Nice : la ligne 2 arrive à bon port
T2 : dernière étape
La dernière section souterraine de la ligne T2 du tramway de Nice est donc mise en service aujourd'hui, entre la station Jean Médecin et Port Lympia. L'axe est-ouest est donc pour l'instant achevé, sachant que le principe d'une troisième branche à l'ouest de la gare Saint Augustin vers Cagnes sur mer à horizon 2026 est déjà acté.
Le terminus est assez insolite puisqu'il se situe sur le port, en contrebas de la place de l'Ile de Beauté, sur le quai Cassini, où émerge le tunnel emprunté par le tramway. Il surclasse assurément Le Havre dans le titre du tramway le plus près de la mer...
Nice - Quai Cassini - 14 décembre 2019 - Fumigènes, fanfare, présidents de la Région, du Département, de la Métropole, Préfet, public nombreux, enfants des écoles... Le portrait complet d'une inauguration. Même le soleil était au rendez-vous (mais ça, ce n'était pas trop difficile). Un peu plus de 12 ans après l'ouverture de la première ligne, l'offre de transports en commun à Nice a changé d'envergure. Et maintenant, quelles suites ? (cliché Nice Métropole)
La ligne T2 est un succès considérable avec déjà 80 000 voyageurs par jour, ce qui pose déjà des problèmes de capacité et d'exploitation, impliquant la commande de rames supplémentaires pour faire face à l'affluence. Le service est aussi perturbé par des incidents divers, surtout du fait de l'affluence et de la gestion de bagages abandonnés à l'aéroport. Il y eut également les effets des intempéries automnales, particulièrement violentes, qui nécessiteront peut-être des mesures complémentaires pour mieux protéger l'ouvrage.
En outre, la restructuration de la desserte par bus a semble-t-il sous-estimé l'appel d'air provoqué par le tram : la concentration des flux sur T2 est peut-être un peu trop forte, malgré le maintien d'une desserte sur la Promenade des Anglais (ligne 12) et dans la traversée centrale (ligne 8).
Et maintenant, quelles suites ?
Ainsi désormais, Nice dipose de 3 lignes de tramway, formant 2 ensembles distincts puisqu'il n'y a pas de connexion entre T1 et T2. Un peu plus de 15 ans après le début des travaux de la première ligne, Nice dispose de 27,5 km de tramways. Alors quelles évolutions demain pour le réseau ?
On rappelera d'abord que la ligne T3 devrait être prolongée au nord de Saint Isidore vers la gare de Lingostière des Chemins de fer de Provence avec la création c'une véritable correspondance. Ensuite, la Métropole avait annoncé, lors de l'ouverture de la première section du tunnel, l'engagement des études pour une nouvelle branche entre Saint Augustin et Cagnes sur mer, qui amènera à repenser l'exploitation de la ligne T2 avec 3 missions cadencées aux 10 minutes (Aéroport, CADAM et Cagnes sur mer) de sorte à intégrer cette nouvelle desserte sur l'axe Est-Ouest.
Plus récemment, le prolongement de T1 de l'hôpital Pasteur à Drap-Cantaron a été émise, avec l'idée - saugrenue - d'un tram-train circulant sur la ligne Nice - Breil - Tende sur environ 2 km entre les gares de La Trinité-Victor et de Drap-Cantaron, que transporturbain avait déjà analysé.
Cependant, il faudra aussi se pencher sur la situation de T1 et T2 dont le succès devrait susciter une réflexion sur l'organisation du trafic et le maillage du réseau.
Dans ce cadre, transporturbain suggère la mise à l'étude d'un prolongement de T2 au-delà du port, dans l'objectif de délester la ligne T1, avec une liaison Port - Université Saint Jean d'Angély qui aurait l'avantage de desservir le quartier de Riquier et sa gare. Cette nouvelle correspondance avec le réseau ferroviaire ferait de Riquier une porte d'entrée assez efficace dans le centre de Nice pour les voyageurs venant de l'est de la conurbation littorale (avec le RER azuréen), délestant la gare centrale et donc la ligne T1. Il serait peut-être possible de rejoindre le boulevard de Riquier, peut-être après la place Max Barrel et en supprimant sa trémie routière, moyennant une courte section souterraine supplémentaire pour quitter le quai Cassini.
Les stations souterraines de T2 ayant été semble-t-il conçues en réservant la possibilité d'allonger les quais de 45 à 60 m, il faudra aussi envisager l'allongement du matériel roulant pour faire face à l'affluence. Des rames de 60 m existent déjà sur le marché et circulent à Budapest.
Enfin, il serait intéressant d'examiner les opportunités d'utilisation plus intensive de la ligne des Chemins de fer de Provence pour la liaison entre la vallée du Var et le centre de Nice. Idée que nous développerons prochainement dans les colonnes de transportrail et que nous esquissons pour l'instant sur ce schéma.
Dans ce schéma, le réseau de tramways serait donc connecté non seulement à l'aéroport mais aussi aux gares de l'agglomération avec au total 6 correspondances avec les gares SNCF et une avec celle des CP (Lingostière) sachant que notre étude propose de réaliser un prolongement souterrain des CP qui desservirait non seulement la gare Thiers mais aussi le centre-ville jusque place Garibaldi.