Bâle : mise en service du tramway de Waldenburg
C'est une renaissance après transformation. Le chemin de fer de Waldenburg, que nous avions présenté dans les colonnes de transportrail, a rouvert le 11 décembre sous la forme d'un tramway, exploité par le BLT, comme les autres lignes suburbaines du réseau de tramways de Bâle.
Waldenburg - 11 décembre 2022 - Inauguration neigeuse, inauguration heureuse ! Même les plus jeunes étaient du voyage aux premières heures de la journée. Les installations de la ligne n'ont plus rien à voir avec l'ancienne infrastructure. Un peu moins de charme peut-être, mais l'efficacité du service proposé est exceptionnelle. (clichés BLT)
Nouvel exploitant, nouveau matériel mais aussi nouvelles infrastructures puisque la ligne a abandonné son écartement atypique de 750 mm au profit de la voie métrique. Le parcours de 13 km a gagné de nouveaux points de croisement pour assurer une fréquence de 7 min 30 en heures de pointe à l'aide des 7 rames Stadler Tramlink gérées par le nouvel atelier de maintenance ayant succédé à l'ancien dépôt du WB. Les stations permettent l'exploitation de convois en UM, soit 86 m de long.
L'exploitation est régie pour la première fois sur un tramway par un système CBTC : pour l'instant, seul le niveau 1 est activé, avec contrôle continu de vitesse et information de conduite en cabine (il n'y a plus de signalisation latérale). L'objectif du BLT est d'abord de valider le niveau 2 qui permettra une mise en mouvement automatique jusqu'à l'arrêt suivant (comme une ligne de métro classique), mais à terme, le tramway pourrait être entièrement être exploité de façon automatique, sans conducteur, ce qui supposera la détection en amont des obstacles avec radars embarqués pour remplacer l'oeil et la main de l'homme.
Les travaux ont été intégrés à la transformation menée par les CFF de la gare de Liestal, pour fluidifier le trafic (création d'une 4ème voie) incluant l'amélioration des fonctionnalités d'exploitation pour la ligne de Waldenburg : si elle ne dessert qu'un seul quai, l'évitement sur une moitié de celui-ci crée de fait 2 positions permettant d'assurer le service en pointe ou d'isoler une rame défaillante.
Soulignons enfin que cette transformation, donnant naissance à la ligne 19 du BLT, constitue un isolat dans le réseau géré par cette régie : l'hypothèse d'un prolongement au-delà de Liestal pour créer une connexion avec les autres lignes ne semble pas - plus ? - à l'ordre du jour : il était question d'une liaison vers Salina Raurica, rejoignant la ligne 14 prolongé depuis Pratteln. La configuration du terminus de Liestal ne semble pas ouvrir la voie à ce projet.
Bâle : nouvelle commande de tramways
Le BVB exerce une levée d'options au contrat passé avec Bombardier pour la fourniture de 21 rames Flexity en version 43 m et 2 rames en version 32 m. L'objectif est d'éliminer la dernière série de tramways urbains bâlois à plancher bas partiel dite Cornichon. D'un montant de 91,2 MCHF, cette commande devrait en principe être honorée en 2025... s'il n'y a pas trop de problèmes d'approvisionnement en matériaux et pièces électroniques.
Il est intéressant de constater que BVB et BLT optent pour des stratégies assez différentes notamment du fait d'un certain décalage temporel : le BLT a commencé à recevoir ses Tango avant que le BVB ne commande les Flexity, et le contrat avec Bombardier (désormais Alstom) court toujours ce qui explique que les Tramlink dont la livraison débute au BLT, avant l'arrivée des Tina, ne trouvent logiquement pas preneur au BVB.
Bâle : quelles extensions pour les tramways en 2030 ?
Comptant parmi les meilleurs réseaux de Suisse et donc d'Europe, les tramways de Bâle sont caractérisés depuis plusieurs décennies par une grande stabilité quant à la longueur du réseau. Le prolongement de la ligne 8 en Allemagne, à Weil am Rhein, puis de la ligne 3 en France, à Saint Louis, ont amorcé ce qui devait être une politique de développement conséquente du réseau. Mais entre les intentions et la réalité, il y a parfois un grand écart. Ainsi, en 2014 pour la desserte d'Erlematt, et en 2017 pour le tracé sur Margarentenstich, les votations ont bloqué les projets.
Bâle - Barfusserplatz - 30 mai 2009 - Alléger le trafic sur Barfusserplatz est un des enjeux du projet de développement du réseau. Quant à la ligne 14, la proposition de prolongement montre que même dans un pays plutôt favorable au transport public, il peut y avoir des débats... et du statu quo. © transporturbain
Les nouvelles orientations du BVB et du BLT à l'échéance de la fin de cette décennie sont bien plus modestes que les plans esquissés au début des années 2010. L'objectif principal est de décharger le tronc commun Barfusserplatz - Schifflände en passant de 7 à 5 lignes.
