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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
17 mars 2022

Spécial présidentielle 2022 : le constat

Dans les colonnes de transportrail, nous avons amorcé ce constat sur la situation actuelle et nous le prolongeons à transporturbain en nous focalisant sur les enjeux spécifiques à cette seule dimension.

Dans le bilan de ce quinquennat, on pourra tout de même considérer positivement l'issue du 4ème appel à projets, doté par l'Etat de 900 M€ de participation, soit le double du montant initialement prévu. L'effort supplémentaire est arrivé avec le plan de relance post-crise sanitaire de septembre 2020. Il est toutefois dommage qu'il ait fallu l'irruption de cette pandémie pour commencer à toucher du doigt la contribution des investissements sur les transports urbains dans l'économie nationale et l'articulation avec la question énergétique.

Justement, cette dernière change encore plus violemment de dimension avec la guerre en Ukraine. Elle devrait amener à considérer comme hautement stratégique les investissements de sobriété énergétique : il s'agit non seulement de lutter contre les gaz à effet de serre mais aussi de sanctionner les agissements de la Russie. S'il faut espérer que les seconds reviennent le plus rapidement possible à une posture pacifique, le réchauffement climatique demeure une préoccupation persistante. Bref, au-delà de l'objectif de se passer à terme des énergies fossiles provenant de Russie, il s'agit surtout de s'en passer au maximum, quelle que soit le pays producteur.

Pour l'instant, la posture gouvernementale se contente d'un statu quo comportemental sur la consommation de déplacements, en changeant simplement la motorisation des véhicules pour passer à la traction électrique. Cela ne fera pas tout, car la dépendance aux ressources concourant à la production de batteries n'est pas forcément plus souhaitable que celle que nous avons connu depuis plus de 200 ans aux énergies fossiles. L'objectif est donc de maîtriser les besoins.

Le plan de résilience annoncé le 16 mars par le gouvernement, en réplique stratégique à la situation en Ukraine, apporte des réponses de court terme, mais ne dresse pas réellement de perspectives durables, renvoyant à la Stratégie Nationale Bas-Carbone, elle-même peu loquace et surtout focalisée sur la voiture électrique et le recours à l'hydrogène. Bref, la résilience apparaît d'abord liée à la conjoncture internationale plus qu'à l'évolution structurelle du climat et ses conséquences sur l'activité et la vie quotidienne. C'est une occasion manquée, car la décarbonation de la voiture individuelle n'est qu'une facette de l'action à mener pour réduire la consommation énergétique liée aux déplacements... et n'est pas forcément celle à mettre en tête d'affiche dans le cadre des trajets en milieu urbain.

Nous reviendrons prochainement sur ce débat... qui sera à coup sûr absent de la campagne présidentielle, et probablement législative.

