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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
4 mars 2023

Espagne : des tramways essaient de sortir de l’ombre

A Vélez-Málaga comme à Jaén, des tramways dorment sans usage depuis au moins 11 ans. Il semblerait que les autorités municipales se décident à (re-)mettre en service les deux lignes concernées.

Achevée en 2006, la courte ligne de 6,1 km de Vélez-Málaga, desservant 9 stations, n’a été exploitée que pendant 6 ans : elle a été « suspendue » en juin 2012. Pourtant, une extension de 1,2 km a également été construite, mais n’a jamais vu passer un tramway. Durant cette période, pour amortir les pertes, dépassant le million d’euros annuels, 2 rames Urbos ont été louées à Sydney. A l’origine de cette suspension, le refus du gouvernement d’Andalousie de participer au déficit d’exploitation de la ligne, du fait des difficultés des collectivités locales… et un trafic inférieur, au mieux, d’un tiers aux prévisions initiales.

A Jaén, la ligne de 4,7 km a été achevée en 2011 mais n’a vu circuler de tramways (5 Citadis 302) que durant 15 jours, et encore, pour essais ! En cause, un conflit quasi permanent entre les élus locaux et provinciaux. La construction de cette ligne a été financée par la province d’Andalousie, la ville se limitant à l’achat des rames. Cependant, la ville voulait rendre gratuit le tramway, suscitant l’opposition de l’exploitant du réseau d’autobus. Suite aux élections municipales de 2013, remportées par un opposant au projet, la ville s’est désistée, après avoir échoué à concéder à une entreprise privée la ligne. Les installations ont été rétrocédées au gouvernement d’Andalousie.

Dans les deux cas, il faudra consacrer une bonne dizaine de millions d’euros pour procéder à la vérification et à la remise en exploitation de ces petites lignes. Pour la ligne de Vélez- Málaga, le gouvernement central a accepté d’intégrer cette remise en service dans les projets du Plan de Relance sur fonds européens. Il est aussi question de vendre les rames Urbos pour acquérir des rames neuves et de plus petite capacité, compensée par une fréquence accrue.

Cependant, dans les deux cas, les difficultés rencontrées par ces projets ne tiennent pas seulement aux effets d’un manque de sérieux dans la conduite des projets (pas d’étude de potentiel à Jaén par exemple), aux effets de la crise économique de 2008-2012 et aux bisbilles politiques, mais aussi à une chalandise potentiellement assez limitée qui limite l’intérêt du tramway. Il faudra donc non seulement des moyens budgétaires pour relancer ces tramways en 2024 comme annoncé, mais aussi organiser des plans de circulation et d’aménagement urbain valorisant ces infrastructures.

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Commentaires
A
Il faut dire qu'en Espagne la répartition des autorités organisatrices est très différents de la France : les communautés autonomes (i-e régions) sont généralement les principaux financeurs, et souvent aussi maîtres d'ouvrage des projets de transports urbains. Les mairies ont moins de pouvoir que chez nous.<br /> <br /> <br /> <br /> En revanche, il n'existe pas de vraie régionalisation des trains régionaux, il n'y a pas de TER en Espagne, en dehors des Cercanias (RER) et des réseaux hors-ADIF Euskotren basque et FGC catalan.
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