La ligne 1 semble appelée à devenir une ligne circulaire qui ne serait plus interlignée avec la ligne 14. Arrivée à Dreirosenbrücke en venant de la gare centrale par la gare Saint Jean, la ligne 1 virerait à gauche pour boucler à Wiesenplatz pour continuer ensuite via Claraplatz et Wettsteinplatz vers la gare centrale. La ligne E11 serait prolongée à la gare Saint Jean par l'université et Petersgraben, shuntant Marktplatz. La ligne 17 restructurée partirait de la gare badoise et rejoindrait la gare centrale par Wettsteinplatz avant d'emprunter la nouvelle section sur Margaretenstich.
Plusieurs extensions sont également suggérées en périphérie :
- la ligne 8 étendue d'un côté à Allschwil et de l'autre plus loin dans Well am Rhein ;
- la ligne 14 de Pratteln à Augst ;
- la limitation de la ligne 10 à Ettingen et le prolongement en compensation de la ligne 17 à Rodersdorf ;
- le prolongement de la ligne E17 à la gare badoise.
Mais voilà, l'électeur est parfois têtu. La votation du 13 juin dernier a retoqué le prolongement de la ligne 14 à Augst, qui avait recueilli un vote négatif à Pratteln (65% d'opposants) et positif à Augst (60%). Bilan, 57,7% contre la proposition.
Finalement, en France, le rythme des projets n'est pas si mauvais que cela, même s'il y aurait à dire sur les procédures et la mobilisation d'abord des opposants (de tous motifs plus ou moins fondés) et les turpitudes procédurières qui sont devenues la signature dans certaines villes.
Bâle : des bus électriques plutôt que des trolleybus
Il y a eu des trolleybus à Bâle, mais l'épisode des Neoplan à volant d'inertie (ceux de Lausanne étaient bimodes) a entraîné l'élimination de ce mode de transport au BVB, qui, après avoir commandé des autobus au gaz, revient à la traction électrique mais sans pour autant envisager le déploiement de la nouvelle génération de trolleybus, contrairement aux autres villes de Suisse. Un crédit de 360 MCHF a été voté en fin d'année 2020 pour éliminer les autobus au gasoil dans un délai de 7 ans, supposant le renouvellement de 166 autobus pour un coût estimé à 147 MCHF auquel il faut ajouter la reconstruction du dépôt de Rank et l'acquisition des équipements de recharge des batteries.
Bâle fait donc un peu bande à part avec la commande à Mercedes de 38 e-Citaro articulés et 16 standards, munis de batteries respectivement de 495 et 330 kWh, et à Hess de 8 Lightram bi-articulés destinés à la ligne 50 vers l'aéroport.
Bâle - Hörnli - 12 mai 2008 - Derniers jours de circulation pour les trolleybus de Bâle : leur rôle était relativement limité quoique le trafic des lignes était assez important. Les déboires des véhicules Neoplan ont achevé l'emporté la décision de se passer de ce mode de transport à Bâle. Dommage. © A. Knoerr
Tous ces véhicules disposeront d'un pantographe pour la recharge des batteries. Pour les Lightram type TOSA, les batteries de 132 kWh seront rechargés en ligne et au terminus.
Bâle : le BLT choisit à nouveau Stadler
Pour achever le renouvellement du matériel ancien, le BLT retient sans surprise Stadler pour fournir 25 rames de 45,5 m de long. Elles proposeront 263 places dont 96 sièges. D'un coût de 125 MCHF, ces rames seront livrées à Bâle à partir de 2023.
Ces rames viendront donc épauler les actuelles Tango, modèle jusqu'à présent retenu, mais dont l'architecture intérieure, avec des emmarchements au centre de la rame pour passer au-dessus du 3ème bogie moteur, n'est pas des plus commodes sur les parcours urbains. La nouvelle rame semble maintenir une continuité du plancher bas entre les portes extrêmes.
Bâle : la fin des Schindler sur le BLT se profile
Le second opérateur des tramways de Bâle, le BLT (alias Bâle-Campagne pour les initiés francophones), lance un appel d'offres pour 25 rames et une option de 15 unités supplémentaires. Ces rames de 45 m au gabarit de 2,30 m devront proposer au moins 260 places dont 100 assises et une surface de plain-pied d'au moins 75% (ce qui semble mettre en difficulté les Tango de Stadler). Il s'agit de pourvoir au remplacement des 63 motrices Schindler série 200, en configuration Be4/6 ou Be4/8 pour celles qui ont été allongées avec un module surbaissé, livrées entre 1978 et 1981. A priori, le marché de 40 unités devrait suffire puisque les rames actuelles circulent généralement en couplage. Cette nouvelle série cohabitera donc avec les 38 Tango existants.
Notre dossier sur les matériels des tramways de Suisse.
Arlesheim - 9 avril 2016 - Les Be4/6 et Be4/8 livrées à partir de la fin des années 1970 sentent arriver la fin de leurs prestations. La capacité des nouvelles rames de 45 m devrait être voisine de ces compositions. © transporturbain
Les tramways de Bâle desservent Saint Louis
Depuis le 9 décembre, les tramways de Bâle franchissent une nouvelle fois la frontière franco-suisse. La ligne 10 faisait déjà une incursion en France, à Leymen. La ligne 3, exploitée par le BVB, est désormais prolongée à la gare de Saint Louis. D'un coût de 80 M€, cette section de 3,1 km comprend 600 m en Suisse et 2,5 km en France et dessert 4 nouvelles stations. Il reste à mettre en service l'année prochaine le parc-relais de la gare de Saint Louis, d'une capacité de 740 places.
