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transporturbain - Le webmagazine des transports urbains
22 juin 2016

Saint Malo : quand le bus prend la mer

L'histoire des transports en commun de Saint Malo est assez étonnante quoiqu'on y retrouve la plupart des ingrédients habituels des principales villes de France... mais dans un bassin urbain de taille nettement plus réduite :

  • un tramway à voie métrique, mis en service en 1889, sur une longueur de 7,3 km, d'abord en traction vapeur puis électrifié en 1927 ;
  • l'abandon du tramway en 1948 au profit du trolleybus par pénurie de moyens face à un réseau obsolète et endommagé par la guerre ;
  • le remplacement des trolleybus par des autobus en 1959.

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Saint Malo - Esplanade Saint Vincent - Vers 1910 - Pas moins de 4 remorques derrière la locomotive à vapeur sans foyer du tramway de Saint Malo à Cancale. Forte affluence de voitures de louage et autres fiacres profitant de l'éloignement de la gare et de la clientèle du casino et des bains de mer. A comparer avec la photo ci-après un siècle plus tard...

Plus insolite dans le domaine ferroviaire, un tramway Decauville à voie de 60 cm relia de 1896 à 1914 Saint Malo à Rothéneuf avant d'être victime d'un déficit chronique et du déclenchement de la guerre. Et pour finir dans ce registre, un service d'électrobus Lombard-Gérin a circulé entre 1906 et 1907 sur un itinéraire parallèle au tramway.

La ville est aujourd’hui desservie par un réseau d’autobus, exploité par Keolis, comprenant 4 lignes principales cadencées aux 20 minutes. S’y ajoutent une dizaine de lignes à moindre service assurant la desserte de l’agglomération, y compris de Cancale. En dépit de la taille de l’agglomération (83 000 habitants) et de son importante fréquentation touristique, le service du dimanche est des plus réduits. En outre, la gare, nettement excentrée (et en plus reculée de 260 m en 2005 pour l'arrivée du TGV), n'est pas desservie de façon commode car si les 4 lignes principales la desservent, seul la ligne circulaire assure la liaison directe dans le sens Remparts - Gare. Résultat, les voyageurs du train sont souvent contraints à 20 minutes de marche dans une zone industrialo-portuaire... surtout le dimanche, jour où l'offre est limitée à un bus par heure sur quelques lignes. Dommage dans une ville qui accueille près de 8 millions de touristes chaque année et qui mise sur les 3 allers-retours de TGV.

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Saint Malo - Esplanade Saint Vincent - 10 juin 2016 - Non non, ce n'est pas L'Etoile du Roy qui vous emmènera de Saint Malo à Dinard... mais vous pourrez le visiter ! Les autobus font leur terminus au même endroit que les tramways un siècle plus tôt. A comparer avec la carte postale ci-dessus, même si le casino n'a plus vraiment la même allure. © transporturbain

En revanche, plus étonnante est l'histoire de la liaison par bateau entre Saint Malo et Dinard. Les deux cités balnéaires touristiques, chacune dans leur style, sont reliées tous les jours de l'année depuis 1858. A l'époque, c'est un bateau à vapeur, La Ranche, qui était engagée par la Compagnie Fichet.

Le service de la compagnie Corsaire assure aujourd'hui la liaison en 10 minutes. En basse saison, un seul bateau assure un départ toutes les 40 minutes entre 7h et 20h. En haute saison, un second navire permet de doubler l’offre.

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Saint Malo - Cale de Dinard - 10 juin 2016 - Quand le transport urbain prend l'eau pour plus d'efficacité : pas besoin d'avoir le pied marin - du moins par temps calme - pour emprunter les navettes Saint Malo - Dinard ! © transporturbain

La voie d’eau (difficile de dire si elle est « fluviale » ou « maritime »… assurément un peu des deux) constitue en effet le moyen le plus rapide de relier les deux villes. Il faut en effet 22 minutes en voiture pour relier les deux villes, en faisant un important détour dans l’estuaire : le franchissement de la Rance s’effectue par la route départementale implantée sur le barrage de la célèbre usine marémotrice de production électrique.

Si la traversée est rapide, elle vous procurera un panorama remarquable sur la cité malouine (un de plus serait-on tenté de dire). Une petite croisière pour 7,70 € l’aller-retour, qui vous offrira aussi l’occasion de croiser une grande diversité de bateaux, du plus petit au plus grand : bateaux de pêche, de plaisance, navires de croisière, navettes de liaison vers les iles anglo-normandes…

Bref, un transport urbain « vivifiant » !

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22 juin 2016

Toulouse : L'Europe finance les études pour le métro

Dans le cadre du deuxième appel à projets du Mécanisme pour l'Interconnexion en Europe, la Comission européenne a attribué 9,8 M€ de subvention aux études sur la troisième ligne de métro de Toulouse, éligible au titre de la connexion entre les modes ferroviaires et aériens. Cette aide représente 50% du coût des études, soit le taux maximal.Le projet franchit donc une nouvelle étape par le financement des études.

17 juin 2016

Transport Public 2016 : le bus électrique s'impose

Cela se confirme, l'autobus électrique prend son envol : entre le congrès du GART l'an dernier, la courte exposition en marge de la COP21 à l'automne dernier devant la Tour Eiffel et l'édition 2016 de Transport Public Expo qui s'est déroulée du 14 au 16 juin dernier, les constructeurs se sont résolument engagés à miser sur le véhicule électrique de 12 m fonctionnant sur batteries. Bolloré, Heuiliez, Solaris, les chinoix BYD et Yutong étaient évidemment présents mais on retiendra aussi l'Exquicity de Van Hool, en version articulée de 18 m. Un véhicule dont la base est déjà connue (Mettis à Metz en version hybride et trolleybus à Genève), et dont l'aménagement tire profit de l'ensemble du volume disponible à bord. Plus d'informations dans notre reportage illustré.

Il est encore trop tôt pour savoir quels seront les futurs leaders du marché, ou pour évaluer la performance et la pertinence économique dans la durée de l'autobus électrique sur batterie.

Percée aussi assez nette du "people mover automatique", ces microbus électriques sans conducteurs : pour l'instant, ils demeurent encore au stade de l'expérimentation, et la question de leur positionnement dans l'offre de mobilité urbaine n'est pas encore totalement clarifiée.

En revanche, le mode ferroviaire apparaissait bien morose, avec l'accumulation de mauvaises nouvelles et d'interrogations demeurant sans réponse, tandis que la question du financement des transports publics se posait une nouvelle fois mais avec une acuité de plus en plus sensible par l'ampleur de la crise des ressources. Eviter les mesures tarifaires d'affichage, revoir les tarifications sociales au cas par cas et maîtriser les coûts d'exploitation en augmentant la vitesse commerciale : les recettes sont connues, mais leur mise en oeuvre se heurte souvent à des considérations politiques...

 

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