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Commentaires
D
Considérer les transports en commun urbains sans les associer à l'urbanisme ne mène pas loin.<br /> <br /> Les TC courent plus ou moins bien après l'étalement urbain, et on s'étonne qu'ils ne soient pas efficaces.<br /> <br /> 192 parle de densifier les quartiers quand les TC y arrivent. C'est le B A Ba d'un urbanisme bien compris : créer les quartiers denses autour des gares ou stations.<br /> <br /> Mais quelle horreur ! dense ! densification ! Alors que bien des maires (et pas seulement estampillés "écolos") se sont fait élire sur la promesse de "dédensifier la ville " ; et en même temps de "lutter contre l'étalement urbain".<br /> <br /> Conclusion : allez habiter ailleurs, loin des villes et des TC !
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S
Est-il souhaitable d'avoir ce débat lors des élections nationales ? Les questions de mobilité sont indissociables de réalités locales souvent très diverses, et me semble l'apanage des élections municipales (et surtout leur suite sur les intercommunalités) et des élections régionales, les régions étant AO des TER.<br /> <br /> Il me semble donc qu'il faudrait souhaiter une plus grande implication citoyenne lors desdites élections de proximité. Le jacobinisme n'a pas apporté que du bon (loin de là) sur les questions de transports urbains (Grand Paris Express, par exemple).<br /> <br /> Si les réponses à apporter peuvent dépendre d'enjeux politiques et géopolitiques continentaux ou mondiaux, ceux qui doivent les apporter doivent être les décideurs locaux.
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I
Cette "occasion manquée" n'est que la formulation polie du déni qui caractérise le débat et les politiques publiques en ce domaine.<br /> <br /> <br /> <br /> Vous oubliez les injonctions sur le nucléaire qui capitalise sur la même volonté de ne rien changer, ou presque.<br /> <br /> <br /> <br /> Plutôt que de subventionner l'usage des véhicules automobiles à hauteur de 2 milliards, posons nous la question de l'ampleur des "projets d'avenir" que nous aurions pu financer avec ce montant. L'arbitrage politique de l'Etat entre ces deux options fait directement écho au fait qu'un automobiliste mécontent fait plus de bruit que des propositions de fond d'experts ou de militants.<br /> <br /> <br /> <br /> C'est le paradoxe : plus on n'écoutera que ceux qui ne veulent rien changer, plus la situation s'aggravera...
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W
le renchérissement du foncier d'un quartier desservi par un TCSP lourd, comme du tram, est-il inévitable ou faut-il plutôt voir dans le phénomène rien de moins que la rareté de l'opportunité d'habiter dans ce type d'endroit… ?<br /> <br /> <br /> <br /> de la question on n'appréhendera pas d'approfondir le sujet, en s'interrogeant sur l'état de la couverture en lignes de TCSP lourd du noyau dense de nos principales agglomérations - très au-delà donc du seul "centre-ville" -, et du type de financement (outre la captation partielle de la plus-value) qui pourrait aider à "rapetasser les trous de la raquette" : <br /> <br /> <br /> <br /> dans ces conditions le dernier appel à projet TCSP et autres bricoles est à évaluer… à sa juste valeur, relativement aux besoins criants de nos agglos en région, avec des réseaux complètement insuffisants et bondés, même assez loin des racines des heures de pointe dans la journée en 2019, comme on peut également l'observer de nouveau : <br /> <br /> <br /> <br /> complètement insuffisant donc et pas du tout en mesure de financer une politique publique de crise en faveur des transports urbains - faudrait-il encore qu'elle existe -, avec la perspective de plus en plus nette des périls climatiques et désormais géopolitiques à devoir "gérer", très rapidement et en chamboulant nos modes de vie…<br /> <br /> <br /> <br /> hélas, même du côté de l'offre politique où l'on s'attendrait à voir ce type de programme d'aménagement il n'y a pas grand-chose de consistant, l'électromobilité individuelle éclipsant les transports publics…
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T
oui on va trouver les habituels"développer le fret" et "les transports du quotidien" mais sur le fond, il n'y a pas de vision et surtout personne n'en parle dans le débat public ce qui n'est vraiment pas bon signe...
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T
Malheureusement je suis assez pessimiste:<br /> <br /> <br /> <br /> Je constate que les transports publics sont plutôt complètement absents de la campagne présidentielle....le seul thème concernant les transports est celui de la hausse du prix des carburants et la façon de les baisser..<br /> <br /> <br /> <br /> Du reste au regard de la crise sanitaire qui n'a fait que renforcer les comportements individualistes et de la guerre en Ukraine, les propositions des candidats vont vers une augmentation forte ds dépenses de santé, de la défense, plus toutes les promesses sociales à droite et à gauche pour limiter les impacts de ces crises....<br /> <br /> <br /> <br /> Il va rester quoi pour faire une politique ferroviaire dynamique?Rien ou pas grand chose, probablement la continuité de l'existant à savoir, on ferme les robinets du financement et on les réouvre un petit peu lorsqu'un sujet devient trop médiatique....(cf tains de nuits,LGV Sud, ou ligne Epinal-St Dié)
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N
À observer le nombre de plus en plus grand de bouchons sur les routes, les autoroutes, aux abords des villes grandes et moyennes, les gens ne vont-ils pas favoriser d'eux-mêmes les transports publics? En Suisse, de nombreuses entreprises se rendent comptes combien ces bouchons leur coûte en temps de transport pour leurs marchandises et leurs chauffeurs. Ce n'est plus une question d'écologie, mais de coûts des marchandises et le fret ferroviaire devient ainsi de plus en plus "rentable", puisqu'il peut arriver jusqu'au centre des villes, sans bouchons. Après c'est une autre histoire...
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