Saint-Louis - Gare - 9 décembre 2017 - La rame inaugurale au nouveau terminus français de la ligne 3. Après le prolongement de la ligne 8 en Allemagne à Well-am-Rhein, le tramway bâlois se joue des frontières. © A. Knoerr
Cette mise en service marque l'aboutissement d'un projet engagé voici près d'une décennie, et qui a connu quelques soubressauts. Initialement, il était plutôt envisagé de prolonger la ligne 11 pour une desserte du centre de Saint Louis, mais la ville française s'y est opposé au titre de la diminution de la capacité de circulation automobile et de la situation du commerce local. La ligne 3 a donc constitué une solution de repli, valorisé par la ville de Saint Louis par la desserte de nouveaux quartiers et du lycée Jean Mermoz, pour maintenir le principe d'une liaison Bâle - Saint Louis par tramway.
On peut espérer que l'idée de prolonger la ligne 11 n'est pas totalement abandonnée. En revanche, il commence à être question d'un prolongement de la ligne 3 vers l'aéroport.
Saint Louis renoue avec le tramway
Il avait été supprimé en 1957. Soixante ans plus tard, il revient. Depuis le 2 août, le BVB, exploitant du réseau de Bâle-Ville, a engagé les premiers essais sur le prolongement de la ligne 3 du réseau suisse, jusqu'à la gare de Saint Louis. Après Strasbourg, c'est la deuxième extension transfrontalière d'un tramway. On rappellera quand même qu'à Bâle, les tramways se jouent déjà furtivement de la frontière puisque le réseau suburbain de Bâle-Campagne, exploité par le BLT, dessert le village français de Leymen, avec la ligne 10.
La mise en service de ce prolongement à Saint Louis est confirmée pour le 9 décembre prochain.
Bâle : rénovation du réseau de tramways
Réputé pour l'excellente qualité de son réseau de transports en commun, l'agglomération bâloise doit cependant faire face à une dégradation de l'état des voies du réseau de tramways sur plusieurs sections, faute d'investissements au cours de la période 1985-2000 et d'une augmentation soutenue du trafic. Depuis, un rattrapage a été engagé, mais l'effort doit être amplifié dans les 7 prochaines années car l'audit du réseau a démontré que l'usure avancée des voies concernait pas moins de 62% du kilométrage du réseau.
Bâle - Aeschenplatz - 30 mai 2009 - Un plan de voies complexe comprenant de multiples aiguillages et croisements et un trafic de plus en plus dense : les voies du réseau bâlois vont connaître 7 années de travaux plus intenses. © transporturbain
Il concernera notamment des sections centrales du réseau, les plus critiques car les plus densément circulées, et parfois les plus complexes du fait de la densité du maillage. Ainsi par exemple, les voies datent de 1956 devant l'hôtel de ville d'Allshwil, obligeant le BVB à appliquer un ralentissement ponctuel à 10 km/h sur une centaine de mètres présentant des signes avancés de fatigue. Ces opérations d'assainissement des voies seront associés à des travaux de rénovation des installations des réseaux publics souterrains. Trois chantiers ont été lancés cet été, profitant de la période de moindre trafic.
Par ailleurs, l'extension de la ligne 3 à Saint Louis est entrée en phase de réalisation avec les premiers travaux préliminaires côté français. Ils sont prévus dans l'automne côté suisse.
Enfin, le succès de fréquentation de la ligne 8 depuis son prolongement en Allemagne à Weil am Rhein est au-delà des prévisions, posant des problèmes de surcharge des tramways mais aussi des lignes de bus qui complètent l'offre, et de débordement des douanes pour la récupération de la TVA, sans compter l'essor de trafics illicites en profitant du pouvoir d'achat supérieur depuis le déplafonnement de la partie euro - franc suisse.
Bâle : la ligne 8 en Allemagne
La ligne 8 des tramways de Bâle a été prolongée hier en Allemagne, à Weil-am-Rhein. Cette extension de 2,8 km comprend 5 stations jusqu'à la gare de cette ville allemande. Les formalités de franchissement de la frontière sont simplifiées, un contrôle aléatoire étant effectué à bord des rames. Le coût de l'opération est de 104 MCHF pris en charge essentiellement par le canton de Bâle-ville et le gouvernement fédéral. Le Land du Bade-Wurtemberg et la ville de Weil-am-Rhein prennent en charge le solde.
Ce n'est pas la première fois qu'un tramway bâlois franchit une frontière puisque la ligne 10 du BLT comprend déjà une petite incursion à Leymen en France. C'est en revanche la première fois qu'un réseau franchit deux frontières... en attendant la troisième avec le prolongement de la ligne 3 à Saint Louis.