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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
26 septembre 2019

Lyon : pas de bouclage du périphérique ?

Bien avant le projet d'une cinquième ligne de métro, le tronçon Ouest du périphérique de Lyon (alias TOP et rebaptisé pompeusement Anneau des Sciences) est l'autre sparadrap qui vient se coller à toutes les campagnes électorales locales dans la métropole lyonnaise.

Mais cette fois-ci, on est peut être enfin en train de s'en débarrasser, plutôt par le haut et de façon inattendue. La présidence de la République ne serait pas du tout favorable à la poursuite d'un tel projet pour diverses raisons.Voici d'abord la déclaration via twitter du chef de l'Etat :

« On ne peut pas prétendre lutter contre le réchauffement climatique et continuer à financer des infrastructures, en France ou à l'étranger, qui augmentent les émissions de CO2. Là encore, nous serons cohérents : si elles polluent, nous ne les financerons pas ».

Appliqué au cas du TOP, une telle déclaration équivaut sans aucun doute possible à un enterrement de première classe. Qui plus est, le magazine Lyon Capitale détaille les réserves du ministère des Transports sur ce projet. Dès lors que l'Etat ne participerait pas à son financement, le TOP ne serait plus réalisable avec les seules ressources de la Métropole qui, si elle voulait le réaliser, devrait, comme pour le tronçon Nord, recourir à une concession... et donc un péage. Sujet sensible : à Lyon, on n'a pas attendu de revêtir un gilet fluorescent pour exprimer son mécontentement : dès les années 1990, le TNP enflammait les débats !

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Tassin - Place Vauboin - 17 décembre 2018 - Pendant que le microcosme lyonnais dissertait sur des grands projets routiers, la desserte de la banlieue ouest de Lyon reste presque intégralement assurée par des autobus, qui ne sont évidemment pas suffisants pour envisager engager un report modal significatif et constituer une alternative réelle à l'arlésienne du périphérique ouest. © transporturbain

Autre critique, la réalisation d'échangeurs dans la banlieue ouest, dans un secteur vallonné et encore un peu boisé de l'ouest lyonnais, n'a pas vraiment les faveurs d'un Etat qui cherche à montrer que le virage écologique ne se résume pas à quelques déclarations d'intention devant des caméras. Qui plus est, l'argument de la dépollution du transport automobile par la conjonction de la voiture électrique et du véhicule autonome n'arrive pas à résister à l'épreuve des faits : la voiture électrique n'est pas si propre que cela, et le fut-elle qu'elle dédouanerait ses utilisateurs avec par conséquent une hausse du trafic... accentuée par l'autre évolution promise, celle du véhicule autonome (avec une multiplication de ce qu'on appelle, dans le langage des transports en commun, les parcours à vide), comme semble l'indiquer plusieurs études (dont celle de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich et celle d'un chercheur californien)

Après l'abandon de A45, le coup d'arrêt au bouclage du périphérique serait donc de nature à provoquer une inflexion majeure dans la politique des transports à l'échelle du bassin de vie lyonnais. Quitte à enfoncer le clou, il semble chaque jour plus évident que l'agitation lyonnaise actuelle autour d'une éventuelle cinquième ligne de métro n'est pas de nature à répondre aux besoins de l'ouest de la Métropole, ce qui remet en avant la proposition de transporturbain et de Lyon Métro Transports Publics.

Si l'abandon de l'A45 doit plutôt se traduire par le développement du RER lyonnais, à commencer par la liaison Lyon - Saint Etienne, l'abandon du TOP devrait amener à repenser complètement le schéma de desserte urbain de ce secteur, avec d'une part une remise à plat de la question de la desserte fine du plateau Ouest et une revalorisation de l'important potentiel du tram-train de l'Ouest Lyonnais. Pour cela, il faudra coordonner les offres urbaines et ferroviaires, par une convergence de vue entre la Région et la Métropole qui n'est malheureusement pas à l'ordre du jour...

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Lyon Perrache - 6 septembre 2019 - Le train a un rôle considérable à jouer dans la desserte du bassin de vie lyonnais, et la rive droite du Rhône, entre Lyon et Givors puis Saint Etienne, fait partie de ces infrastructures à très haut potentiel capacitaire... mais il faudra d'abord un accord tarifaire entre une Métropole et une Région qui passent trop de temps à s'ignorer... © transporturbain

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Tassin - 6 septembre 2019 - Son rôle est aujourd'hui encore trop confidentiel alors qu'il devrait être l'épine dorsale du schéma de desserte de l'ouest de la Métropole lyonnaise. Entre l'abandon de l'A45 et celle du périphérique ouest, le tram-train de l'Ouest Lyonnais constitue un puissant réservoir de capacité, moyennant des travaux complémentaires, et notamment la modernisation de la branche de Lozanne. © transporturbain

Dernier point : la Métropole a obtenu de l'Etat le déclassement des autoroutes A6 et A7 entre Dardilly et Pierre-Bénite, incluant le bien connu tunnel de Fourvière, mais la réappropriation urbaine de ces saignées routières était en partie conditionné au bouclage du périphérique. Il faut donc espérer que l'abandon de ce dernier n'emporte pas les mesures de recivilisation étudiées sur les sections déclassées...

