur d’autres réseaux : à Sydney, le service sur la ligne 1 a dû être interrompu durant 18 mois. A Birmingham, l’exploitation a été suspendue à deux reprises cette année pour des raisons similaires. Des indisponibilités ont été également signalées à Belgrade. En revanche, à ce stade, il ne semble pas y avoir eu d’alerte sur les autres exploitants des rames Urbos de 3ème génération comme à Séville, Saragosse, Freiburg im Breisgau ou sur les lignes flamandes par exemple.
Besançon - Rue de Belfort - 20 août 2015 - CAF s'était démarqué d'Alstom en répondant à la commande d'un tramway de faible longueur pour le réseau bisontin : devant le succès de fréquentation, le réseau a d'abord demandé à CAF d'étudier l'allongement à 36 m de ces rames, mais finalement, la solution adoptée est un appel d'offres commun avec Brest et Toulouse pour acquérir de nouvelles rames. En attendant, CAF doit procéder à des corrections sur le matériel pour rectifier certains défauts. © transporturbain
Nantes - Cours Franklin Roosevelt - 19 septembre 2017 - Quelques tracas aussi à Nantes mais les 12 rames sont en service : l'enjeu pour CAF n'est pas mince car sa notoriété grandit avec le marché ferroviaire pour les axes Paris - Clermont-Ferrand et Paris - Toulouse et la reprise du site Alstom de Reichshoffen. © E. Fouvreaux
Freiburg im Breisgau - Kaiser-Joseph Strasse - 31 octobre 2016 - Pour l'instant, il ne semble pas que les rames Urbos d'autres réseaux européens soient concernés par les problèmes de bogies rencontrés en Australie et au Royaume-Uni. © transporturbain
On rappellera que Siemens avait connu une situation extrêmement critique il y a une quinzaine d’années, avec des fissurations de caisse sur les rames Combino, conduisant à reprendre les rames, jusqu’à la reconstruction complète de certaines caisses, du fait d’une conception un peu trop légère par rapport aux efforts demandés à ce matériel.
Il faut donc espérer que les corrections nécessaires soient rapidement engagées.
Néanmoins, une rapide comparaison des masses à l'essieu (à vide) montre que les rames Urbos présentent une masse par essieu plus élevée que les modèles concurrents. Pour une rame de 32 m au gabarit de 2,40 m, :
- Alstom Citadis (type Lyon) : 6,33 tonnes, avec 5 modules sur 6 essieux ;
- Bombardier Flexity (type Bruxelles) : 6,43 tonnes avec aussi 5 modules sur 6 essieux ;
- Stadler Variobahn (type Munich) : 6,5 tonnes avec encore 5 modules sur 6 essieux ;
- CAF Urbos (type Nantes) : 6,85 tonnes toujours avec 5 modules sur 6 essieux, dans une configuration 36 m, mais 7,25 t à Besançon en configuration 3 caisses sur 4 essieux, et 6,62 t en configuration 42 m avec 7 modules sur 8 essieux.
- Skoda 15T (type Prague) : 5,2 tonnes avec 3 modules sur 8 essieux ;
- Siemens Avenio (type Munich) : 6 tonnes avec 4 modules sur 8 essieux ;