Grenoble : tram ou BHNS vers Meylan et Montbonnot ?
Depuis le 16 septembre et jusqu'au 31 octobre, le SMTC et la Communauté de Communes du Grésivaudan organisent une concertation préalable autour du projet d'amélioration de la desserte par la réalisation d'un BHNS Montbonnot - Meylan - La Tronche - Grenoble Presqu'île. Il s'appuie sur la ligne C1 Meylan Maupertuis - Grenoble Jean Macé, avec une réflexion ouverte sur la desserte de la presqu'île grenobloise et les modalités de desserte de Montbonnot.
Parmi les thèmes évoqués par le SMTC :
- quel tracé dans le secteur Presqu’île à Grenoble ?
- quel tracé dans le coeur de ville à Meylan ?
- quelle amplitude et quelle fréquence entre Meylan – Maupertuis et Montbonnot – Pré de l’Eau ?
- quels aménagements pour le Pôle d’échanges Charmeyran à La Tronche ?
L'objectif annoncé est de réduire le temps de parcours sur le tracé actuel de la ligne C1 à 28 minutes contre 30 à 40 minutes actuellement, du fait d'une forte irrégularité. Le projet prévoit une augmentation d'au moins 50% de la fréquentation de la ligne, passant de 10 000 à 15 000 voyageurs par jour, et une option haute à 20 000 voyageurs. Il intègre la création d'un pôle d'échanges à Charmeyran, sous la ligne B du tramway, posant la question d'une station supplémentaire ou d'un aménagement piéton vers une station existante.
L'ADTC exprime ses réserves concernant le maintien d'une solution par bus, alors qu'un projet ferré a longtemps été évoqué par le SMTC. L'association rappelle le meilleur effet du tramway sur l'attractivité des transports en commun, même par rapport à un BHNS dont la capacité risque de se révéler insuffisante beaucoup plus rapidement. En outre, sur ce tracé, notamment entre l'hôtel de ville de Grenoble et Meylan, le tramway, non astreint au code de la route, pourrait se lancer à des vitesses supérieures à celles du bus.
Pour appuyer sa position favorable au tramway, l'association rappelle que la population concernée par le projet est équivalente à celle desservie par la ligne E du tramway, mais que la ligne C1 dessert un plus grand nombre d'emplois.
Grenoble - Boulevard Jean Pain - 31 décembre 2018 - La ligne C1 dispose effectivement de voies réservées sur cet axe, parallèlement à la ligne C du tramway (non visible mais située sur la droite du cliché). La conversion en BHNS n'apportera qu'une faible capacité supplémentaire puisqu'il est toujours envisagé d'exploiter la ligne C1 avec des autobus articulés.© transporturbain
Grenoble - Boulevard Agutte-Sembat - 28 décembre 2016 - Cliché évocateur avec ce vestige des bifilaires de l'ancien réseau de trolleybus, mode de transport honteusement abandonné en 1998. Le projet ne semble pas envisager la traction électrique sur la ligne C1 améliorée. Pas très exemplaire dans une municipalité écologiste... © transporturbain
En outre, le rapport environnemental du PDU privilégiait le tramway en pointant la faible ambition de la Métropole en la matière, allant même jusqu'à demander un réexaman de la hiérarchisation des investissements jusqu'en 2030 en privilégiant plutôt le tramway.
L'ADTC rappelle également que les investissements consentis pour le BHNS serait en grande majorité perdus en cas de conversion au tramway, appelant donc à des aménagements plus limités en attendant sur la ligne C1.
Elle soutient donc un tramway, qui emprunterait l'avenue Alsace-Lorraine en tronc commun avec les lignes A et B, puis le cours Jean Jaurès avec la ligne E, puis l'axe Vallier - Foch de la ligne C. Il n'y aurait donc pas de voies supplémentaires à poser, sauf peut-être à hauteur de la gare, dans le centre de Grenoble, hormis les raccordements. A transporturbain, nous avions développé une variante dans nos réflexions sur le développement du tramway à Grenoble, passant place Victor Hugo sur le boulevard Agutte-Sembat.
Le PDU prévoit 380 M€ d'investissements jusqu'en 2030, incluant les 40,2 M€ du prolongement de la ligne A jusqu'à Pont de Claix, opération qui sera achevée en fin d'année. L'enveloppe nécessaire pour le tramway Grenoble - Montbonnot serait de 200 M€. Si on considère que 54,3 M€ ont déjà été fléchés sur le BHNS, les 58 M€ envisagés pour le maillage des lignes de tramway pourrait être réorientés vers ce projet, sans dénaturer le fond puisque la ligne F maillerait les lignes A, B, C et E. Le reliquat serait à puiser dans le projet de téléphérique Saint Martin le Vinoux - Fontaine dont la pertinence n'est pas avérée.
Au passage, l'ADTC profite de l'occasion pour rappeler que plus de 500 M€ vont être engloutis sur la liaison A480 - Rondeau, alors que depuis 6 ans, les moyens engagés par la Métropole et le Département sur les transports en commun ont lourdement chuté : -17% pour la première, -29% pour le second. Dans une agglomération qui se veut en pointe sur l'écologie, cela fait un peu désordre !