Grimpons sur la falaise du Tréport...
... mais évitons-nous les 365 marches qui sont à l'origine de la création du funiculaire du Tréport, objet du nouveau dossier de transporturbain. Après l'arrivée du chemin de fer, la petite agglomération Eu - Le Tréport - Mers les Bains se dota d'un réseau de tramways, pour faire comme les grandes villes, et surtout pour permettre aux touristes de ne pas se fatiguer, eux qui venaient pour se reposer en profitant du bon air marin. Pour aller respirer au grand air sur les hauteurs, il fallait aussi mécaniser le transport. Ce fut chose faite en 1908 avec ce court funiculaire, dont l'existence fut cependant bien chaotique.
Depuis 2006, des ascenseurs ni vraiment horizontaux ni vraiment verticaux ont pris la relève, en utilisant toujours la même infrastructure adaptée. C'est assurément un incontournable dans toute visite de la petite ville côtière.
Le Tréport - 2 décembre 2017 - Prenez de la hauteur avec notre nouveau dossier avec un mode de transport particulier mais faisant panopolie des solutions pour les villes de toute taille. © tranporturbain
Mauvaise nouvelle pour le funiculaire du Touvet
Il a fêté son centenaire il y a quelques mois. Le redoux survenu après Noël, à faire sortir les tenues plus que printanières sur une grande partie du pays, a provoqué la fonte des neiges sur de nombreux massifs, dont celui de la Chartreuse, accélérée par des pluies ponctuelles mais violentes. A Lumbin, la gare basse du funiculaire de Saint Hilaire du Touvet a été presque totalement ensevelie par la boue et les rochers transportés par le torrent. Voir les photos sur le site de France Bleu.
La petite station de ski est devenue impraticable au sommet au point que la réalisation des travaux de remise en état est pour l'instant hypothétique dans l'attente des estimations. Pourtant, quelques jours avant, les amateurs pouvaient bénéficier d'une belle couche de neige. Mais l'élévation régulière des températures pose évidemment la question de la pérennité des activités de glisse à environ 1000 m d'altitude. Les canons à neige artificielle ne sont évidemment pas une solution durable et c'est peut-être dans les activités dites d'été qu'il faudra probablement s'orienter.
Bref, pour certains, l'année commence mal. Compte tenu de ce qui nous attend dans bien des domaines, soyons prudents : que cette année soit aussi bonne que possible, et que vous puissiez profiter intensément des périodes les plus propices aux escapades !
Thonon et Evian : 2 funiculaires, un tram... et des bus
Deux villes proches l'une de l'autre, faisant partie d'une continuité urbaine sur la rive sud du lac Léman. La plus connue n'est pas la plus peuplée : Evian est évidemment mondialement connue pour son eau minérale. Thonon est aussi une ville d'eau, mais elle n'a pas l'avantage touristique des promenades le long du lac, car elle le surplombe. D'où la construction d'un funiculaire entre la ville haute et son port. Evian, plus prisée d'une clientèle plus bourgeoise, sinon huppée, développa très tôt, grâce au chemin de fer, une activité thermale qui donna lieu à de nombreuses constructions hotelières à flanc de montagne.
Evian peut s'enorgueuillir d'avoir eu le plus petit tramway de France, avec une ligne de 300 m de long, exploitée avec une motrice de 5 mètres de long, pionnier en France du courant triphasé 50 Hz (sous 200 V) mais qui ne circula que durant 10 ans, lorsque fut engagé la réalisation du funiculaire. Objet de débats politiques locaux assez vifs, sa réalisation fut achevé en 1913, et avec ses 6 stations, il prit le surnom de métro évianais, largement exagéré évidemment puisqu'avec un service tous les quarts d'heure uniquement à la belle saison, il n'y avait guère que le recours à la faïence de Gien et au désormais célèbre Carreau Métro pour rappeler la référence au réseau parisien.
Aujourd'hui, les réseaux de bus de Thonon et d'Evian enfin unifiés, devraient en 2022 être refondus pour améliorer leur rôle de desserte de cabotage au sein des 2 pôles et entre eux, mais aussi leur connexion à 2 autres services de transport en commun : évidemment les 2 gares, mais aussi les liaisons sur le lac Léman vers Lausanne opérées par la CGN.
Le nouveau dossier de transporturbain vous emmène donc dans ces deux villes pour découvrir principalement leurs funiculaires.
Pau : le funiculaire des pas pressés
Avec 103 m de trajet, le funiculaire de Pau compte parmi les plus petits chemins de fer du monde. Zagreb, avec 66 m, semble détenir la palme. Assurant la liaison entre la gare - plutôt le jardin situé face à celle-ci - et le boulevard des Pyrénées, il a connu deux périodes d'existence. La première a débuté en février 1908 et s'est achevée juste après le Nouvel An de 1970. La seconde a débuté en 1978 et se poursuit encore aujourd'hui.
Si Pau va être sous le feu des caméras avec la mise en service d'un BHNS fonctionnant avec de l'hydrogène, n'oublions pas ce court élément du folklore palois qu'est ce funiculaire, objet de ce nouveau - et bref - dossier de transporturbain.
Laon abandonne son POMA2000
Mis en service en 1989, le POMA2000, va cesser son service cet été. D'une longueur de 1500 m, ce funiculaire sur pneumatiques relie en 3 minutes 30 et avec une fréquence de 10 minutes la gare de Laon, située en contrebas de la villle historique située sur un plateau avec un arrêt intermédiaire. Les deux cabines transportent jusqu'à 33 voyageurs, avec une vitesse moyenne de 35 km/h.
La ville met en avant les 15 M€ nécessaires à sa rénovation pour en assurer le maintien, mais aussi la réorganisation du réseau de bus et la chute du trafic : le funiculaire ne transporte plus que 400 000 voyageurs par an contre 800 000 à sa mise en service. Néanmoins, la ville a dépensé 9,6 M€ en 2009 pour le moderniser.
Le POMA2000 à l'approche du terminus de la ville haute, après avoir très majoritairement réutilisé l'emprise de l'ancien tramway à crémaillère. Les Transports Urbains de Laon privilégient une nouvelle fois l'autobus. (cliché X)
Le POMA2000 avait succédé au tramway à crémaillère qui avait cessé son service en 1971, remplacé par des autobus. Le POMA2000 de l'entreprise grenobloise Pomagalski faisait partie des innovations de la fin des années 1970 avec le VAL et ARAMIS.
La ville devra cependant débourser 3 M€ pour le démontage des installations.