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Commentaires
T
La avec ces propositions ,on aurait effectivement une alternative..<br /> <br /> .mais quand je vois ces pauvres étudiants entasses dans les bus articules inconfortables qui wont péniblement atteindre gorge de loup avec derriere encore 2 correspondances pour atteindre leur lieu final de destination, je comprends qu’ils soient nombreux des qu’ils le peuvent a preferrer utiliser une voiture malgre les bouchons....
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T
l'abandon est une bonne chose...le problème est de proposer des alternatives crédibles et là l'ambition fait défaut....<br /> <br /> Dans les grandes villes, le maillage de réseaux ferrés périurbains (les plus à même de proposer une alternative crédible à la voiture )restent déseperement insuffisants..<br /> <br /> Quand aux axes existant ayant survenus aux politiques de démentellement, on attend toujours la mise en place des RER comme en Allemagne<br /> <br /> <br /> <br /> Lyon en est le parfait exemple
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B
Bonjour<br /> <br /> <br /> <br /> J'émettrais juste un doute par rapport aux conclusions du journaliste de Lyon Capitale : <br /> <br /> La réalisation du TOP / anneau "d'essence" n'a jamais vraiment dépendu d'un financement étatique, lequel n'a jamais été promis, ni même espéré "ici-bas". <br /> <br /> <br /> <br /> Il n'a jamais été question que l'infrastructure soit sans péage; <br /> <br /> <br /> <br /> on sait depuis le début (en particulier le Débat public qui s'est tenu en 2012-2013) que ce péage ne peut pas couvrir les annuités d'emprunts et les frais de fonctionnement des ouvrages.<br /> <br /> <br /> <br /> Une bonne part des études "poursuivies" sont financières : comment trouver les thunes pour faire ?<br /> <br /> <br /> <br /> Donc la position du président de la République ne change pas grand chose au fond.<br /> <br /> Mais on admet de plus en plus "dans les milieux autorisés" que Lyon ne pourra probablement pas se le payer.<br /> <br /> <br /> <br /> Et c'est tant mieux ...
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D
Circuler dans la zone de l'Ouest Lyonnais comprise entre l'A89 et l'A450 relève actuellement du cauchemar automobile. C'est sûr qu'il faudrait proposer une alternative type tram à la fois vers Lyon et en rocade (vers Givors). Toutefois cela va coûter des sous car comme précisé par ailleurs, il y a un goulot d'étranglement au tunnel des 2 amants qui est à voie unique, et la connexion au centre de Lyon doit encore être travaillée. Pour avoir dû circuler les soirs de semaine du côté d'Oullins, Francheville, Craponne Mornant je me dis que c'est bien dommage que le FOL ait été supprimé... mais reconstruire le FOL à l'identique ne serait pas judicieux non plus car il faut pouvoir descendre du plateau jusqu'en ville et la ficelle de Saint Just n'aurait sans doute pas le débit nécessaire pour écouler efficacement plusieurs centaines de passagers descendant d'un tram. La question est de savoir si on peut le faire avec une solution tram plus légère qu'une ligne de métro. Au final si on compare les coûts demandés par l'aménagement de telles lignes de tram à ceux d'une ligne de métro automatique et d'une autoroute traversant des collines urbanisées (donc avec force tranchées couvertes et tunnels) ça peut rester compétitif.
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F
le passage sous pavillon tcl du ttol est la première bonne solution:<br /> <br /> - en réactivant la branche de lozanne on couvre tout l'ouest de la métropole<br /> <br /> - on peut aussi prolonger la branche de brignais à givors<br /> <br /> - les infras sont existantes et les besoins de travaux minimes dans un premier temps, donc aucune nuisance ou prise de place sur l'automobile<br /> <br /> <br /> <br /> pour la sncf et le personnel, à mon avis on peut faire un contrat comme celui existant sur le RER A où l'exploitation est partagée entre ratp et sncf, mais pas pour le voyageur<br /> <br /> <br /> <br /> vu le succès du T3 qui est dans une configuration relativement similaire, on peut imaginer le potentiel pour le ttol qui fait plus de 50 km<br /> <br /> on doit au moins pouvoir faire les 60 000 voy/jours promis pour le métro E mais pour une somme modique
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E
Enfin une bonne nouvelle avec l'abandon (?) de ce projet complètement anachronique !<br /> <br /> Il reste plus maintenant qu'à "mettre le paquet" sur la desserte en transports collectifs de l'Ouest Lyonnais, la ligne E du métro n'est pas forcément la meilleure solution. Le Tram Train + une desserte fine de tout le plateau Ouest par des tramways descendant dans le Centre et jusqu'à la Part Dieu pourrait représenter également une hypothèse très intéressante.
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O
Est-ce que l'Etat aura le même courage à Bordeaux où la métropole trouve plus urgent de réaliser une rocade que le métro?<br /> <br /> <br /> <br /> Quelle bizarrerie que cette République où la majorité des régions en charge des transports sont résolument pro-bagnoles, et rejettent sur l'État toute responsabilité environnementale.
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